La grève générale de 48 heures que les transporteurs sénégalais envisageaient de faire n’a finalement pas eu lieu. Il a fallu l’intervention in extremis du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye pour décanter la situation. Principale information à l’issue de cette rencontre : la tenue, dans les jours à venir, d’un forum sur le transport.
Il a fallu l’intervention du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et du ministre de l’Intérieur Bécaye Diop pour que les transporteurs sursoient à la grève générale qu’ils projetaient de faire les 24 et 25 juin. En effet, le chef du gouvernement et Bécaye Diop ont reçu, jeudi soir, à la Primature, une forte délégation des transporteurs composée entre autre de Alassane Ndoye (Cnts), Fallou Samb (Cnts/Fc), Pape Sèye Niang (Cntr), Mor Mboup et Ndongo Fall (Aftu), Mor Boye (Regroupement des chauffeurs de "Pompiers") ainsi que l’association des taximen. Toutes les entités et associations de transporteurs du Sénégal étaient représentées à ce rendez-vous. Car, ces derniers avaient envisagé de faire cause commune et donner un sévère avertissement au gouvernement. Ce qui ne serait pas sans conséquences pour les Sénégalais et sur la mobilité. Finalement, le gouvernement a su convaincre les transporteurs et leur a proposé d’organiser, incessamment un forum sur le transport.
Pour le président des chauffeurs de la gare routière de Pompiers, même si aucune date n’a été retenue, ce sera une occasion de regrouper tous les intervenants dans le secteur des transports, à savoir les forces de sécurités (Police, Gendarmerie), la douane, la justice et les transporteurs eux-mêmes.
« Nous avons bien accueilli cette proposition, car cela va nous permettre de soulever toutes les entraves auxquelles nous faisons face sur la route pour faire bien notre travail », estime Mor Boye. Cette entente entre le gouvernement et les transporteurs vient à son heure. Car, les camardes de Alassane Ndoye disent en avoir assez du « mépris sans nom » que leur avaient longtemps réservé les autorités. Même si, rappelle Mor Boye, plusieurs fois, ses camardes ont écrit au gouvernement pour lui faire part de leurs difficultés dans le transport. S’y ajoute, selon le président des chauffeurs de la gare routière de Pompiers, que depuis, plus d’au moins 51 bus avaient été saisis et mis en fourrière par les brigades douanières de Kaolack et de Saint-Louis.
Les douaniers exigeaient de ces transporteurs de bus de payer des taxes. Une attitude jugée « absurde » par Mor Boye. Selon ses déclarations, ces bus importés de France disposaient de papiers valables et circulaient depuis près de trois ans. Jeudi soir, au terme de la rencontre gouvernement-transporteurs, ces bus avaient été finalement libérés.
Pour leur part, rapporte Mor Boye, les transporteurs ont proposé qu’il soit mis en place des postes de contrôle entre Dakar et Kaolack. « Si on mettait quatre à cinq postes de contrôle sur ce trajet, on saurait qu’arrivé dans telle localité, il faut s’arrêter et payer avant de repartir. C’est mieux que les arrêts incessants des forces de l’ordre qui retardent le travail », avance le transporteur. Alassane Ndoye et ses camarades souhaitent que des prix fixes soient déterminés sur les diverses contraventions commises sur la route. « Pour plus de crédibilité, cela peut se faire. Et si chacun prend connaissance de cela, il y aurait moins de problème », souligne le président des chauffeurs de Pompiers. Autant de difficultés que les transporteurs ont soumises au gouvernement pour qu’il y ait moins de malentendus sur la route. Notamment entre transporteurs et forces de sécurité.
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