Tombée enceinte des œuvres d’un vieux de 80 ans : La jeune fille de 16 ans ‘interrompt’ sa grossesse de deux mois

Avortement clandestin, procuration d’avortement, pédophilie et détournement de mineure de 16 ans. Ce sont ces griefs qui ont valu la prison au vieux Amadou Boucary Diallo (80 ans), au médecin Hamet Konaté (58 ans) ainsi qu’à la tutrice de la jeune fille, Mané Soumah.Dans ce dossier où tous les mis en cause ont plaidé coupable, le verdict sera prononcé demain.

Les abus sexuels reviennent encore sur la table du juge. Avant-hier, lundi, un cas similaire a constitué la dernière affaire inscrite au rôle du tribunal des flagrants délits de Dakar. Après l’imam de 82 ans Seck Ndiaye ‘Paquète’, alors pour des pratiques homosexuelles exercées un garçon mineur, place à l’affaire Amadou Boucary Diallo. Ce dernier, âgé de 80 ans et père de onze enfants, a déployé un collectif composé de plusieurs avocats pour être tiré des mailles de la justice. En détention depuis le 11 août dernier, l’octogénaire est poursuivi pour pédophilie et détournement de mineure de 16 ans. La victime présumée qui n’est personne d’autre que la jeune D. Camara, orpheline de père et de mère, qui accuse son présumé bourreau d’avoir abusé d’elle sans son consentement, en plus d’exercer sur sa personne des attouchements et des caresses à des fins sexuelles. Ce qui a abouti à une grossesse.

Cette grossesse sera interrompue au bout de deux mois, grâce aux démarches de la tutrice de la jeune D. Camara, Mané Soumah (39 ans). Cette dernière est aujourd’hui parmi les prévenus puisqu’elle est accusée de complicité d’avortement clandestin, en même temps que sa copine Maguette Mbaye (39 ans) qui l’a assistée dans cette pratique interdite par la loi sénégalaise. Mais également, le médecin récidiviste Hamet Konaté (58 ans) ayant procédé à l’interruption volontaire de la grossesse de la jeune fille, est aussi en prison pour le délit de procuration d’avortement. Il avait été antérieurement condamné à six mois assortis du sursis pour ces mêmes pratiques.

Le vieux Amadou Boukary Diallo, dressé dans son boubou traditionnel blanc en tenant sur sa canne, est visiblement atteint par le poids de l’âge. Il reconnaît sans détour les griefs, allant même jusqu’à préciser avoir entretenu des relations sexuelles avec la jeune fille, à trois reprises. Seulement, l’octogénaire qui dit ignorer l’âge de la fille de souligner que sa ‘petite amie’ lui a toujours fait savoir qu’elle était majeure, au moment de leur accouplement. Pourquoi alors a-t-il porté son choix sur cette jeune fille de 16 ans qui pourrait même être sa petite fille ? A cette question du juge, la réponse du vieux est toute trouvée : ‘Elle et moi, nous nous aimons réciproquement. A chaque fois, c’est elle qui me rejoignait dans ma chambre’. Amadou Boucary Diallo reconnaît, par la suite, être l’auteur de la grossesse indésirée de sa jeune compagne.

La tutrice de la jeune fille et le médecin se sont renvoyé la balle, quand il s’est agi de déterminer l’initiateur de l’avortement clandestin. Si la dame Mané Soumah indique avoir remis 85 mille francs Cfa au médecin qui l’a dissuadé de porter plainte, en lui proposant de mettre un terme à la grossesse indésirée, le médecin, quant à lui, balaie d’un revers de la main cette accusation. Lui qui soutient avoir agi par ‘humanisme’ et par ‘amitié’. ‘Je suis déçu par le comportement du vieux Amadou Boucary Diallo. Mon père est actuellement incarcéré pour les mêmes faits. Je souffre aujourd’hui énormément à cause de cet enfant qui se trouve dans une situation déplorable. Je sais que j’ai tort et que j’ai commise une erreur. Je demande pardon à la justice’, regrette la dame Mané Soumah, tutrice de la jeune fille.

La partie plaignante réclame 300 mille francs, le procureur renonce à sa traditionnelle sollicitation de peine d’emprisonnement, le collectif des avocats préposés à la défense plaide coupable pour leurs clients et sollicite la clémence du juge à l’égard des prévenus. Le verdict sera connu demain.