XIBAR.NET (Dakar, 22 Février 2010) - Serigne Modou Kara Mbacké, « le marabout des jeunes », très adulé et couru dans les années 1990, tombera dans le piége de la politique à la vielle de l’élection présidentielle de l’an 2000. Très critiqué, pour ses prises de positions et gestes en faveur du président Abdoulaye Wade, le petit-fils du frère cadet de Serigne Touba, Mame Thierno Birahim Mbacké, a décidé de retourner dans la terre de ses aïeuls. Est-ce juste pour un pèlerinage ? En tout cas, à défaut, les mourides et les dignitaires de cette confrérie souhaitent qu’il revienne à l’orthodoxie de la confrérie.
Serigne Modou Kara Mbacké fut l’un des jeunes marabouts les plus chéris dans les années 1990, du fait de ses déploiements pour vulgariser la pensée du fondateur du Mouridisme dans le cercle de la jeunesse, celle qui versait dans la délinquance en particulier. Il participa à la faire revenir sur le bon chemin, en l’armant de foi. Ce qui contribua à l’élargissement du cercle de ses disciples. Il en avait hérité de son père Serigne Ousmane Mbacké Noreyni, qui avait, outre Darou Mousty, ses quartiers généraux à la Médina et à la Gueule Tapée. Mais, à la veille de l’élection présidentielle de l’an 2000, il prédira la défaite du candidat Wade devant le président sortant, Abdou Diouf. Le verdict des urnes le démentira.
Par la suite il créera son Parti de la vérité pou le développement dont les militants étaient principalement ses disciples et les membres du Mouvement pour l’Unicité de Dieu, qu’il avaitpréalablement portés sur les fonds baptismaux. Cette échelle lui permit d’entrer en contact avec le président Wade et de le soutenir à la présidentielle de 2007. Depuis il est l’un de ses défenseurs les plus chevronnés. On lui prête d’avoir remis en cause l’immense travail abattu pour le fils cadet de Serigne Touba, le regretté Serigne Mourtalla Mbacké, en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique. Ce qui lui valut des critiques et le courroux de dignitaires Mourides, qui préconisaient même d’inviter le Khalife général des Mourides, Elhadj Bara Mbacké, à le remettre dans les rangs.
Fort heureusement, Kara, comme on le surnomme, a décidé de faire un périple aux sources, qu’il a médiatisé. Il se rendra aujourd'hui à Darou, puis à Touba. Dans cette ville sainte, il ira se recueillir devant le Mausolée de Serigne Touba. Il sera également devant le Khalife général des Mourides. Pourvu qu’il maintienne une fois pour toutes ce cap. Car, c’est dans le champ de la vulgarisation du Mouridisme et l’éducation des talibés qu’il est attendu. C’est dire qu’il décevra s’il se remet à défendre, vaille que vaille le président Abdoulaye Wade ou à réclamer à celui-ci de lui confier son fils Karim Wade. Ses habits ne sont pas les siens. Il est connu dans le terrain religieux. Il a intérêt à y demeurer.
Son épouse Sokhna Dieng devenue Sénatrice par ses soins devra également se faire moins bruyante. Elle porte le nom de Sokhna, qui symbolise l’idéal féminin musulmane : une femme vertueuse et pieuse. La vie lui a offert une vie professionnelle remarquée, un mari en vue et très écouté. Elle doit s’employer à l’encourager et le suivre dans la voie tracée par ses aïeuls. Du temps oùson époux était à cheval sur ce chemin, de Dakar à Tamba, en passant par Ziguinchor et Kaolack les jeunes affluaient de partout pour trouver « le général Kara » dans ses champs de Chikori légués par son vaillant et respecté père Serigne Ousmane Mbacké Noreyni.
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