Les lébous de Rufisque sont fort remontés contre les préfets et les autorités locales. Ils les accusent d’avoir aidé à la spoliation de leurs terres. D’abord par la Sococim hier et aujourd’hui à travers le projet Rufisque ville neuve qui constitue à leurs yeux une grande arnaque. 
Le collectif général des lébous accuse les autorités locales d’avoir bradé les terres. Au cours d’une assemblée générale tenue au vieux quartier de Keury Kaw, il a fait le procès des fonctionnaires, dont les préfets qui travaillent, selon eux, en connivence avec les autorités locales à spolier leurs terres.
Pour François Goudia Guèye, président de la convention des cadres lébous, c’est d’abord la Sococim qui s’est emparée des terres des Bargnois et des champs des producteurs rufisquois. ‘Jusqu’au moment où nous vous parlons, la Sococim n’a pas dédommagé les propriétaires. Pire, elle a réussi, on ne sait par quel subterfuge, à transformer toutes les terres en titres fonciers. Cela fait environ quelque 192 ha occupés illégalement par la cimenterie’, déclare M. Guèye. Et il accuse un réseau composé de fonctionnaires et d’élus locaux biens organisés d’être responsables de tout.
Selon les membres du collectif général des lébous de Rufisque, près de 112 ha sont admis dans un projet dénommé ‘Rufisque ville neuve’. Mais, ils accusent un tel projet qui sera implanté entre Rufisque, Sangalcam et Sébikhotane d’être la plus grande arnaque du siècle. ’Au début, ils nous ont dit que c’est pour le transfert des populations aux abords de la mer et des équipements sociaux menacés par la mer. Mais on s’est rendu compte que les promoteurs sont déjà en activité sur les lieux. C’est un détournement d’objectif que nous dénonçons activement. De Me Mbaye Jacques Diop à Ndiawar Touré, les populations ne sont pas associées à aucun lotissement.Il est temps que nous disions notre mot sur la gestion du foncier’, déclare François Goudia Guèye.
La minorité catholique qui était également de la partie, a profité de l'assemblée pour réclamer un cimetière. Selon son porte-parole, Domingo Diagne, le cimetière catholique a été créé pendant l’époque coloniale. Mais l'état des tombes témoigne, selon lui, la vétusté de l’équipement. ‘Depuis des années, nous réclamons un cimetière, mais en vain. Tous les maires sont passés sans nous trouver un cimetière. Aujourd’hui, nous sommes menacés par des voleurs qui ont fini de profaner nos tombes alors que la mer avance à grands pas. Beaucoup de tombes ont disparu dans la mer. Pour enterrer nos morts, nous sommes obligés de faire attendre le corps à la morgue le temps de faire un sondage pour voir le lieu le plus libre. Devrions-nous enterrer nos morts dans nos maisons ?’, s’interroge Domingo Diagne. Cette minorité religieuse reconnaît toutefois qu’une place a été affectée depuis l’alternance à la communauté catholique. ‘Ils nous ont même montré le site. Mais à notre grande surprise, au moment où nous avons voulu l’occuper, la mairie nous a dit que quelqu’un y cultive et qu’il faut le rembourser. Peu de temps après, on nous dit que c’est l’Apix qui l’a pris pour l’autoroute à péage. Nous ne savons plus à quel saint nous vouer’, lance son porte-parole.
Les riverains de la mer ont également élevé leur voix pour réclamer des sites de recasement. Selon eux, l’érosion côtière a fait qu’ils sont envahis par la mer. ‘Non seulement les équipements sociaux de base comme la mosquée sont détruits, mais nous sommes en passe de perdre nos maisons. Il arrive que nous passions la nuit dehors sans dormir’, se lamente un habitant de Diokoul. D’autres questions souvent très xénophobes telles que l’envahissement des lébous par des étrangers, où la chasse aux étrangers ont été soulevées par les participants.
Le collectif général des lébous de Rufisque lance un appel au chef de l’Etat afin qu’un audit du foncier soit organisé au plus vite et que Me Wade se rende dans la vieille ville pour s’imprégner des dégâts.
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