En assemblée générale hier devant la bibliothèque universitaire, les agents de sécurité de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont décidé de ne plus souffrir le martyre au sein de l’espace universitaire. Ces travailleurs engagés depuis 2001 par l’ancien recteur Moustapha Sourang, projettent de décréter deux nuits sans gardiennage - si les autorités ne règlent pas leur situation. Ils fustigent la nature des contrats qui leur sont proposés par le rectorat.Brassards rouges aux poignets, au cou, autour de la tête et tee-shirts de la même couleur, les agents de sécurité de l’Ucad sont venus répondre massivement à l’appel de leurs responsables.
Ces agents de sécurité semblent laissés à eux-mêmes. «Malgré notre noble mission qui est de veiller à assurer la sécurité des biens et des personnes, la tranquillité dans le campus voire l’insalubrité et les occupations illicites, nous n’avons pas tout le respect que nous méritons de la part des autorités», déclare Lamine Goudiaby, président de l’Amicale des agents de sécurité.
Ayant signé des contrats d’embauche avec le rectorat, Lamine Goudiaby et ses camarades pensent que le rectorat verse dans le clair-obscur en leur faisant signer de nouveaux contrats. «Après deux contrats à durée déterminée de six mois, renouvelable une seule fois, le rectorat nous a fait signer un troisième contrat à durée déterminée de dix-huit mois, alors que nous nous attendions à un contrat à durée indéterminée», laisse-t-il entendre.Face à cette situation, les agents de sécurité de l’Ucad estiment que les autorités n’ont aucune considération à leur égard. «Nous sommes payés pour la plupart à l’agence comptable de l’Ucad sur une liste d’émargement sans le moindre bulletin de salaire.
Nous n’avons ni congé, ni prévoyance maladie et aucune cotisation pour la retraite n’est versée à l’Ipres et à la Caisse de Sécurité Sociale», confie Lamine Goudiaby. «Nous côtoyons l’insécurité à longueur de journée, car nous surveillons les vastes lieux sans aucune arme pour se protéger en cas d’attaque», poursuit-il.L’Amicale des agents de sécurité est d’avis que la situation qu’ils vivent se répercute même au niveau de leurs familles qui risquent de payer les pots cassés. «Nos enfants ne vont plus à l’école, nos épouses en état de grossesse ne passent pas de visites prénatales, et à terme n’accouchent que de mort-nés», fulmine-t-il.
Les agents en colère comptent aller en grève pendant deux jours où il n’y aura pas de sécurité au sein de l’université. Ces agents de sécurité interpellent toutes les couches de la société pour les aider à trouver des solutions face «à la corruption, à la fraude sociale, mais aussi aux actes assassins du rectorat. Si rien n’est fait pour arrêter ces actes odieux, l’université Cheikh Anta Diop va vers un énorme désastre», conclut-il. Pour eux, leurs droits sont violés dans ce temple du savoir qui a une vocation régionale où toutes les sciences juridiques sont enseignées.
3 Commentaires
Bro
En Mai, 2012 (09:20 AM)Tonton P
En Mai, 2012 (09:38 AM)Assumons
En Mai, 2012 (14:25 PM)Participer à la Discussion