Vente d’un terrain de 1925m2 à 25 millions à Fenêtre Mermoz La Belle-famille du professeur Bathily accuse le Fils de Diop le maire d’arnaque

Jouissant d’un grand respect, le vieil homme, qui a servi d’exemple à plusieurs générations comme l’a soutenu Me Abdoulaye Wade, le chef de l’Etat, lors du décès de feue Anna Sarr Bathily, l’épouse de Abdoulaye Bathily, est actuellement en prise au poids de l’âge. Son épouse aussi, sous l’effet de l’âge, est coupée des réalités de la vie. Avec ses coups bas et ses convoitises. Dans leur villa à la Sicap, le couple Sarr, en plus du personnel de maison, reçoit tous les jours la visite de leurs filles Marième Elyse Sarr dite Bébé et Claudia Sarr Diop. Si, la première nommée est toujours mêlée à des scandales de gros sous, comme l’émission de chèque sans provision qui lui a valu, il y a quelques semaines, un passage dans les locaux de la police du point E. La seconde, par contre, est une femme respectable qui fait la navette tous les jours, entre sa maison conjugale et le domicile de ses parents. Elle ne se repose que le dimanche. Mais le jour où tout a commencé, elle ne se rend pas chez ses parents. Et, tous ceux qui se rendent souvent dans cette villa, sont informés de l’état de santé du maître des lieux. Mamadou Diop, l’ex-maire de Dakar le savait-il ? La famille pense que oui. De toutes les façons, en septembre 2004, l’ex-maire de Dakar a appelé à la villa pour faire comprendre au docteur Sarr qu’il devait lui rendre visite. Un dimanche. Ousmane Diop, l’homme d’affaires et fils de Diop le maire, réfute cette thèse. «C’est moi qui ai fait la découverte d’un terrain inoccupé à Fenêtre MERMOZ». Ce terrain est contigu à l’Ambassade d’Irak. Après renseignement, il aurait appris que le terrain appartient à un certain Samba Cor Sarr résidant au Ghana. À en croire Ousmane, il s’est rendu jusqu'à Accra pour chercher le docteur vétérinaire. Finalement, il est revenu au Sénégal. Au cours d’une discussion, soutient Ousmane, «j’ai appris que le vieux est à Dakar. Et c’est par l’entremise des employés de maison du professeur Bathily, secrétaire général de la Ld et gendre du docteur Sarr, qu’il a appris l’emplacement de la maison des Sarr. Pourtant, Mamadou Diop, son père, est une vieille connaissance de la famille. «C’est plus tard, affirme Ousmane, que j’ai su que mon père le connaissait». Avec l’ex-maire de Dakar, il rend visite au vieux. Sa démarche apparaît comme une visite de courtoisie. Mais, le jour du rendez-vous, selon Mme Claudia Sarr Diop, il est arrivé avec son fils». Pour Ousmane, cette version est fausse. Il avait déjà eu rendez-vous bien avant cette date. Le fils de Mamadou Diop est agent commercial. Lors de la conversation qu’ils ont eue, le fils et le père parleront de la situation foncière d’un terrain d’une superficie de 1925m2 appartenant au Dr Sarr depuis 1979.

Me Patricia Lake Diop menacée de poursuites

Cette parcelle se trouve sur la Corniche Ouest, à Fann Mermoz. Elle est enregistrée sous le numéro 19059/DG. «Au cours de cet entretien, selon Claudia, Diop fils se propose de diligenter les formalités administratives tendant à la régularisation des papiers jusqu’à la mise en vente». «J’ai discuté de l’achat du terrain», soutient Ousmane. À cet effet, Ousmane Diop devrait disposer d’une procuration l’habilitant à mener lesdites démarches. Le vendredi 10 septembre 2004, Ousmane fait établir un certificat de conformité sur l’état civil du Dr Sarr. Le dimanche 12 septembre, «à l’insu de sa famille et de sa femme, selon Claudia Sarr Diop, Ousmane s’est rendu au domicile de Dr Sarr». Pour Me Borso Pouye, avocat de Ousmane Diop, «à ce moment le vieux jouissait bien de toutes ses facultés mentales». Pour étayer cette affirmation, elle rappelle : «un jour, en lui remettant un versement, sa fille, Marième Elyse, lui a demandé s’il voulait qu’elle lui garde son argent. Le vieux a répondu par la négative». Cela suffit-il pour prouver que sa mémoire est intacte? Ce jour de signature de la fameuse procuration, Ousmane Diop est accompagné d’un notaire. Un clerc de Me Moussa Mbacké. Ce dernier prendra le soin de ne pas décliner ses fonctions. Ils demandent à rencontrer le Dr Sarr. Ils se rendent au premier étage. Là, dans la chambre, ils demanderont et obtiendront la signature du vieux. Pourtant, au cours de cet entretien, le Dr ne s’est pas souvenu d’un terrain qui lui appartiendrait en dehors de la villa qu’il occupait. Travaillé par Ousmane et par sa fille Marième, le vieux finira par signer et décide de vendre le terrain à 25 000 000 (vingt-cinq millions de francs). Alors, comme tout bon homme d’affaires, Ousmane saute sur l’occasion. Pourtant, le fils de Diop le maire en est à son coup d’essai. Il réussit là un coup de maître. Il trouvera pour les 1041 m2, un acquéreur, Michel Carter. Un Libanais qui a toujours convoité ce terrain. Ousmane lui vend le terrain à 176 000 000f (cent soixante-seize millions). La famille Sarr soutient que c’est à 180 000 000F (cent quatre-vingts millions). L’acquéreur lui indiquera son notaire, a lui, pour finaliser l’acte. Le document qui sera présenté à Me Patricia Lake Diop pour ériger un acte de vente est postdaté au 13. Et, il fera l’objet d’un enregistrement le 20 septembre 2004. Interpellée, Me Patricia Lake Diop n’a pas souhaité répondre à notre demande de rencontre. Commencée avec Me Mbacké, c’est le notaire Me Patricia Lake Diop qui poursuit la procédure de vente. Saisie, pour finaliser cet acte, Me Patricia Lake Diop avertit Claudia Sarr, la fille du premier docteur vétérinaire du Sénégal.

Mme Samba Cor Sarr est la marraine de Patricia Lake Diop

«Que se passe-t-il pour que le Dr Sarr en décidant de vendre son terrain le confie à Ousmane Diop», Se demande-t-elle. «Elle a trahi un secret professionnel et pour cela, je vais le traîner en justice», avertit Ousmane. La bataille est engagée pour reprendre le terrain et dénoncer la procuration. Ousmane Diop se bat, et se fait conseiller par Me Borso Pouye du barreau de Dakar. Entre temps, il réussira à vendre 1041m2. Le 21 octobre 2004, par lettre, il est demandé au notaire chargé de la vente, de faire établir un chèque au nom du Dr Sarr et de prendre des dispositions utiles à cet effet. Mais, le 16 décembre, à la demande de Ousmane Diop et de Me Borso Pouye, qui fait entrer Diop le maire dans les tractations pour trouver un terrain d’entente, une réunion est organisée au domicile du vieux qui ne sait même pas ce qui se passe chez lui et sous ses yeux. Ce jour-là, sous l’œil avisé de Me Patricia Lake Diop, Ousmane Diop expose une note de frais imputable au Dr Sarr. Sur cette liste, il donne des noms de fonctionnaires et leur facture s’élève à 11 975 000F. À ce montant, se sont ajoutés des frais en tout genre et des commissions. Finalement, le propriétaire du terrain s’est retrouvé avec 33 200 000 (trente-trois millions deux cent mille francs). À en croire Ousmane, «après avoir appris que Marième a disparu avec tout l’argent qu’il lui avait remis pour son père, (il a) consenti à leur remettre 25 autres millions. La famille se fâche et demande à récupérer l’autre partie du terrain, les 884 m2 restants et s’accommode «du frustrant compromis». Le 23 décembre, en compagnie de Me Borso Pouye, Ousmane amène 25 000 000F en espèces. Plus tard, en compagnie de Me Borso Pouye, Ousmane amène 8 200 000F (huit millions deux cent mille francs). «Pour eux, cette somme devait clôturer la transaction sur les 1925m2». Le 29 décembre, la famille Sarr se réunit et décide, suivant les conseils de Me Wagane Faye, la révocation de la procuration donnée à Ousmane. Idrissa Diack est nommé représentant des intérêts du Dr Sarr. Mamadou Diop, l’ex-maire de Dakar, accusé de complicité, reste dans son coin. Il observe sans rien dire. La suite demain.