Pour une meilleure prise en charge des cas de viols et d’abus sexuels sur les enfants, une autre démarche devrait être adoptée. Au-delà de la lutte contre ce phénomène qu’il faut éradiquer, il s’agit d’aider les coupables à prendre conscience qu’ils représentent des cas pathologiques, mais aussi accompagner les victimes pour les aider à mieux vivre leur mal.
Dans le cadre de la lutte contre la traite et les pires formes du travail des enfants, il a été organisé à Saint-Louis, les 19 et 20 février dernier, un atelier de formation à l’attention des journalistes pour une meilleure prise en charges de ces questions dans la presse qui relate parfois des cas de viols, de sévices sexuels dont les coupables sont souvent des proches ou parents des victimes. Ces cas relatés presque au quotidien témoignent selon le docteur Ousmane Ndoye d’une réalité : «Nous avons tous des fantasmes que nous ne dévoilerons jamais à nos proches.»
Aussi souligne Dr Ndoye, beaucoup de personnes coupables d’abus sexuels sur des enfants ont été victimes de telles pratiques dans leur enfance. C’est pour dire que tout comme la victime, la personne coupable d’abus sexuels doit aussi être prise en charge sur le plan médical ou psychologique. Ainsi, les thérapeutes doivent remonter à l’enfance d’un violeur pour pouvoir comprendre ses actes. Mais, c’est tout un travail que de leur faire prendre conscience que leur cas est pathologique. Or, «toute personne qui se laisse aller à un accouplement avec un enfant est un malade» qui a besoin d’être pris en charge insiste Dr Ndoye.
Un cas aussi pathologique que le viol dont les participants à ce séminaire se demandent si on peut en guérir. En tout cas, la personne violée, grâce à un accompagnement peut arriver à mieux gérer son mal, même si elle ne pourra jamais oublier qu’elle a été victime d’un viol.
Cet accompagnement est un travail qui relève de la société, en particulier de la famille, c’est-à-dire de l’environnement proche de l’enfant-victime. Cela passe par une éducation surveillée, une protection sociale des enfants.
Par ailleurs, Adama Sow, du Groupe de recherche et d’action contre le viol (Grave), regrette l’absence de statistiques sur le viol au Sénégal, malgré la recrudescence des cas enregistrés. Un phénomène dont l’ampleur est telle que le sociologue Djiby Diakhaté se demande si l’homo senegalensis «n’est pas en perte de repères, fou à l’introduction de nouvelles moeurs qui lui sont étrangères et dont il n’a pas encore la maîtrise complète». Car, on assiste de nos jours à un retour à la bestialité avec certains individus qui n’hésitent pas à bafouer les valeurs et les normes, rien que pour satisfaire des appétits charnels constat-t-il.
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