L’affaire du jeune caporal Rodriguez tué «accidentellement» d’une balle par son frère d’arme en 2006 à Dakar ne cesse d’inquiétée vivement la hiérarchie militaire française au Sénégal. La justice française devrait tenir le procès en automne, apprend-on.
Le caporal Rodriguez, tué «accidentellement» en 2006 à Bel-Air d'une balle dans le dos par un camarade de chambre, continue de hanter le sommeil de la hiérarchie militaire de l’Armée française en service à Dakar. Pour cet «accident» de ce soldat français âgé de 24 ans, la juge d'instruction, Florence Michon, a renvoyé, le 18 mars, quatre militaires devant le tribunal aux armées de Paris. Le procès, dit-on, devrait se tenir à l'automne. Une tragédie qui ne cesse d’ébranler, selon des sources, l’Armée française à Dakar. L’affaire étant devant la justice française. Le caporal Yann Bosser, 25 ans, tireur d'élite qui avait ainsi ôté la vie à son ami, manipulait, cette après-midi là, un pistolet automatique MAS 50. Le caporal Rodriguez, son copain, est lui aussi dans la chambre. En fin de matinée, ils sont rentrés de Thiès, d'une mission de formation de l'Armée sénégalaise.
Le caporal Yann Bosser encourt cinq ans de prison pour «homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence». Sa hiérarchie l'a sanctionné d'un blâme. Les trois autres prévenus, le sergent Jérôme Bonnet (43 ans), le sergent-chef Arnaud Agache (36 ans) et le capitaine Erwan de Cacqueray, 33 ans, devront répondre de «violation d'une consigne général donnée à la troupe», des faits passibles de deux ans de prison.
En fait, les règles de sécurité prévoient que les pistolets automatiques assurant la sécurité des déplacements soient approvisionnés, non armés, sûreté en place, plombés. À chaque manipulation, le tireur doit mener des vérifications. La juge a mis en évidence, dans cette affaire, un «manque de rigueur dans leur application, alors que leur teneur était connue des militaires concernés». En dépit de ces règles, l'arme avait été posée, chargée sur le tas de fusils, un point que le sergent Bonnet n'a pas vérifié. Elle n'était pas plombée. «En France, le pistolet automatique est systématiquement plombé, mais ce n'est pas du tout le cas au Sénégal, et plus largement à l'étranger, l'habitude a été prise de ne plus plomber», a témoigné dans «Le Monde» un chef de section.
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