À l'heure où la brûlante question relative à la traite des enfants fait débat dans le pays, un adolescent à la personnalité bien particulière s'est distingué et de façon peu reluisante. À peine âgé de 14 ans, F. Diop, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a été cueilli lundi dernier, par les éléments de la brigade de recherches du commissariat de Bel-air, pour trafic de drogue. Domicilié au quartier Wakhinane de Colobane, F. Diop qui a déserté les classes à une époque dont il n'a même plus souvenance, se dit fondeur de profession, sans autre précision. Soit, mais il n'en demeure pas moins que son activité favorite est incontestablement le trafic de l'herbe qui tue. Une constance bien connue des milieux criminogènes de Colobane et environs.
En effet, bien que très jeune par l'âge, F. Diop qui avait, à force de mauvaises fréquentations, intégré certains milieux interlopes de la zone, s'était frayé une place de choix, au point de devenir le lieutenant du notoire du caïd Cheikh Ada, par ailleurs, baron de la drogue dans le secteur. Doté d'une très forte personnalité, le môme F. Diop figurait également dans le dispositif de commercialisation des stocks de drogue, acquis par Cheikh Ada, (récemment sorti de prison). Mieux, soutiennent des sources proches de ce dossier, l'adolescent avait fini par gagner le respect de son mentor, et avait ainsi le droit d'avoir son quota de came à revendre, moyennant rémunération. C'est principalement ce palier supplémentaire gravi par l'adolescent qui va entraîner sa chute, vu «qu'il sortait dès lors de l'anonymat, en étant au contact avec une kyrielle de clients qu'il était parvenu à fidéliser», notent nos sources. Une transition donc que F. Diop n'a pas pu gérer avec dextérité. Il en prendra ainsi pour son grade. En effet, les limiers de Bel-air qui ont fini par être mis au parfum des activités délictuelles du môme, ont mené une opération de sécurisation dans le secteur. Ce qui a permis de le localiser, puis de l’identifier formellement comme trafiquant. Ainsi, lundi dernier, les éléments de la brigade de recherches, qui le filaient discrètement, l'ont suivi jusque chez lui, après avoir remarqué qu'il traînait un colis suspect.
Très alerte, F. Diop qui était parvenu à flairer la présence des policiers à ses trousses, a vite fait de se débarrasser de son colis qu'il a dissimulé sur la toiture de leur maison, avant de revenir sur ses pas. C'est alors qu'il est tombé nez à nez avec les policiers qui l'ont de suite maîtrisé, avant de perquisitionner les lieux en vain. Par la suite, les limiers ont remarqué des empreintes de chaussures identiques à celles portées par le môme. Ces traces suivis au pas, ont fini par conduire les policiers jusqu'à la planque de F. Diop, où un restant de stock de 58 cornets est saisi et placé sous scellé. Conduit au poste, F. Diop a reconnu les faits, avant d'expliquer dans un jargon propre aux délinquants, qu'il a dissimulé la drogue «bi ma séné buum yi», (Ndlr: dès que j'ai aperçu les policiers). Au terme de son audition, il a été placé en garde-à-vue, avant d'être déféré mardi dernier, au parquet.
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