SORTIE DE LA 9e PROMOTION DES INGENIEURS DE L’ESP : Me Abdoulaye Wade annonce la création future d’un musée des inventions

Le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, parrain de la 9e édition promotion des ingénieurs de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp), a annoncé la création future d’un musée des inventions. C’était lors de la sortie de la promotion qui s’est déroulée ce samedi 9 août 2008 à Dakar.

D’emblée, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, devant un parterre d’universitaires, membres du gouvernement (Premier ministre en tête), élus (Pape Diop, président du Sénat), les lauréats et les parents d’élèves, a posé un postulat : le développement, c’est avant tout la formation des ressources humaines. Conscient que le saut qualitatif des pays riches, notamment ceux d’Asie, est passé par la voie de la créativité et de l’inventivité, le président de la République a lancé l’idée de la création d’un musée des inventions sénégalaises. « Je vais créer un musée des inventions. Vous ne le savez sans doute pas, il existe 100 à 150 inventions sénégalaises mal connues du public », a dit le chef de l’Etat qui, à l’occasion, a mis l’accent sur la formation des ressources humaines de qualité. Il s’est dit convaincu de l’objectivité du choix « délibéré » du Sénégal de consacrer « 40 % de son budget de fonctionnement à l’Education, alors que la moyenne africaine est de 23 % », puisque bientôt, il permettra au pays de disposer d’une masse critique de qualité et donc de faciliter le décollage économique. « Il faut donc insister à maintenir ce choix de la formation », a insisté Me Wade.

Il en a profité encore pour agiter l’idée de la tenue des assises de l’enseignant, « le nœud du système », puis de l’Education, afin « d’optimiser les dépenses faites par l’Etat et les parents dans la formation des jeunes ». Car, de l’avis du chef de l’Etat, les dépenses réalisées dans l’enseignement moyen, au vu des résultats catastrophiques du Bfem, ont été « un gâchis, de l’argent perdu, peut-être à cause des multiples grèves », a-t-il estimé. « Il faut réfléchir à la situation de l’école avec courage », a martelé le président de la République.

Appréciant le « goût du savoir et du travail » des récipiendaires au nombre de 93 issus des 6 départements de l’école, il leur a dit : « vous, vous venez de prouver que nos dépenses ont été bien placées ». Conforté par les résultats de ces jeunes ingénieurs dans les domaines aussi variés que le génie chimique avec ses 2 options (génie chimique et industries alimentaires), le génie civil, le génie électrique, le génie informatique et le génie mécanique, Me Abdoulaye Wade a suggéré au Premier ministre et au ministre Moustapha Sourang d’envisager « la création d’écoles régionales des Mines, des Ponts et Chaussées et de l’Energie », afin de continuer à former « dans des branches pointues ». Et d’ajouter que le gouvernement portera une réflexion, en collaboration avec Mittal, sur la création d’une université de la métallurgie.

Créativité et inventivité

Il a également invité les ingénieurs à « améliorer, changer et inventer » des choses. Autrement dit, opérer un « retour à l’inventivité, à la créativité » puisque « la science est née en Egypte avant d’être transmise au reste du monde », a souligné le chef de l’Etat qui se dit convaincu que l’Afrique sera la destination finale de la technologie. « C’est un mouvement inévitable. Encore faut-il se doter de ressources humaines de qualité », signale-t-il.

Avant de remettre aux majors leur diplôme, le président de la République a conseillé 3 choses aux récipiendaires : « être toujours, de tout temps et à tout moment et partout ingénieur, autrement dit, vivre sa condition d’ingénieur ; faire appel au sens de la créativité et à l’inventivité ; enfin maintenir les relations avec les anciens ».

Une école régionale et élitiste

Auparavant, le directeur de l’Esp, le Pr. El H. Abib Ngom, a rappelé la vocation régionale et le caractère élitiste de son établissement. En effet, l’Esp, de 1996, date de sa création, à 2008, a formé 2104 techniciens supérieurs dont 183 étrangers et 774 ingénieurs de conception dont 76 étrangers provenant de 20 pays africains différents. 31 thèses de 3e cycle ont été soutenues dans les 10 laboratoires que compte l’établissement qui dispose également d’un laboratoire de référence (le laboratoire d’analyses et d’essais) agréé par l’Union européenne pour les produits de la mer. Dès 2004, l’école s’est dotée d’un plan triennal et d’un programme de développement avec plusieurs volets dont le plus important demeure les innovations pédagogiques dont le « Challenge entreprendre » qui permet d’initier les étudiants à la création de projets, a expliqué M. Ngom. Ce fut également une opportunité pour le directeur de mettre en relief les distinctions de son établissement, tant au plan national qu’international. Il s’agit du trophée d’Oscar national de l’excellence et de celui du manager de l’Uemoa 2008 attribué au directeur de l’Ecole. Puis il a invité les récipiendaires à puiser « dans les innombrables qualités de leur parrain ». Parmi celles-ci, le recteur de l’Ucad, Abdou Salam Sall, en citera 3 : « la soif insatiable de la connaissance, la persévérance et le panafricanisme ».

En guise de reconnaissance, l’Ecole supérieure polytechnique de Dakar et celle de Thiès ont gratifié le parrain de la cérémonie de magnifiques cadeaux.