L’atelier d’élaboration des textes et règlements relatifs aux dons d’organe qui s’est ouvert le 7 avril et qui prend fin aujourd’hui est une étape capitale dans la réalisation de la transplantation rénale au Sénégal. La rencontre a pour but de recueillir plusieurs avis sur la définition des textes régissant le don de rein afin d’accélérer l’expérimentation de cette pratique médicinale en toute légalité. Au cours de cette rencontre, le professeur Boucar Diouf, chef du service néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec a révélé que le plateau technique est prêt à 95% pour la réalisation de la première transplantation rénale.
Le Sénégal est dans la phase terminale dans le processus d’expérimentation de la transplantation rénale. Toutefois, les spécialistes sénégalais, en conformité avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) et de l’Agence française de bio médecine, veulent, avant tout, réglementer cette pratique. D’où l’organisation d’un atelier centré sur les textes et règlements relatifs aux dons d’organes. « J’ai eu à participer à plusieurs réunions. Nous avons beaucoup discuté sur les problèmes de la transplantation. Le souci avant tout, pour nous, c’est de faire la loi. L’Oms insiste là-dessus car, il veut que le Sénégal soit le premier pays en Afrique de l’Ouest à faire la transplantation rénale », avance le professeur titulaire, Boucar Diouf, agrégé en néphrologie. La pratique de la transplantation rénale a débuté vers les années 1960 en France. Elle est aujourd’hui pratiquée dans les pays du Maghreb tels que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et d’autres pays comme l’Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, le Soudan.
Le but de cet atelier regroupant des spécialistes venus du Maghreb, de la France et des sénateurs, des députés, des membres de la Société civile, des autorités religieuses, a pour objectif de recevoir un large consensus. « Nous avons les textes des autres pays, nous pouvons faire couper coller, mais cela est trop facile. Cependant, chaque pays a sa spécificité. Nous avons invité les oulémas, les imams, la Société civile, les députés, les sénateurs pour avoir un large consensus possible », indique le professeur Boucar Diouf.
Par ailleurs, cette pratique tiendra en compte un certain nombre de principes qui ont noms : consentement du donneur, gratuité du geste, sécurité du donneur et du recevoir. Les spécialistes portent leur confiance sur le pouvoir d’influence des religieux pour cultiver, chez les Sénégalais, le don d’organe.
« Il y a des Sénégalais qui ont fait un don de rein. Mais nous comptons sur les autorités religieuses pour intégrer le don d’organe dans nos mœurs », confie le professeur. Au cours de la rencontre, les spécialistes ont démontré que la transplantation rénale est aussi tolérée par les religions chrétienne, musulmane, judaïque.
Les spécialistes sénégalais sont fins prêts pour réaliser la transplantation rénale qui épargnera les malades du paiement des frais d’évacuation et d’hospitalisation à l’étranger, ou des dialyses répétitives qui leur font débourser d’importantes sommes dans le mois. « Le plateau technique a été à 95% prêt pour la réalisation de la transplantation rénale. Il reste quelques équipements pour l’immunologie », informe le chef du service néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec. Le professeur s’est gardé de donner une date de la réalisation de la première transplantation. Toutefois, celle-ci pourra intervenir à partir du deuxième semestre de 2008
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