El Hadji Oumar Dieng, technicien à la Direction de la protection des végétaux (DPV), a alerté vendredi sur l’utilisation abusive des pesticides par les producteurs, en raison de leurs effets nuisibles à l’environnement et à la santé des hommes et du bétail.
S'exprimant lors d'une visite organisée à l'intention de la presse dans la zone des Niayes, M. Dieng a invité les producteurs à éviter l’utilisation irrationnelle des pesticides qui s'accompagne de l'épandage de résidus dangereux pour la santé et l’environnement. Selon lui, la DPV mène une vaste campagne de sensibilisation, d’encadrement et de formation des producteurs et des 200 revendeurs de produits phytosanitaires recensés sur le territoire national. L'Etat a pris des mesures pour un contrôle des frontières afin d’éviter l’entrée de produits toxiques dans le pays, a signalé M. Dieng.
Toutefois, il a fait état de défaillances liées à la porosité de certains points frontaliers. Dr Saliou Ngom, chercheur à l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), a estimé qu'il y avait, au Sénégal, une réelle menace sur la santé des producteurs, à cause de l’utilisation abusive des pesticides. Actuellement, des recherches ont permis de mettre à la disposition des producteurs des produits issus de l’huile de la plante "nime", destinés à se substituer aux pesticides qui affectent la nappe phréatique et les cultures. Selon lui, il faut trouver une alternative aux produits chimiques dangereux, en favorisant une grande production de l’huile de "nime", qui est moins nocive. De son côté, le président l'Union des maraîchers de la zone des Niayes, Cheikh Balla Boye, a souligné que les producteurs étaient aujourd’hui très conscients des dangers liés à l’utilisation des pesticides dans leurs périmètres agricoles. Selon lui, la zone de Fass Boye est la première productrice de carottes au Sénégal. L’année dernière, 212.000 sacs de 83 kilos ont été produits, sans utilisation de pesticides.
M. Boye a expliqué que l’objectif des producteurs était de parvenir à réaliser l'autosuffisance du Sénégal en carottes, d’ici 2016, tout en évitant les résidus pesticides. ‘’Nous pouvons réaliser cela, grâce à un appui des autorités pour nous permettre de disposer d’un magasin de conditionnement et de stockage, ainsi que d'un grand marché de commercialisation des produits’’, a-t-il souligné. Les techniciens, les experts et les journalistes ont visité les zones de culture de légumes, mais aussi les marchés où sont commercialisés les produits agricoles, à Fass Boye et Mboro. La visite organisée à l'intention de la presse est placée sur le thème : ‘’Problématique de l’utilisation des pesticides dans les zones maraîchères des Niayes : cas de Fass Boye, Mboro, Keur Mbir Ndaw et Djender’’. Elle est organisée sous l’égide du Groupe "Recherche environnement et presse" (GREP), en partenariat avec le WWF et l’ambassade des Pays-Bas à Dakar.
3 Commentaires
Erne
En Février, 2014 (09:32 AM)Alphaone
En Février, 2014 (11:42 AM)Infos
En Février, 2014 (23:33 PM)Ces substances peuvent avoir des effets sur leur santé, et celle de leurs proches.
Une exposition aux pesticides pendant la grossesse, et dans les jours qui suivent la naissance, peut avoir des conséquences sur le développement de l'enfant, pointe un rapport de l'Inserm, qui recommande une «vigilance toute particulière» pendant cette période critique et «une sensibilisation des médecins».
L'institut de recherche médicale a réalisé, à la demande de la Direction générale de la santé, un bilan de la littérature scientifique internationale des trente dernières années sur les risques sanitaires associés à une exposition aux pesticides, en particulier dans le monde agricole, et sur les effets pour le fœtus et les jeunes enfants. La synthèse de ce travail mené par des épidémiologistes et des biologistes est rendue publique jeudi, assortie de leurs recommandations.
Participer à la Discussion