La lutte contre le tabagisme est une priorité de santé publique. Depuis la loi Evin qui régularise la vente du tabac en interdisant toute forme de publicité en faveur de ce produit dont l’abus est nocif, les industries du tabac ont, sur la base de règles écrites, normalisé leurs pratiques commerciales
Mais il est regrettable qu’au Sénégal, la MTOA qui produit le tabac semble peut-être n’en avoir cure. Dans sa recherche du gain, cette société semble cibler les jeunes et plus particulièrement les adolescents avec une pratique publicitaire qui expose toute une génération.
Il est à constater que non seulement la MTOA mène une publicité subtile dans des espaces sensibles mais elle implante même des point de vente à quelques lieues d’établissements scolaires et universitaires, ciblant du coup les couches les plus vulnérables. Et c’est avec une subtile stratégie de marketing qu’elle mène son offensive commerciale.
En procédant ainsi, la MTOA tronque les règles qui régissent les démarches et les modes de fonctionnement des industrie du tabac. Elle peut soutenir, en guise d’exutoire, que ses publicités et ses points de vente ne s’adressent qu’aux adultes fumeurs et non aux non fumeurs et aux jeunes. Mais toute autorise à affirmer que cette façon de faire vise très efficacement et très subtilement les jeunes et les adolescents.
Des études sociologiques et des enquêtes journalistiques démontrent chaque jour que la consommation de tabac augmente en une grande vitesse dans les établissements scolaires et parfois. La dépendance à la nicotine est forte. Des élèves, parfois n’ayant même pas 18 ans , sont obligés, de solliciter une autorisation de sortie pour se réfugier rapidement dans les toilettes ou quelque part pour fumer une cigarette afin de remettre son esprit à l’étrier. Cette dépendance est pernicieuse et la présente des points de vente de la MTOA à proximité des établissements scolaires ne fait que l’aggraver et mener davantage les jeunes vers l’abîme.
A quelques jours de la rentrée scolaire, il est bon d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette incitation stratégique à la tentation. Etre élève et fumer, c’est exprimer son indépendance et sa liberté. C’est manifester son entrée dans le monde de la virilité et du courage. C’est aussi épater ses camarades, faire comme les « grands » ou comme le « prof qui fume », et se donner une contenance en allant à l’encontre des interdit, signe identitaire du courage.
Actuellement, les points de vente sont présents ça et là aussi bien dans la Capitale qu’à l’intérieur du pays avec une prédilection pour les zones d’audience fortement fréquentées par les jeunes. Malheureusement, les autorités restent impavides, soit par manque de moyens, soit par inadvertance, soit par absence d’information.
Le Sénégal dispose d’une anthologie de loi anti-tabac. Les plus fortes sont celles qui ont pour ambition de protéger les non fumeurs et la jeunesse qui est la plus exposée à la dépendance. Malheureusement, la MTOA enfreint ces lois en allant même jusqu’à ignorer à dessein les pratiques commerciales normalisées et standardisées tel que recommandées par son groupe ITG ( Imperial Tobacco Group).
Il est bon de rappeler la MTOA à l’ordre pour la protection de la jeunesse scolaire et universitaire et d’attirer les attentions des autorités, des parents d’élèves et des décideurs sur ces pratiques nuisibles à la santé publique et à la jeunesse.
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