La mère d’une victime qui partage le même panier à salade avec le bourreau de sa fillette volée. Cela s’est passé à Mbirkilane. Une mère de famille du nom de Coumba Ndiaye à qui sa fillette de 7 ans a révélé un viol perpétré par son employeur qu’elle a subi, a été déférée au parquet en même temps que le violeur. Motif : elle n’a pas jugé nécessaire de dénoncer le bourreau, lui permettant ainsi de violer à nouveau et à plusieurs reprises sa fillette.
Ibrahima Camara est un vendeur de bananes qui vit au quartier Kanda de Kaolack avec sa femme et ses enfants. Chaque dimanche, il se rend au marché hebdomadaire de Mbirkilane pour vendre ses régimes de bananes. Pour mieux écouler sa marchandise, il s’est attaché les services d’une fillette de 7 ans (S.Nd.) qui sillonne le marché pour vendre au détail moyennant une paie de 300 francs en fin de journée.
Un dimanche, après une journée de dur labeur, la fillette vient effectuer son versement auprès de son employeur, Ibrahima Camara. Ce dernier lui remet ses 300 francs avant de la violer. Rentrée chez elle, sa mère Coumba Ndiaye se rend compte qu’elle saigne abondamment. Elle le questionne et la fillette lui révèle qu’elle a été violée par Ibrahima Camara. Au lieu de le dénoncer, la dame n’a même pas jugé nécessaire d’aller demander des explications au violeur encore moins informer son mari. Elle cherche plutôt des plantes qu’elle fait bouillir avant d’en donner l’infusion à la petite. Ce, pour soulager sa douleur et lui éviter une grossesse.
Le dimanche suivant, Coumba Ndiaye, faisant comme si de rien n’était, demande à sa fillette d’aller au travail. Ce que la petite S.Nd. a fait. À la fin de la journée, elle reçoit ses 300 francs, mais se fait violer à nouveau. Et c’est ainsi chaque dimanche, puisque sa mère n’a pas jugé nécessaire d’intervenir pour faire cesser son supplice. Mais comme toute chose a une fin…
Le dimanche 02 août dernier, comme à son habitude, la fillette se pointe à son travail. Ibrahima Camara lui donne un plateau de bananes et elle sillonne le marché pour écouler la marchandise qui lui a été remise. À la fin de la journée, elle revient et remet le produit de la vente à Ibrahima Camara. Au moment de plier bagages, Ibrahima entraîne la fillette vers la brousse située à quelques encablures du village religieux de Diamal pour la violer une énième fois. Malheureusement pour lui, il sera surpris par des passants, arrêté et conduit à la brigade de gendarmerie de Mbirkilane.
Informé, l’adjudant Mamadou Kandji, commandant de la brigade de Mbirkilane, a discuté avec la fillette. Cette dernière de lui raconter qu’elle subit les assauts d’Ibrahima Camara depuis des mois et que sa mère a été mise au courant depuis le premier jour, mais elle n’a rien fait. D’ailleurs, ajoute-t-elle, Ibrahima l’a tellement violé qu’elle ne ressentait plus aucune douleur.
Interrogé à son tour, Ibrahima a reconnu les faits. Toute honte bue, il précise qu’il n’a violé la fillette qu’à quatre reprises. Il a demandé la clémence, jurant qu’il ne recommencera plus jamais.
Ne se limitant pas en si bon chemin, l’adjudant Mamadou Kandji a convoqué la mère de la fillette. Auditionnée, elle confirme les propos de sa fille, affirmant qu’elle était au courant, mais s’est gardée d’en parler à son mari. Elle jure, toutefois, qu’elle n’a reçu aucune somme d’Ibrahima Ndiaye pouvant constituer le prix de son silence. Coumba pensait qu’après son audition, on allait la laisser rejoindre sa maison. Elle a été surprise (ainsi que ses voisins qui l’accompagnaient), lorsque l’adjudant Mamadou Kandji, qui ne badine avec aucune forme d’infraction, lui a notifié une garde à vue pour «non-dénonciation d’un délit contre l’intégrité corporelle d’une personne». Elle a finalement été déférée au parquet de Kaolack, avant-hier, jeudi 06 août 2009, en même temps que le violeur de sa fillette, Ibrahima Camara.
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