Située au km 18, route de Rufisque, l’entreprise de distribution «Touba gaz», naguère un établissement de fabrication de produits métalliques est devenue aujourd’hui le Groupe Diprom. Son activité se résume essentiellement au stockage et à la distribution. Avec 250 permanents et des ouvriers dont le nombre varie en fonction des activités, l’essentiel du travail à Touba-gaz, se fait par un système de convoyage. En dépit de cette «humanisation» des conditions de travail, certains employés triment toujours. Ils jugent les conditions de travail assez pénibles. Reportage… 11 heures à la zone industrielle de Mbao. Située entre la Société africaine de raffinage et Total, les ouvriers de l’entreprise de distribution Touba-gaz vaquent paisiblement à leurs activités . Avec la pénurie du gaz butane, la société a dû travailler à temps plein pour résorber le déficit. C’est du moins ce que nous confie son Directeur administratif. «Plus de 100 000 bouteilles ont été produites depuis l’arrivée du butanier « Lpg Albane » à Dakar le 12 juin 2006 à 12 heures», nous apprend Makhtar Sèye. Le butanier en question a débarqué avec 5043,24 tonnes déchargées au Terminal de Mbao (sea-line) comme suit : Sar (100,000 tonnes), Vito Gaz (1 467,000 tonnes dont 100 tonnes pour le compte de Lobou Mame Diarra), Touba gaz (1 613,000 tonnes dont 100 tonnes pour le compte A Gaz) et Total gaz (1 863,240 tonnes). Nous sommes à l’intérieur de l’usine. Précisément dans le Centre de déchargement et de lavage. Ici, des femmes (pas moins d’une trentaine), casques bien vissés sur leur tête, nettoient les bouteilles vides, les plongent dans des bacs et approvisionnent la chaîne qui fait le reste du travail. En convoyant les bouteilles au centre remplisseur. Seuls les hommes travaillent ici. La main-d’œuvre est utilisée par la manutention. Même si l’essentiel du travail est automatisé. Des carrousels, au nombre de deux, continuent inlassablement leur travail de rotation. Les «monstres» remplissent les bouteilles et alimentent la chaîne. Un ouvrier de l’autre côté. Son travail consiste à contrôler les fuites. Son collègue est chargé de mettre les capsules de sécurité. Tout est bien fait. Et la chaîne convoie les bouteilles pleines jusqu’au camion stationné à quelques encablures. Là, quatre ou cinq ouvriers ne font que ranger les bouteilles. Aux yeux du visiteur, le travail fait croire à un jeu d’enfants. Tout le contraire pour certains ouvriers. Ils se plaignent de leurs conditions de travail qu’ils trouvent «pénibles».
La technologie, l’arbre qui cache la forêt ?
Dans le parking de l’usine, des ouvriers disséminés en petits groupes, devisent le plus tranquillement du monde. Il est treize heures passées de quelques minutes. C’est l’heure de la pause. On se rappelle les mille faits de la veille. Nous les approchons. Et sans difficulté, ils se prêtent à nos questions. Sous le couvert de l’anonymat. Craignant peut-être d’éventuelles sanctions de la part de leur hiérarchie. Comment apprécient-ils leurs conditions de travail ? La réponse ne se fait pas attendre. «Les conditions de travail sont pénibles ici. Il faut ajouter à cela les faibles salaires que nous gagnons», se plaint l’un d’eux. Son collègue renchérit : «Il y a parmi nous d’éternels journaliers. Des gens qui travaillent ici depuis plus d’un an, et qui n’ont toujours pas de contrat. Pire, lorsque le secteur connaît des perturbations, les conséquences se font sentir dans nos foyers, puisque, le travail n’est plus régulier». Pourtant, c’est tout le contraire du côté de l’administration. Pour le Directeur administratif de Touba Gaz, « il est vrai que beaucoup d’entreprises sont confrontées à des difficultés. Mais, au niveau de Touba gaz, nous rendons grâce à Dieu. Notre credo, c’est de mettre nos employés dans des conditions décentes de travail. Il n’ y a jamais eu de retard de paiement des salaires. L’essentiel du travail se fait par un système de convoyage. Chaque ouvrier est employé pour ce dont il est capable. Les femmes sont employées à des tâches qui répondent à leur capacité. Idem pour les hommes», explique Makhtar Sèye.
Solutions pour mettre un terme à la pénurie de gaz
Conformément aux recommandations du séminaire de Saly sur le secteur des hydrocarbures, le Directeur administratif de Touba gaz préconise une restructuration du secteur.«La Sar est essentiellement détenue par des multinationales comme Total, Shell et Mobil », rappelle M. Sèye. L’Etat n’a qu’une participation minoritaire ? Il faut donc inverser la tendance.«Il faut permettre à l’Etat d’avoir plus de parts. Aussi, urge-t-il d’ouvrir le capital au privé national, c’est-à-dire à tous les distributeurs nationaux. La libéralisation du secteur permettrait aux privés d’importer directement le gaz. Pour cela, l’Etat devra prendre des mesures d’accompagnement en demandant à la Sar d’ouvrir ses infrastructures ou alors, en encourageant le secteur à mettre en place d’autres installations».
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Auteur: JEAN-PIERRE MANE - Seneweb.com
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