Un mot d’ordre largement suivi, hier : Bonne presse d’une journée sans presse

Evaluant hier la journée de grève des journalistes, le Cdpj n’a pas caché sa satisfaction. Il s’est réjoui d’avoir constaté que le mot d’ordre a été suivi à 95 %. Mais le Cdpj refuse de dormir sur ses lauriers et promet de poursuivre le combat, qui est encore loin d’être gagné.

La Journée sans presse, observée ce lundi, a connu un franc succès. C’est du moins l’assurance donnée par le Cpdj. Réunis, hier, dans les locaux de la Rfm, pour faire le bilan après cette journée où les journalistes ont refusé de produire, les membres du comité ont laissé entendre toute leur satisfaction. «Cette journée sans presse est une réussite totale», s’est réjoui le porte-parole Yakham Mbaye.
Au niveau de la presse écrite, excepté quelques «défaillants», le taux de réussite, à l’en croire, a atteint 97 %. Quant à la télévision, confirme le porte-parole,  «tous les indépendants y sont allés à fond». Et pour ce qui est des radios, bon nombre ont respecté le mot d’ordre, qui a été d’ailleurs aussi totalement suivi, selon le patron du journal Le Populaire, dans les régions.  
Même constat sur les sites web, excepté Seneweb qui ne s’est pas aligné. Suffisant pour Yakham Mbaye, de proclamer haut et fort sa satisfaction. «Ce qui s’est passé dimanche à minuit (heure de départ du mot d’ordre) jusqu’à aujourd’hui, dépasse de loin nos prévisions et nos attentes.» Car, pour lui, même ceux qui ont refusé de suivre le mot d’ordre et qui ont tenté par quelques manières de dissuader certains, n’ont pas réussi. D’après ses révélations, certains patrons de presse ont essayé de convaincre les vendeurs et les distributeurs de ne pas suivre le mot d’ordre. Chose qu’ils n’ont pas réussie, car sur trente quotidiens, seuls trois ne se sont pas alignés. Et mieux, poursuit-il, «ils (les patrons défaillants) se sont heurtés à d’énormes difficultés, parce qu’il n’y avait pas de distributeurs».  Ainsi, le Cdpj, pour ces victoires, tient à remercier de vive voix les Sénégalais qui ont compati à leur cause, particulièrement les vendeurs et les distributeurs qui ont accepté de renoncer à leur gagne-pain. Et quant à ceux qui n’ont pas respecté le mot d’ordre, Yakham Mbaye estime que : «Ces dirigeants ne peuvent pas avancer des arguments pour justifier leur position.» Cela suppose tout simplement «qu’ils ne sont pas indépendants». Et malgré la position et le comportement qu’ils ont adoptés, le comité fait savoir qu’il sera toujours prêt à défendre leurs intérêts, s’ils sont agressés un jour.
De toute façon, le comité n’est pas prêt à baisser les bras sans avoir obtenu gain de cause. «Notre combat est un combat pour la liberté de la presse, pour l’Etat de droit et le maintien du Sénégal dans un cadre sain», avertit le patron de presse. Avant  de lancer : «La lutte n’est pas terminée.» Si on sait que du côté du pouvoir, indique-t-on, aucun geste concret répondant à la préoccupation des journalistes n’est encore posé. Donc, selon Yakham Mbaye, il y aura d’autres surprises.