
Les Sénégalais sont avertis ! Contrairement à la croyance populaire, 80% de la viande qui y est importée et commercialisée est celle de buffle. Et non celle de bovin obtenue localement, comme les importateurs le laissent croire. C’est le directeur technique de la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas), qui l’a révélé hier, au cours d’un point de presse organisé par le Cadre unitaire des acteurs de la filière bétail-viande du Sénégal. Ainsi, les membres de cette organisation demandent-ils aux pouvoirs publics l’arrêt de cette activité. Au risque de voir disparaître toute la chaîne de valeur de la filière bétail et viande du Sénégal. Et au-delà, de compromettre tout le programme national de réduction de la pauvreté.
Le docteur Mamadou Ndiaye et ses camarades, attirent ainsi l’attention de l’Etat et le président de la République au premier chef, sur les conséquences néfastes de cette viande de buffle sur la santé et le respect du culte des consommateurs et sur leurs métiers.
« Non seulement la commercialisation de la viande de buffle présentée comme viande de bœuf, entraîne une perte d’une part importante du marché pour les professionnels, mais aussi et surtout, elle constitue un danger pour la santé publique, parce que les installations et équipements disponibles sur les marchés ne permettent pas le maintien de la chaîne de froid des produits congelés », avertit-il. Pour ensuite révéler que de 2006 à 2009, la moyenne des importations de viandes et produits carnés tourne autour de 11089 tonnes. Pour seulement le premier trimestre de l’année en cours, le total de la viande et produits carnés importés, dépasse déjà les 2500 tonnes pour une valeur d’environ 1,8 milliards de francs Cfa.
Dr. Ndiaye est d’autant plus amer, que l’exploitation du cheptel Sénégalais , est en mesure de satisfaire la consommation locale en viande. Car, de ses dires, le Sénégal dispose d’un cheptel estimé en 2008 à plus de 14 millions de têtes, dont environ 3 millions de bovins et 9 millions de petits ruminants. Le tout pour une valeur de 550 milliards de francs Cfa de capital bétail. Malheureusement, déplore-t-il, seuls les 10% de ce potentiel sont aujourd’hui exploités.
Les chevillards, bouchers et autres éleveurs souffrent aussi de l’abattage clandestin, donc incontrôlé. « L’abattage non contrôlé est un danger permanent pour la santé publique. Il est réalisé à même le sol, en plein air aussi et surtout par des individus non suivis médicalement et non respectueux des règles élémentaires d’hygiène. L’absence aussi de contrôle vétérinaire favorise l’abattage d’animaux malades et porteurs de germes dangereux pour la population », dénoncent-ils. Et non sans révéler qu’il favorise le vol du bétail en permettant l’introduction de viande de provenance douteuse dans le circuit de commercialisation normale. Il entraîne aussi une perte économique importante pour tous les acteurs de la filière par le manque à gagner, du fait de la concurrence inégale et la prise de parts de marché des chevillards et bouchers régulièrement installés.
En définitive, soutiennent les professionnels de la viande, face à ces maux, tous les métiers de la filière sont aujourd’hui menacés.
1 Commentaires
Issa
En Octobre, 2014 (00:51 AM)c est une viande dure et sanitairement douteuse emballée par des enfants ds des ateliers indiens
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