Vente de grillages et fourneaux Tabaski: La fièvre n'est pas encore montée

L’Aïd-el-kébir communément appelé tabaski ou fête du mouton est plus qu’un simple événement religieux. De nombreux vendeurs et commerçants le considèrent comme l’occasion rêvé de s'en faire plein les poches. A son approche les pavés et les routes sont occupés d’une manière anarchique par des vendeurs d’outils de cuisine, qui y exposent leurs marchandises. Cette situation, la Vdn et le quartier de Mermoz, n’y ont pas échappé.

« Cette année-ci tout est calme »

Habillé d’une chemise aux manches courtes et d’un pantalon de couleur Kaki, Ibra Niang est vendeur d’accessoires de grillades.  Et c’est à Mermoz, près de l’ex Sonatel, qu’il a étalé ses marchandises, à même le pavé de la route. «Je vends des fourneaux, grillages, barbecue, fours etc, pour la tabaski. J’ai différentes catégories. Par exemple, le grand standing qui peut prendre un mouton entier. Il y a aussi le moyen et le plus petit. Nous en avons commandé beaucoup auprès des fabricants. Mais, la logistique pour les amener et les moyens financiers font toujours défaut. Et nous sommes à quelques jours de la tabaski», explique ce vendeur. Les prix ne sont pas fixes. Ils diffèrent d’un vendeur à l’autre. «Ici, c’est pas comme au super marché où les prix sont fixes. Ils varient selon les modèles. Les grillages coutent entre 2000 et 4000 francs CFA. Le prix des barbecues varient selon la taille.  Les clients viennent petit à petit et nous nous attendons le reste de la commande qui nous sera livré dans deux ou trois jours», indique-t-il.

Abdou Diop aussi, se meut dans ce commerce. Assis devant sa marchandise exposée à Rebeuss, il laisse entendre: «La vente des fourneaux est mon métier, je l’exerce depuis longtemps. Nous ne sommes pas comme ceux qui profitent de l’événement pour se faire de l’argent. Jusqu’à présent, je maintiens les mêmes prix. D’habitude, à cette période,  la vente se déroulait bien. Les clients venaient d’un peu partout. Mais cette année-ci, tout est calme. Les clients viennent à peine», regrette-t-il. Quand aux prix pratiqués, il explique : «Le Grand fourneau (750) se vend à 4000 francs, le moyen (600) à trois mille francs. Celui de 20 kilos à 8000 francs et celui de 30 kilos à 12000 francs CFA. Il y a même des fourneaux à 500 francs CFA. Pour les barbecues le prix dépend de la catégorie.  Le 750 est à vingt mille, le 600 à 15 000. Les fours sont à 40.000 mille. Le prix des grillages aussi diffèrent selon le besoin », explique-t-il.

A Reubeuss, sous la chaleur ardente, des bruits incessants de coup de marteau, mêlés aux klaxons des voitures animent l’ambiance. Ici, se trouve le quartier général des fabricants de fourneaux, fours, grillages, barbecues, etc. Les commandes ont explosé à cette approche de Tabaski. «Actuellement, je reçois beaucoup de commandes en gros. Et je suis obligé de faire une fabrication hâtive pour pouvoir m’en sortir. Car, le temps m’est compté. Je fabrique toutes sortes de fourneaux, des fours, des barbecues, des grillages… Les clients viennent et le business marche bien. Je ne me plains pas trop. A chaque veille de cette fête, je fais un chiffre d’affaire élevé», se réjouit El hadji Kanté.

En cette approche de Tabaski,  l'ambiance est au beau fixe au marché de Tiléne. Il accueille un monde fou ces derniers jours. Les vendeurs, pour écouler leurs produits, chantent et crient pour attirer des clients. Des marchands ambulants qui esquissent entre les gens, certains clients très nerveux à cause de la chaleur brulante et l’étroitesse des passages, se laissent facilement remarquer.

Agée d’une cinquantaine d’années, Awa Ndiaye, habillée d’un grand boubou bleu assorti d’un foulard de la même couleur, fait partie de ces clients que les vendeurs attendent toujours: «Je prépare la fête comme tout musulman. Mais je n’ai pas encore acheté ni de fourneau ni de grillage. Je n’ai pas encore d’argent. Je garde toujours espoir. Peut être qu’avant la fête, la providence viendra», nous lâche-t-elle toute souriante.

De l’autre côté du marché, plus précisément dans un magasin de fourneaux, nous trouvons Penda en pleine marchandage avec un vendeur. Pour elle, les prix sont abordables: «J’ai déjà acheté les accessoires nécessaires pour la tabaski. Parce que, si j’attends jusqu’aux derniers jours les prix risquent de devenir beaucoup plus chers. Actuellement, les prix sont encore abordables, il faut en profiter».