Que de fronts ouverts depuis quelques temps dans la presse. Attaqués par le Président Wade et ses ministres, agressés verbalement ou physiquement (affaire Cheikh Béthio Thioune), la presse doit aussi faire face à un autre grand défi. Et non des moindres. La division a fini par gagner ses rangs. Deux grands groupes de presse, Sud-Communication, Walfadjiri s’attaquent frontalement. Ce, après que Sidy Lamine Niasse ait nommément accusé le groupe de presse de Babacar Touré et celui de Youssou Ndour, Futurs média de s’être ligués avec un de ses ex-partenaires avec lequel il était en contentieux. C’est dans ce contexte que le Président Wade reçoit cet après-midi à 18 heures certains éditeurs de presse, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication sociale (Synpics) et le Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie (Cred).
Ce ne sont pas l’ensemble des éditeurs de presse qui répondront cet après-midi à 17 heures à l’appel du président de la République, Me Abdoulaye Wade. Une rencontre qui est à l’initiative du président Wade et qui a été décidée après l’audience que le chef de l’Etat a accordée au Conseil de respect de l’éthique et de la déontologie. Mais contrairement aux informations que nous avions publiées hier, le groupe Futurs média qui compte la Radio futur média (Rfm) et l’Observateur sera bel et bien de la rencontre. Parmi les groupes de presse qui ont décidé de boycotter, on dénombre les groupes Sud-Communication, Com 7 qui édite le Populaire et l’Info, les journaux Le Quotidien, Le Témoin et l’As. Mamadou Oumar Ndiaye du Témoin déclare d’ailleurs que même si toute la presse décidait de répondre à l’appel du Président, que lui, patron du Témoin, ne s’y rendrait pas. Même son de cloche du côté de Madiambal Diagne du Quotidien qui a produit un texte publié dans le contexte d’aujourd’hui mardi pour justifier les raisons de son boycott. Madiambal Diagne estime en effet n’avoir rien à faire au Palais étant entendu que tous les problèmes ont été bien pointés et qu’il n y a plus besoin de continuer à en discuter.
Cette audience intervient dans un contexte tendu rendu plus difficile par les attaques du Président Wade qui a fait une violente sortie le jour du 1er mai pour déclarer qu’il ne pouvait pas donner l’aide à la presse aux journalistes. Une déclaration qui a été mal accueillie par la presse et assmilée à un abus de pouvoir. D’un autre côté, le malaise s’est installé dans la famille écartelée de la presse depuis que Sidy Lamine Niasse a dénoncé une absence de solidarité dans le différend qui l’a dernièrement opposé à World space. Et même accusé les groupes Sud-Communication et Futur média de s’être allié à son adversaire. Des accusations que refute le groupe de Babacar Touré dans une mise au vitriol publiée dans les colonnes de Sud-quotidien, et intitulée "La vérité des faits". Une mise au point qui répond aussi au déficit de solidarité de la part de Sud-Com alors que le patron de Walfadjiri, comme il l’a déclaré dans son émission Diine ak jamono, s’est engagé aux côtés du groupe de presse de l’immeuble Fahd lorsque la police a investi les locaux de Sud-Communication au mois d’octobre prochain.
La tonalité de la chute du texte signé par la rédaction renseigne bien sur l’ampleur du malaise et l’existence de réelles suscipicions entre patrons de presse : "le soutien sélectif et ciblé, bavard et tonitruant, monté en épingle entrait-il dans une stratégie de récupération d’une juste cause pour mieux justifier les reniements et les renoncements d’hier, d’aujourd’hui et de demain ? Que Sidy Lamine Niasse se détrompe et que l’opinion se rassure, la guerre des media n’aura pas lieu. Les enjeux et le combat sont ailleurs", peut-on en effet lire dans les colonnes de Sud-quotidien.
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