« 500.000 enfants sont pris dans les pires formes de travail, y compris le travail domestique précoce des jeunes filles », a déclaré, mercredi dernier, le directeur des droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables au ministère de la Femme, Niokhobaye Diouf. Il présidait la journée de restitution des réalisations des comités de protection de l’enfant dans douze départements du Sénégal initiés par Enda Jeunesse Action.
Selon le directeur des droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf, malgré les initiatives développées au Sénégal en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant, il reste beaucoup à faire. A l’en croire, des violations de leurs droits sont toujours enregistrées et les enfants continuent de travailler. «Sur 2,7 millions d’enfants actifs au Sénégal, il y a 500.000 enfants qui sont pris dans les pires formes de travail y compris le travail domestique précoce des jeunes filles, l’exploitation par la mendicité, la maltraitance, etc. », indique-t-il.
M. Diouf ne manquera pas de saluer l’initiative d’Enda Jeunesse Action dans la mise en place de mécanismes de protection des enfants avec une approche de type « multi-acteurs », car elle permet une prise en charge locale des préoccupations de l’enfant. De même que cette initiative anticipe sur la stratégie nationale de promotion de l’enfant qui devrait être validée à l’occasion d’un conseil interministériel et devrait permettre de mettre en place des outils en matière de schéma intégré de prise en charge des enfants, informe-t-il.
La coordonnatrice nationale de l’Association des enfants et jeunes travailleurs du Sénégal (Aejt), Khoudia Diop, par ailleurs membre du Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (Maejt), indique 203 aînés protecteurs s’activent dans la protection de l’enfant à Dakar, Pikine, Rufisque, Guèdiawaye, Thiès, Saint-Louis, Diourbel, Fatick, Diakhao et Kaolack. « Ces aînés sont membres de la Coalition des acteurs pour la protection de l’enfant (Cape).
Ils participent à l’identification des enfants victimes de maltraitance et font l’écoute, l’accompagnement et la prévention », confie-t-elle. « Quant à la coordination nationale de l’association des enfants et jeunes travailleurs du Sénégal, elle capitalise des expériences dans le domaine de la protection », fait savoir Khoudia Diop. A l’en croire, chaque année, l’Association des enfants et jeunes travailleurs (Aejt) organise des formations, des causeries, des émissions radio, des visites porte à porte pour sensibiliser et mieux protéger les enfants. « Aussi, nous avons pu mettre en place des groupes de base qui sont dans les quartiers, les villages pour permettre aux enfants non scolarisés de fréquenter l’école », indique-t-elle.
La coordination nationale des associations d’enfants et jeunes travailleurs du Sénégal compte, en son sein, 18 associations parmi lesquelles 11 sont membres du Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (Maejt) et 7 associations sont en observation. « Au Maejt, né en 1994 à Bouaké (Côte d’Ivoire), nous sommes actuellement 26 pays membres et 340 associations au niveau international », informe Khoudia Diop.
Maguette Guèye DIEDHIOU
L’ETAT MOBILISE 12,3 MILLIARDS DE FCFA POUR ÉRADIQUER LE FLÉAU
La place d’un enfant de moins de quinze n’est nulle part ailleurs qu’à l’école française ou coranique moderne. Elle n’est ni dans les champs, ni dans les ateliers encore moins dans la rue en train de mendier. C’est du moins l’avis du gouvernement qui a dégagé 12,3 milliards FCfa pour venir à bout de ce fléau.
Pour partager cet engagement du gouvernement sénégalais consistant à lutter contre le travail des enfants et les pires formes de travail des enfants (qui date de 2005), à travers la ratification des conventions respectives 138 et 182, des comités intersectoriels ont été installés dans six régions du pays. En début de semaine, une rencontre s’est tenue sur la question à Thiès. Selon Ibra Ndoye, coordinateur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants basée au ministère de la Fonction publique, le Sénégal a adopté un plan cadre national de lutte. «Avec l’appui du Bureau international du travail, nous sommes en train de redynamiser et d’élargir ce cadre régional de Thiès à d’autres acteurs», confie-t-il. Un processus qui doit déboucher sur la mise en place d’un système d’observatoire et de suivi du travail des enfants installé dans la communauté rurale de Ngoundiane où le phénomène est important.
Au sortir de cette tournée de redynamisation, des comités intersectoriels à travers les régions de Saint-Louis, Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack et Dakar, en plus de l’installation de celui de Kédougou, un document cadre des plans d’action sectoriels à l’échelle régional va être mis en œuvre pour venir à bout, d’ici à 2016 (date butoir), de cette tare que constitue le travail des enfants, afin qu’elle soit éradiquée. «Avec un budget prévisionnel de 12 milliards 300 millions de FCfa, le Sénégal entend prendre le taureau par les cornes afin d’endiguer ce fléau du travail des enfants», soutient Ibra Ndoye. Pour Mamadou Mbengue, inspecteur du travail, représentant l’inspection régionale de Thiès, la législation concernant les entreprises est claire en la matière. «Nous organisons des visites inopinées et tout contrevenant à la législation du travail sur le travail des enfants est poursuivi conformément à la loi en vigueur». Cependant, l’intervention de l’inspection du travail dans des activités menées dans le secteur informel pose beaucoup de problèmes. «C’est pourquoi l’approche multisectorielle est très importante, afin de pouvoir sensibiliser les parents qui pensent qu’ils ont le droit et même le devoir de faire travailler leurs enfants à leur guise, sans avoir de compte à rendre à personne », déclare Mamadou Mbengue.
D’où toute l’urgence, pour le comité régional sectoriel de lutte contre le travail et la maltraitance des enfants, à s’ouvrir aux organisations communautaires de base, aux syndicats, aux employeurs et aux organisations non-gouvernementales.
Mbaye BA
4 Commentaires
Diop...
En Décembre, 2013 (00:59 AM)... IL FAUT PARLER DE L'ESCLAVAGISME.... car passer toute la journèe à faire du...YELWANE... c loin de TRAVAILLER....
Mais Qu'attend L'etat
En Décembre, 2013 (06:15 AM)Alphaone
En Décembre, 2013 (06:50 AM)Maïmoune
En Décembre, 2013 (21:15 PM)Participer à la Discussion