Un chauffeur du nom d'Omar Guèye, âgé d'une trentaine d'années, a été livré à la gendarmerie de Thiaroye, puis déféré au parquet malgré ses dénégations. Omar Guèye est accusé d'avoir violé, plus d'une fois, une déficiente mentale âgée juste de neuf ans.
Présentée comme une malade mentale qui installe souvent l'inquiétude dans sa famille du fait de ses nombreuses fugues, S.S a retrouvé, hier, un brin de lucidité pour pointer du doigt un chauffeur du nom d'Oumar Guèye. Dans les locaux de la gendarmerie de Thiaroye où avait eu lieu la confrontation, S.S n'a pas hésité un seul instant lorsque Oumar Guèye lui a été présenté. «C'est bien lui, je le reconnais bien. Il me l'a fait plus d'une fois et je n'ai jamais osé en parler à mes parents, car Oumar a menacé de me tuer si je le faisais», s'est écriée S.S. La messe est alors dite pour Oumar Guèye qui, malgré ses dénégations, a été mis dans une fourgonnette en direction du parquet.
Les faits remontent au mardi 2 courant, lorsqu'un commerçant du nom de Cheikh Makiyou Siby, résidant à Hamdalahi 1, un quartier de Thiaroye, débarqua à la gendarmerie de cette localité pour livrer le chauffeur Oumar Guèye. S'exprimant sur les faits, le commerçant a raconté aux gendarmes qu'il a longtemps recherché Oumar Guèye lorsqu'on lui a dit que ce dernier avait, plus d'une fois, entretenu des rapports intimes avec sa fille S.S, une déficiente mentale. «Il était devenu introuvable. Il avait disparu et aujourd'hui, lorsque je l'ai rencontré, je l'ai contraint de me suivre à la gendarmerie de Thiaroye», renseigne Cheikh Makiyou Siby.
Assistée de sa grand-mère au cours de son audition par le gendarme, S.S est revenue, dans les détails, sur le calvaire que lui a fait subir Oumar Guèye. «Ma cousine et moi avons l'habitude d'aller chercher au domicile d'Oumar Guèye des fruits d'un arbre appelé communément "Guerté Toubab". Mais à chaque fois qu'on est sur les lieux, Oumar envoie ma cousine lui acheter des cigarettes. Avant qu'elle ne revienne, il m'invite dans sa chambre, me déshabille pour ensuite entretenir des rapports intimes avec moi. A l'issue ce cela, il me remet une pièce de 100 FCfa. Il a toujours menacé de me tuer si j'en parlais à quelqu'un.»
Des menaces qui ont eu leurs effets, car jamais S.S n'a osé, jusqu'ici, en parler à sa famille. Mais c'était sans compter avec les voisins d'Oumar qui ont vite soupçonné ce dernier avant que de bouche-à-oreille, les soupçons ne se répandent dans le quartier.
Informés les parents de la malade mentale l'ont d'abord conduite dans un centre de santé où le viol a été constaté et un certificat médical délivré à la famille. C'est alors que les parents de S.S ont cherché, en vain, à rencontrer le chauffeur pour prendre sa version. Hélas ! Oumar, mis au parfum, avait déserté le domicile où il vit comme locataire, sa femme étant restée au village. Sa cavale n'a pas duré longtemps. Il a été vite retrouvé, puis livré aux gendarmes de Thiaroye.
Devant les enquêteurs, Oumar a nié les faits. «Je ne connais pas cette petite fille.» Il ne restait plus alors, aux gendarmes, qu'à procéder à une confrontation entre les deux parties. Une descente effectuée au domicile d'Oumar a également permis aux hommes en bleu de découvrir l'arbre communément appelé "Guerté Toubab" qui trône majestueusement au milieu de la cour de la maison. Une personne qualifiée, réquisitionnée par les gendarmes, a également relevé le viol et «des lésions».
Après une prolongation de sa garde à vue, Oumar Guèye a été déféré au parquet pour «viol d'une mineure âgée de moins de treize ans».
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