Transport aérien : L’aéroport de Dakar sous la menace d’une perturbation

Parce que l’Etat ne respecte pas les engagements signés depuis des années, le Syndicat unique des transports aériens du Sénégal (Sutas) compte passer à la vitesse supérieure. Ainsi après 48 heures de port de brassards rouges, les travailleurs de l’aéroport de Dakar, qui exigent l’ouverture immédiate de négociations, menacent de traiter les vols avec 4 à 5 heures de retard.

Mouvement d’humeur à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar. Les travailleurs de la plateforme aéroportuaire ont en effet entamé un mouvement d’humeur samedi dernier pour protester contre le non-respect des engagements jusqu’ici signés avec le gouvernement. Ainsi, pour se faire entendre, ils ont décidé, durant le week-end écoulé, de porter des brassards rouges pour manifester aux autorités leur insatisfaction face à leurs nombreuses revendications. Joint au téléphone samedi dans la soirée, Baïla Sow, Secrétaire général du Syndicat unique des transports aériens du Sénégal (Sutas) estime que cet acte est le début d’un nouveau plan d’action des travailleurs du secteur des transports aériens. ‘Nous avons décidé de porter des brassards rouges, ce samedi 10 Juillet jusqu’au lundi 12 Juillet pour demander le redémarrage des négociations sur la convention collective’, explique-t-il.

Non sans indiquer que leurs revendications tournent autour de l’embauche de tous les contractuels et intérimaires qui servent sur la plateforme aéroportuaire depuis plusieurs années maintenant et dont le nombre avoisine les 200 employés, le paiement des ex-travailleurs de la compagnie multinationale Air Afrique, le paiement des arriérés de salaires des ex-travailleurs de la compagnie Air Sénégal international (Asi), entre autres. En outre, le Sutas réclame à l’Etat des licences d’exploitation pour toutes les sociétés de la plateforme de Dakar au nouvel aéroport international Blaise Diagne de Diass. ‘On est en train de dire que telle société ira à Diass et que telle autre n’y ira pas. Nous voulons que l’Etat donne des licences à toutes les sociétés qui travaillent ici’, fait savoir Sow. Qui signale, par ailleurs, que leur syndicat exige de l’Etat qu’il octroie un terrain viabilisé à tous les travailleurs qui vont être transférés sur le nouveau site. ‘Nous allons à Diass pour travailler pour l’Etat. Nous n’y allons pas de notre gré. Donc, il faut que l’Etat puisse nous trouver des logement pour le personnel’, affirme-t-il.

Après cette première alerte de 48 heures, les travailleurs de l’aéroport promettent de passer à la vitesse supérieure si les autorités ne réagissent pas de sitôt pour entamer des discussions afin d’apporter des solutions à leurs revendications. ‘Nous voulons, tout de suite, des négociations directes avec le ministre d’Etat (Karim Wade, Ndlr), le Premier ministre ou le président de la République. Si une solution n’est pas trouvée, nous allons entamer d’autres actions. Et nous commencerons par traiter les vols avec 4 à 5 heures de retard’, prévient Baïla Sow. Rappelons que le secteur des transports aériens est en proie à de nombreuses difficultés depuis quelques années avec notamment l’épineux problème de la liquidation nationale d’Air Afrique, la volonté des autorités de récupérer les aéroports du pays des mains de l’Asecna et la récente faillite de la compagnie ‘nationale’, Air Sénégal internationale qui a propulsé des centaines de travailleurs du secteur dans la rue. Des difficultés et des remous qui n’ont pas empêché aux autorités de lancer la construction d’un grand aéroport de dimension internationale à Diass qui sera adossée à la nouvelle compagnie, Sénégal Airlines, détenue à 100 % par l’Etat et les privés nationaux, et dont le décollage tarde à avoir lieu.