Sous les coups de boutoirs des commerçants et des importateurs de sucre, les produits de la compagnie sucrière du Sénégal ne trouvent plus preneur, et empêchent même au «sucrier» national d’avoir des marges pour pouvoir faire face à ses charges de fonctionnement. Une situation qui se corse par l’entrée en scène d’autres importateurs, qui détournent la production destinée au Mali et en inondent le marché local. A Richard Toll, le spectre de la fermeture de l’usine de Jean-Claude Mimran n’est plus juste une vue de l’esprit.
Des informations concordantes indiquent que, pour payer les salaires de novembre, la direction de la Compagnie sucrière sénégalaise a dû faire recours à la cassette personnelle de son propriétaire, M. Jean-Claude Mimran que la publique renommée au Sénégal présente comme un milliardaire. Si la Css en est arrivée à payer difficilement les salaires, c’est tout simplement qu’elle fait face à une mévente exceptionnelle de ses produits. Des informations internes indiquent qu’environ 20 000 tonnes de sucre moisissent dans ses entrepôts depuis près de deux mois, ce qui représente 90% de la production de l’unité industrielle pour cette période.Cette situation s’explique, une fois de plus, par le laxisme dans le système de distribution des autorisations d’importation. La compagnie sucrière dénonce que du fait de la distribution incontrôlée des Droits d’importation des produits alimentaires (Dipa) en quantité plus que nécessaire, le sucre importé a envahi le territoire national, empêchant l’écoulement de sa production. Pis, constatent les agents de la compagnie, même des étrangers se sont mis dans le circuit. Selon eux, des commerçants font entrer du sucre importé sur le territoire national, sous prétexte de le convoyer au Mali. Mais pour la plupart de temps, bizarrement, ce même sucre destiné au Mali se retrouve en vente sur le territoire sénégalais. Et les prévisions les plus pessimistes ne pensent pas que la situation pourrait s’améliorer au plus vite.
Les spécialistes déclarent en effet que ces commerçants maliens parviennent «par le jeu des rectifications de manifestes à écouler dans le pays des milliers de tonnes de sucre à l’origine sans Dipa ni acquittement des droits de douane et de la Tva». Et pour corser le tout, ces mêmes gens estiment que ces opérations peuvent se renouveler de manière quasi indéfinie, «compte tenu du renouvellement incessant des stocks sous ce régime qui permet, par un effet revolving, de retarder l’apurement des comptes avec les douanes».
Dans ces conditions, le pire n’est plus inimaginable.
Les pouvoirs publics ont été avisés que la Css pourrait être amenée, dans les semaines à venir, à fermer ses portes. La compagnie indique qu’elle ne parviendrait pas, si elle est dans l’incapacité de vendre ses produits, à faire face à ses charges d’exploitation et à payer ses fournisseurs. Il semblerait que le Premier ministre Aminata Touré a été avisée de la situation et aurait, dit-on, promis de prendre des mesures. En attendant, les choses sur le terrain ne changent pas. On trouve plus facilement du sucre importé que du sucre local sur les rayons des boutiques.
Sans doute qu’au ministère du Commerce, où s’octroient les Dipa aux commerçants, peu de gens intériorisent cette éventualité. Exactement comme avant 2007 aux Etats-Unis, peu de gens ne s’imaginaient qu’une banque aussi puissante que Lehman Brothers pouvait se retrouver du jour au lendemain en cessation de paiement. Too big to fail ? Cela n’existe plus nulle part.
D’ailleurs, dans la région de la Vallée du fleuve, on a déjà commencé à ressentir les effets des politiques économiques décidées depuis les bureaux climatisés de Dakar. La filière tomate ne cesse de continuer sa descente vers les enfers. La forte baisse de la production de la saison écoulée trouve ses causes dans les méventes de la production de tomate que connaissent les deux industriels qui ont fait la remontée de la filière, victimes de la concurrence des négociants importateurs de triple concentré de tomate. D’ailleurs, la Socas avait dû mettre ses employés de l’usine de Savoigne en chômage technique, faute de pouvoir garantir l’écoulement de sa production.
Si la région nord a pu supporter le choc de l’usine de Savoigne, personne ne peut assurer que ce sera le cas si la Compagnie sucrière de Richard Toll devait fermer, ne serait-ce que provisoirement, et mettre son personnel en chômage technique.
Qu’on l’aime ou pas, force est de reconnaître aujourd’hui que, plus que les riziculteurs ou les acteurs de la filière tomate, la Compagnie sucrière sénégalaise est le véritable poumon de l’économie du Nord du pays, sinon d’une bonne partie du pays tout entier. En saison pleine, la Css emploie directement et indirectement environ 18 000 personnes, coupeurs de cannes, ouvriers de l’usine, transporteurs et autres, compris. C’est une masse salariale d’environ 15 milliards injectés dans la zone, sans compter d’importantes recettes en taxes et impôts pour le Trésor public. Sans doute que Macky Sall et ses ministres auront fait la part des choses avec ce que leur rapportent les commerçants à qui ils ne veulent pas refuser l’importation du sucre, et ont pris leur décision.
Finalement, on se demande, au vu de tout cela, si Baïdy Agne était ironique ou simplement prémonitoire, quand, lors des Assises de l’entreprise, il a interpellé le ministre de l’Economie et des Finances en ces termes : «Le Sénégal a-t-il pris l’option de la désindustrialisation… Nous voulons savoir.»
59 Commentaires
Massey
En Décembre, 2013 (14:43 PM)......
En Décembre, 2013 (14:47 PM)Pantalon
En Décembre, 2013 (14:50 PM)Verité
En Décembre, 2013 (14:53 PM)Momo111222
En Décembre, 2013 (14:57 PM)Mais
En Décembre, 2013 (14:59 PM)Producteur De Sucre
En Décembre, 2013 (15:00 PM)BON VENT MR MIMRAND
Bro
En Décembre, 2013 (15:08 PM)SON SUCRE A TOUJOURS ETE SURFACTURE AUX SENEGALAIS PARCEQUE MIMERAN RETROCEDAIT DES COMMISSIONS AUX PRESIDENTS SENGHOR,DIOUF ET WADE DERNIEREMENT.
MACKY BOUFFE SA COTE PART SUR LE SUCRE DE LA CSS OU PAS ?????? IL Y A QUE SI CETTE ENTREPRISE N EST PAS CONCURRENCIELLE ALORS QU ELLE DEPOSE LE BILAN . LES TRAVAILLEURS QUI A TOUJOURS ETE LE MOYEN DE CHANTAGE ALORS QUE CES PAYSANS A L ORIGINE RETOURNENT A LEUR TERRE.
WASSALAM
Cry
En Décembre, 2013 (15:10 PM)Logisticien
En Décembre, 2013 (15:12 PM)BASTA maintenant et arrête d'accuser la douane. aucun produit ne peut être déverser dans le territoire national sans paiement des DTS ou mise en entrepôt sous couverture douanière.
en sortie d'entrepôt, ces produits ont un régime bien défini.
alors, STOP!!!
Ma79
En Décembre, 2013 (15:16 PM)Kolere
En Décembre, 2013 (15:19 PM)Mon Cher Claude
En Décembre, 2013 (15:21 PM)le monde a change,battez vous au lieu de compter sur l'etat. Les situations de protections et de monopole ne peuvent plsu exister.Cette generation ne l'acceptera pas.
Ametbass
En Décembre, 2013 (15:23 PM)X
En Décembre, 2013 (15:26 PM)Mose
En Décembre, 2013 (15:29 PM)Il faut rompre avec la cupidité si on veut facilement écouler son stock.
Loucien
En Décembre, 2013 (15:29 PM)From Zion
En Décembre, 2013 (15:31 PM)Gor
En Décembre, 2013 (15:31 PM)Losser
En Décembre, 2013 (15:36 PM)La css ne peut pas éternellement compter sur l'aide de l'Etat pour vendre ses produits.
Jioiuuhj
En Décembre, 2013 (15:36 PM)Cool
En Décembre, 2013 (15:42 PM)Surpris
En Décembre, 2013 (15:52 PM)Je suis surtout trés trés déçu de la réaction de Mame Diarra que je pensais trés pointue dans ses analyses.
Oui nous manquons de patriotisme! En effet nous préférons faire travailler d'autres peuples à la place de notre propre peuple en laissant l'action de PRODUCTION aux autres.
Que font nos commerçant? De la distribution seulement et pour la production, les autres pays créent leurs usines, font travailler leur population et aprés exportent chez nous et un commerçant avec ses 3 fils et ses 2 neveux vont faire la distribution.
L'Etat du Sénégal devait subventionner la CSS à cause du rôle de régulateur social qu'elle joue. Grâce à la CSS des milliers de personnes sont fixés dans leur terroir. Si nous étions des patriotes, nous devions accepter d'acheter le sucre de la CSS quelque soit son prix car en employant des sénégalais à qui des salaires sont payés, il y a une redistribution des richesse, mais une indépendance alimentaire en sucre.
Fermez la CSS et prévoyez des places à Dakar pour reloger des marchands ambulants; sans compter la criminalité qui va l'accompagner car des milliers de personnes auront perdu leur emploi.
On dit que le chômage monte, il sera pire encore.
Je me rappelle qu'il y avait pleines de PME/PMI tout le long de la route Rufisque qui ont toute fermé à cause d'importations sauvage de produit à 'extérieur.
Aujourd'hui des entreprises comme Nestlé, SOBOA vont fermer comme la NSOA, la SOCAS et bien d'autres à cause des importations sauvages.
Vous voulez développer ce pays en tuant ses entreprises? Vous voulez développer en refusant la production nationale? Vous developper ce pays en préférant le riz importé à la place du riz de la Vallée, en préférant la tomate et l'oignon importés à la place de la production locale? Non! En faisant celà vous developpez les autres pays en achetant leur production, en faisant travailler la population des autres pays.
Le travail a une fonction de régulation sociale. En plus de gagner de l'argent, une personne qui se sent utile en se levant chaque jour pour aller au travaille, se sent utile, se sent valorisée.
La Côte d'Ivoire a plusieurs usines de production de sucre, mais le sucre n'est pas pour autant moins cher.
Allez importons tout et fermons toutes les unités de production et ce pays sera le plus pauvre et le plus dangereux au monde en therme de sécurité.
Voyez les conséquences avec la disparition de la SONACOS sur le monde paysan qui grâce à son activité maintenait la paysannerie dans leur terroir. SUNEOR a préféré dévélopper les importations à la place de la trituration; hé bien nous nous disputons l'autoroute avec les charretiers.
QUE LES AUTRES PEUPLES PRODUISENT ET QUE NOUS NOUS SOYONS LEUR MARCHE et parler de développement? On ne va même pas avoir un taux de croissance 0.1%.
Que ceux qui sont intéressé par le sucre aillent dans la région de Kolda, Tamba et fassent des champs de cannes à sucre et construisent des unités de production.
Moustapha97
En Décembre, 2013 (15:57 PM)Abb
En Décembre, 2013 (16:09 PM)Cool
En Décembre, 2013 (16:11 PM)Africain221
En Décembre, 2013 (16:21 PM)Cheikh_
En Décembre, 2013 (16:24 PM)Miss
En Décembre, 2013 (16:24 PM)Quemmand
En Décembre, 2013 (16:25 PM)Une entreprise qui compte toujours sur l'Etat n'est pas viable.
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En Décembre, 2013 (16:35 PM)Resintt
En Décembre, 2013 (16:44 PM)Voilà une entreprise qui dans un contexte de chômage aigu tente de faire chanter le gouvernement.
Dom Rewimi
En Décembre, 2013 (16:53 PM)Brother B
En Décembre, 2013 (16:56 PM)1passant
En Décembre, 2013 (17:05 PM)Verité
En Décembre, 2013 (17:12 PM)Boy Ndande
En Décembre, 2013 (17:29 PM)Mohamed Fall
En Décembre, 2013 (17:37 PM)Asterix
En Décembre, 2013 (17:37 PM)Voila un mercenaire-journaliste qui depuis son entrevue avec Mimran porte tous les combats du milliardaire. Du lynchage mediatique de Abdoul Mbaye ancien PM jusqu'à ce probleme du sucre invendu.
Là où la presse se contente de faire un compte rendu des recriminations de la CSS, lui il en fait un dossier.
Qui vivra, verra!!! Quelle presse senegalaise!!!
Paco
En Décembre, 2013 (17:43 PM)Tosh
En Décembre, 2013 (17:50 PM)Sam11
En Décembre, 2013 (18:38 PM)Le Sucrier Qui S'est Bien Sucr
En Décembre, 2013 (18:43 PM)VOILA DES ANNEES QUE NOUS PAYONS UNE ARDOISE TRES SALEE POUR NOTRE CONSOMMATION DE SUCRE POUR QUE MIMRAN SE PAYE DES CHALETS EN SUISSE.
IL N'A QU'A FERMER ON S'EN FOUT. LE CHANTAGE AUX EMPLOIS QU'IL BRANDIT DES QUE SES REVENUS BAISSENT NE DOIT PAS PROSPERER. SI IL NE PEUT PAS SE RECONVERTIR EN USINE DE CONDITIONNEMENT DE RIZ IL N'A QU'A FERMER ON S'EN FOUT.
Mehdi Thiam
En Décembre, 2013 (18:59 PM)bien sur, la css peut malgré tout augmenter sa compétitivité en suivant l'exemple brésilien d'une agriculture surmecanisee mais ceci impliquerait une réduction drastique de ses effectifs.
Makk-dikena
En Décembre, 2013 (19:02 PM)les gens ne consomment plus beaucoup de sucre comme avant
walay bilay
Mody
En Décembre, 2013 (19:13 PM)Un patriotisme economique requiert que des hommes d affaires senegalais reprennent la css. Nous avons besoin d un sydteme financier efficace et nationsliste pour financer nos industries.
Jogaye
En Décembre, 2013 (19:40 PM)Malik
En Décembre, 2013 (19:45 PM)TROUVEZ MOI DU BOULOT POUR CES MILLIERS DE SENEGALAIS AVANT DE FOUTRE CE JUIF DEHORS
LES COMMERCANTS IMPORTATEURS C'EST DE L'ARGENT POUR LES GENS DE L'APR ET POUR LES MARABOUTS ILS S'EN FICHENT DU PAYS
AH MACKY ET SES EMPLOS Q'IL A PROMIS DE CREER EN 5 ANS IL RISQUE PAYER TOUT CA TRES CHER ; OUI TRES CHER
Surpris
En Décembre, 2013 (20:07 PM)Que ceux là qui critique la CSS aillent en Casamance, dans la région de Tamba, là où ils veulent au Sénégal et cultivent la canne et installent des usines de production et à partir de ce moment on aura si la CSS fait des bénéfices ou pas.
La concurrence doit être saine. La CSS ne peut pas cultiver sa canne en arrosant toute l'année presque et qu'un commerçant aille récupérer un surplus sur le marché mondial pour venir ensuite le déverser sur la marché nationale.
Les gents ont la mémoire trop courte au Sénégal. En effet quand il y a eu la crise alimentaire sur le marché mondial, ces la CSS qui a sauvé le Sénégal.
Oui 40 ans que la CSS est là, mais voilà 40 ans que la pluie devient de plus rare et le pays de plus en plus aride; donc il faut plus arroser et mettre des fertilisants
La Côte d'Ivoire a plusieurs unités de production; pour autant le sucre y est-il moins cher?
Continuons nos importations sauvages et ce sont la SOBOA, NESTLE etc...qui vont bientôt fermer aussi et on va consommer des boissons pleines de colorant et dont nous ne connaissons pas les conditions de stockage.
Senegal En Danger
En Décembre, 2013 (20:31 PM)Ndsoda
En Décembre, 2013 (20:43 PM)Taf
En Décembre, 2013 (20:53 PM)Vous Dites Monopole?
En Décembre, 2013 (21:32 PM)Alors que celui qui veut concurrencer la CSS vienne planter ses champs de canne à sucre et implante son usine de production. Ce sera en ce moment une concurrence loyale.
Les gents voit la CSS comme une industrie qui produit du sucre seulement en oubliant qu'elle est aussi cliente en carburant, en mobilier de bureau, en fourniture de bureau, en véhicule; en piéces détachées etc.. etc.. et ce sont d'autres entreprises avec ses travailleurs qui lui fournissent ces biens. Donc avec la disparition de la CSS ce sont toutes ces entreprises qui vont perdre des parts de marché et celles dont l'essentiel des activités seront liées à la CSS vont fermer aussi.
Nous avons vraiment la mémoire courte nous sénégalais. Avec les problémes des ICS, c'est l'économie de tout un terroir qui a été mise à genoux.
Soft
En Décembre, 2013 (22:17 PM)Fall
En Décembre, 2013 (22:58 PM)Pumpkin
En Décembre, 2013 (09:36 AM)That is the question!!!
Ce ne serait pas préférable de fermer cette usine au vu des emplois qui risquent de disparaître et des conséquences pas des meilleures pour ces ménages.
Mais, si Mimran ne veut plus continuer de se "sucrer" sur notre dos, qu'il cède sa compagnie à l'état. Le Sénégal doit apprendre à gérer ses sociétés "vaches à lait". Regardez toutes les usines productrices de denrées dites de première nécessité, ou du moins très fortement prisées par la population sont entre les mains des étrangers (farine, sucre, lait, eau, téléphonie, etc.).
Et pendant que nous y sommes, faisons un peu plus preuve de créativité. Nous avons beaucoup de canne à sucre, pourquoi ne pas penser à produire du sucre de canne, qui est plus sain que le sucre raffiné. Avec tout ce que le Sénégal compte comme ingénieurs agro-alimentaires et l'ISRA (qui ne fout pas grand chose), ce serait une occasion de valoriser nos ressources humaines et de prendre un nouveau départ en ce qui concerne le cas CSS.
Salamdakar
En Décembre, 2013 (09:47 AM)Mec
En Décembre, 2013 (09:49 AM)Client Css
En Décembre, 2013 (10:35 AM)Participer à la Discussion