Calendar icon
Monday 01 September, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Surfacturation des marchés publics de travaux : Avec l’indice IBTP, l’ARCOP et l’ANSD mettent fin aux magouilles

Auteur: Thiebeu NDIAYE

image

L’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a rendu public, ce jeudi 22 mai 2025, à travers un atelier de dissémination, l’indice des coûts des bâtiments et des travaux publics (IBTP). Un outil statistique indispensable au suivi d’une correcte mise en œuvre des investissements dans le secteur des BTP. Bien plus qu’un indicateur, IBTP est également un puissant levier sur lequel l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) compte désormais s’appuyer pour mettre fin à la surfacturation dans les marchés publics de travaux qui est devenue un sport favori dans l’administration publique au vu des nombreux cas recensés par les corps de contrôle.
 
Co-présidant la cérémonie d’ouverture de l’atelier de dissémination, ce matin, le Directeur Général de l’ANSD, Dr Abdou Diouf souligne qu’au-delà « des défis de la conjoncture économique, cet instrument de gouvernance et de pilotage [IBTP] peut servir à la régulation des marchés publics et l’amélioration des négociations contractuelles entre les acteurs du secteur des BTP, pilier important de notre économie qui contribue de manière significative à la création de richesse et d’emplois ».
 
Selon le nouveau Dg, cet outil est l’aboutissement de deux années de travaux menés par l’ANSD. Le constat qui a sous-tendu la création de cet indice est que « la production de statistiques dans la branche des BTP reste peu développée en Afrique ». Elle se limite généralement à la production de statistiques des prix des matériaux de construction. Ainsi, conscient de cette lacune, l’ANSD a d’abord mis en place depuis 2015, l’indice des coûts de la construction pour les bâtiments à usage d’habitation.
 
Aujourd’hui, signale Dr Diouf, « une nouvelle étape est franchie avec l’élargissement de cet indice pour couvrir l’ensemble du secteur des BTP répondant aux attentes croissantes des acteurs du secteur ». Cet indice (IBTP) permet de suivre, chaque trimestre, l’évolution des coûts des principales activités de la construction des bâtiments et travaux publics : les matériaux de construction, les matériels de construction, la main d’œuvre, l’énergie, le transport et les biens et services de gestion des chantiers.
 
« Elle donne ainsi une situation de référence d’un ensemble de produits rentrant dans les coûts de construction. Cet indice est suivi et collecté tous les trois mois, ce qui permet d’avoir une idée assez claire de l’évolution des coûts. Donc en cas de révision des coûts dans un marché, il sera facile de le faire sans accroc. Cela permet également aux acteurs de pouvoir suivre l’évolution des prix de façon régulière », appuie-t-il.
 
Pour le régulateur en chef des marchés publics, Moustapha Djitté, Directeur général de l’ARCOP, c’est une avancée remarquable dans la maîtrise des coûts appliqués à l’administration donc un moyen de lutter contre la surfacturation. « C’est un pas vers la lutte contre ces errements qui entourent l’application des prix dans le cadre des marchés publics, pense-t-il. Nous sommes en train d’ouvrir un nouveau chantier pour aller vers un référentiel des prix. Cela permettra de mieux cerner les conditions dans lesquelles les prix sont déterminés. Donc l’administration pourra vérifier si les prix proposés dans le cadre des offres sont en conformité avec ce qui est dans le référentiel ».
 
IBTP facilite également la tâche à l’ARCOP en cas de litige entre les différentes parties. « Pendant longtemps il s’est posé la question de la disponibilité d’un référentiel qui permet lorsque les situations économiques qui ont gouverné la contractualisation ont évolué, comment ajuster les prix ? Entre la passation d’un marché et l'exécution, il peut se passer un temps qui fait que le prix qui a été souscrit initialement ne soit plus adapté au moment de l’exécution. Dans cette hypothèse, il est fort probable que les deux parties se retrouvent en conflit parce que n’arrivant pas à se mettre d’accord sur le prix. Cela est maintenant derrière nous parce qu’on a maintenant un indice qui nous permet d’actualiser ou de réviser dans les justes proportions », explique M. Djitté qui se réjouit de cette initiative de l’ANSD.
Auteur: Thiebeu NDIAYE

Commentaires (0)

Participer à la Discussion