Après la levée des camps des sinistrés à Thiaroye et Yembeul, les populations victimes des pluies diluviennes de 2005, et qui n'avaient plus où aller, ont pris la direction de Benoba, village situé derrière le lac rose dans la communauté rurale de Sangalkam. Ces familles qui vivent dans des conditions très difficiles à Benoba, ne sont pas les bienvenues et sont sous la menace d'être déguerpis des lieux qu'elles occupent illégalement, selon les responsables du conseil rural.
Depuis qu'ils ont été chassés des camps de recasement les mois derniers, avec une modique indemnité de 250 000 francs, les sinistrés qui n'avaient plus où habiter, ont investi la forêt qui se trouve derrière le lac rose, aux alentours du village de Benoba à Sangalkam. De manière spontanée, ces familles sont venu habiter dans cette partie de Sangalkam, dans des taudis et des tentes. Avec la bénédiction de Baye Balla, marabout et responsable du village de Benoba, chaque famille a bénéficié de quelques mètres carrés de terre pour faire une maison sur des dunes de sable. Parmi les sinistrés, il y a certains qui étaient à Yembeul, d'autres au camp miliaire de Thiaroye et au centre commercial. De l'avis de certains anciens du village, les sinistrés arrivent par vague à Benoba depuis qu'ils ont eu l'information qu'il existe un certains Baye Balla qui donne des terrains à des démunis. Ces nombreux sinistrés sont pour la plupart des originaires des quartiers inondables de la banlieue dakaroise, ou des locataires qui ont longtemps vécu dans ces zones. Depuis leur arrivée à Benoba, ils vivent dans des conditions très difficiles, du fait de l'enclavement de la zone. Ils font plusieurs kilomètres pour rallier le village de Niague, la localité la plus proche pour faire des achats. Ceux qui ne peuvent pas marcher plus de trois kilomètres, s'approvisionnent dans le marché du village où le plus petit poisson est vendu à 150 francs, et le kilogramme de riz à 275 francs ou plus. Pour les autres denrées, la cherté est la même pour ces nombreuses familles qui ne peuvent pas assurer deux à trois repas par jour. Il s'y ajoute, l'absence d'électricité et d'eau potable, mais aussi de structure sanitaire pour se soigner. Les autochtones leur vendent le sachet de glace qui coûte 25 francs à 150 francs; pour le transport, il faut casquer 1000 francs ou plus pour aller à Dakar. L'eau constitue une denrée rare, et il faut payer au puits pour en avoir, et avec l'arrivée des nombreux sinistrés, le village est sous la menace d'un déficit, informent certains villageois. Ces nombreux sinistrés qui n'ont plus aucun espoir pour le plan Jaxaay, demandent au chef de l'Etat de leur venir en aide, au moins pour construire des chambres et se mettre à l'abri des intempéries. Malgré l'espoir d'avoir enfin trouvé un endroit pour vivre, ces nombreux sinistrés risquent bientôt d'être déguerpis, selon des informations du conseil rural de Sangalkam. Car, de l'avis de certains membres de la commission domaniale, ils occupent ces terres de manière illégale.
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