Les autorités religieuses de la capitale du tidianisme veulent aller plus loin dans le processus de recherche d'une paix durable en Casamance, en proie à une rébellion depuis une trentaine d'années. Au-delà des prières qu'elles ont toujours formulées, la famille Sy de Tivaouane demande qu'on lui confie la mission de solutionner le problème.
TIVAOUANE - La nuit de clôture du «burda» - poème de Busriyu dédié au Sceau des prophètes (Psl) et chanté en prélude au Gamou - animé depuis dix jours a été une occasion pour la famille religieuse de Tivaouane d'exprimer son souhait de prendre en main le processus de recherche de la paix face au meurtrier conflit casamançais qui a duré une trentaine d'années. Serigne Abdoul Aziz Sy «Junior», porte-parole du Khalife des Tidianes, en a fait état à la mosquée Seydi Ababacar Sy, dans la nuit d'avant-hier. «Si vous voulez la paix en Casamance confiez cette affaire à la famille de Seydi Hadji Malick Sy», a déclaré le porte-parole du Khalife qui a expliqué que cette déclaration est de son mandataire Serigne Mansour Sy qui assure que «seul Tivaouane détient la solution de ce conflit qui ne sera pas réglé, ni par les armes, ni par le gouvernement, ni par les hommes politiques. Si voulez la paix définitif en Casamance, venez ici. Nous détenons les prières qui vous l'assurent avant d'aller là-bas pour cette cause».
«Seul Tivaouane détient la solution de ce conflit qui ne sera pas réglé, ni parles armes, ni par le gouvernement, ni par les hommes politique»
La famille Sy de Tivaouane a toutefois posé une condition pour garantir la réussite de cette nouvelle initiative s'inscrivant dans le cadre de la recherche de la paix dans la partie Sud du Sénégal. «Seulement, le Khalife est formel, si vous venez à Tivaouane pour le problème en Casamance, nous ne vous assurons une solution heureuse que si vous y allez directement sans recueillir aucune autre prière à cet effet», a précisé le marabout. Rappelant des expériences antérieures de ce genre que Tivaouane a aidé à solutionner, le porte-parole du Khalife a cité l'exemple de l'enrôlement forcé de Seydi Ahmet Sy. «Lorsque Maodo a laissé le colonisateur emmener à l'armée son fils aîné Ahmet Sy Malick (lequel décédera à Salonique Grèce) en 14-18, c'est par la prière qu'il a fait taire les armes. Serigne Babacar Sy en a fait de même à son époque. Et cette approche est plus que jamais vivante à Tivaouane. Ce sont des prières qu'il faut pour éteindre définitivement les braises en Casamance et pas autre chose. Durant ma dernière visite dans la zone du confit, je m'en suis ouvert à l'évêque de la région, Monseigneur Maixent Coly avec qui j'ai discuté des solutions à trouver pour la région», a encore rapporté le marabout.
Abdoul Aziz SECK
& Ibrahima NIANG
(Envoyés spéciaux)
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