Le maire de Dakar et sa caravane ont échangé, hier, avec les marchands ambulants qui occupent les alentours du terminus de Liberté 5 pour les convaincre de quitter les lieux avant octobre, date de démarrage du projet de pavage des rues de Dakar. Les ambulants adhèrent au projet, mais posent leurs doléances.
«Le pays n'est pas dur, mais c'est la loi qui l'est.» Ces propos sont de Khalifa Ababacar Sall, maire de la ville de Dakar, qui s'adressait hier aux marchands ambulants de la commune d'arrondissement de Dieupeul-Derklé dans le cadre de la caravane d'échanges, de communication et d'information qui en est à son deuxième jour. Arrivé vers 15 heures au Terminus des bus de Liberté 5, l'édile de Dakar a effectué d'abord un tour dans les différentes tentes érigées sur place pour les besoins de consultations médicales gratuites des populations. Puis, Khalifa Sall et sa délégation constituée des maires de Dieuppeul-Derklé et de Sicap-Liberté sont allés voir les marchands ambulants de la localité pour les informer du projet de pavage des rebords des différentes artères de ladite localité dont le démarrage est prévu au mois d'octobre. Une manière, selon le maire, de les préparer à cette éventualité. «La rue ne se transformera jamais en marché», a laissé entendre Khalifa Sall devant les jeunes marchands. Avant d'expliquer les raisons de sa présence sur les lieux. «Nous sommes venus vous informer du pavage des routes de la commune d'arrondissement. Prenez les dispositions de quitter les rues occupées anarchiquement, le plus vite possible», lance-t-il aux marchands avant de leur faire comprendre que le permis d'occuper émane de la seule compétence de la mairie de Dakar. Le maire de Dakar a aussi dénoncé la prolifération des dépôts d'ordures et de gravats qui constituent, selon lui, un grand problème pour les piétons, mais aussi pour l'écoulement des eaux usées et de ruissellement.
Et les avertissements de Khalifa Sall ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Car, les marchands ambulants semblent avoir bien perçu le message. Modou Seck, vendeur, admet que lui et ses camarades ont occupé les lieux malgré eux. «On n'a pas les moyens de louer une cantine pour vendre. La location est trop chère à Dakar», se justifie-t-il. Avant de faire comprendre au maire de Dakar et à sa délégation que malgré son occupation illégale de la place, il paie 3 mille francs par mois. Il dit cependant être prêt à quitter la place dès le démarrage des travaux. Un avis partagé par Alassane Ndiaye, un ancien apprenti «car rapide» reconverti en marchand ambulant.
La rencontre avec le maire de Dakar a été aussi une occasion pour ces marchands de poser leurs doléances qui tournent au tour de leur recasement dans un marché. « Je suis fatigué, M. le maire, je veux une cantine pour vendre » lance Assane Ndiaye à l’endroit de Khalifa Sall.
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