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Viol, excision... : Le drame de la fille koldoise continue de plus belle

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Viol, excision... : Le drame de la fille koldoise continue de plus belle
La chaîne des atrocités perpétrées sur la femme koldoise n’est pas encore rompue. La liste des victimes s’allonge. Et les coupables ne tergiversent plus sur l’âge qui pour assouvir une libido mal réfrénée, qui pour satisfaire une croyance en déclin.

Des viols et autres violences faites aux femmes, la presse en rapporte tous les jours. Mais, cette affaire de viol sur une fillette de 4 ans, s’est, sans doute, le plus macabre. Lieu du drame ? Diaobé, situé à 85 km à l’est de la commune de Kolda. Voilà qui allonge la liste des agressions sexuelles portées sur la fille au Fouladou. Pour cette dernière en date, le tribunal correctionnel de Kolda a eu la main opportunément lourde. Le coupable a écopé d’une peine de dix ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de francs Cfa pour avoir violé une fillette de 4 ans. Suprême paradoxe : le violeur, M. G., est marié et père de cinq enfants et a commis les faits qui remontent au 3 mai dernier à Diaobé où M. G., rabatteur de gare routière, a élu domicile depuis deux ans. Le coupable a réussi à ‘séduire’ la victime par une pièce de 500 F Cfa avant de la violer. Ce sont les traces de sang sur l’habit de la fillette qui ont attiré l’attention de la mère de l’enfant.

Alertés, les gendarmes débarquent chez M. G. surpris en train de dissimuler une culotte portant les marques de sang du délit. Malgré tout, il s’est barricadé dans une tour de dénégations. Le tribunal a ensuite examiné et mis en délibéré jusqu’au 11 juin une affaire d’inceste dans laquelle un homme est accusé d’avoir violé sa propre fille qui a donné naissance à un bébé de sexe féminin.

Deux ans auparavant, une autre bombe avait éclaté. Un soldat de 1re classe est devant la barre. Il est accusé de viol sur une mineure de 9 ans, écolière en classe de Ce2. ‘Cette fille, avait lancé le procureur Aw, dans une tonalité pathétique, ne peut plus offrir à son mari la virginité, un fait de Dieu au sens pesant dans notre société. Oui, il y a viol, mais qui en est l’auteur ?’, s’était-il interrogé, faute de témoins et de cris de la victime. Et le procureur de plaider la relaxe du prévenu au bénéfice du doute. La porte était, alors, ouverte, pour Me Prosper Djiba, conseil du prévenu, constitué spontanément. Lui qui expliquait que ce genre de délit nécessite des témoins, avant de plaider la relaxe de son client au bénéfice du doute. Il a été suivi tout comme le procureur de la République par le président du tribunal.

En 2005, ‘Diaobé’ est de nouveau en procès. La victime, A. C., est écolière en classe de Ce2. Là aussi, c’est une catastrophe qui se produit. Car la victime s’est présentée au tribunal avec une grossesse de 5 mois. Le violeur a 58 ans. Tout est parti un jour du mois de mai sans doute. Dans cette affaire, le rapport sexuel reste constant, mais il y a eu deux versions antagoniques. Devant la barre du tribunal, la victime raconte que les faits se sont déroulés entre 17 h et 18 h à Diaobé. De retour de l’école, elle a été hélée par le sieur Bothié Baldé qui lui demande d’aller lui donner de l’eau dans sa chambre. La jeune fille s’exécute, mais elle n’aura pas le temps de servir au prévenu le pot d’eau. Car, à l’en croire, Bothié Baldé a surgi dans la chambre pour lui intimer l’ordre, couteau à la main, de faire l’amour avec lui. La jeune fille se plie alors à la volonté du mis en cause. ’Je saignais jusqu’aux pieds et je pleurais’, confesse devant la barre la victime, ajoutant être parvenue à dissimuler le saignement grâce à la robe noire qu’elle portait et en saupoudrant de sable les races de sang.

L’affaire éclate, mais le mis en cause propose de l’étouffer. Marié à trois épouses, Bothié Baldé a dû mesurer l’ampleur d’un tel scandale dans la société. Il reconnaît alors la grossesse et donne 200 mille francs Cfa pour l’entretien de la fille dans le cadre d’un arrangement à l’amiable. Le marché est alors conclu, mais l’argent tombe entre les mains de ‘négociateurs’ qui font main basse sur la moitié. La mère de la jeune fille, instruite de ‘l’arnaque’, s’en ouvre à la gendarmerie. Devant la barre, Bothié Baldé avoue avoir eu un rapport sexuel avec A. C., mais il conteste sa version des faits. ‘C’est la jeune fille qui est venue me trouver dans ma chambre vers 22 h’, raconte-t-il, ajoutant qu’elle lui a demandé 1 000 F Cfa, prix du ticket d’une soirée dansante, quitte à se donner après à lui. Le violeur refuse, mais concède avoir succombé à la tentation à la troisième supplique. D’autant que la victime lui aurait affirmé ne pas être vierge et être capable de coucher avec des hommes de son âge. ’Tout s’est bien passé et je lui ai donné après 5 000 F Cfa’, rassure-t-il. Dans son réquisitoire, le procureur Samba Laobé Aw bat en brèche le récit du prévenu. Il reconnaît le prévenu coupable du viol de mineure et requiert la peine de 3 ans de prison ferme. Tout comme le conseil du prévenu, le procureur met en doute l’âge de 11 ans attribué à la victime, car dans le dossier, il y a à la place de l’extrait de naissance un certificat de non inscription. Une pièce justifiant que la fille n’a pas été inscrite à sa naissance à l’état civil. Dans sa plaidoirie, Me Aliou Sow met en valeur la résistance de son client à trois assauts de ‘la victime’ et invoque la dégradation généralisée des mœurs à Diaobé. La défense accuse, tel Baudelaire dans les Fleurs du mal, ’La sottise, la lésine qui occupent nos esprits et travaille nos corps.’ Me Sow demande la clémence du tribunal puisque le prévenu s’est engagé à entretenir la fille et reconnaît d’avance la paternité du futur bébé. Il ne sera pas suivi par le président du tribunal, car Bothié Baldé est condamné à une peine de deux ans ferme assortie de 50 000 F Cfa de dommages à verser à la mère de la victime. Le procès fini, les esprits sont à présent braqués vers l’épreuve de l’enfantement autrement redoutable pour cette frêle gamine.

Un an après, surgit l’histoire du cycliste-violeur. Ce dernier préfère visiblement les week-ends. Comme en témoigne le viol, un certain dimanche, d’une fillette de 8 ans, sa quatrième victime selon un agent de santé, habitant le quartier de Médina Chérif à la périphérie de la commune de Kolda.

 



3 Commentaires

  1. Auteur

    Alinom Di Attihom

    En Mars, 2013 (21:25 PM)
    Au Sénégal, les ethnies qui pratiquent surtout l’excision sont, par exemples, les mandingues, les toucouleurs, les peulhs, etc. L’excision doit être définitivement éradiquée pour deux raisons principales : les conséquences négatives sur la bonne santé des filles et des femmes et son origine étrangère aux valeurs culturelles des Diolas. L'excision est surtout pratiquée dans le département de Bignona. En effet, la conquête du Fogni (et certains villages du Bluff ou Boulouf) par l'ancien roi Mandingue Fodé Kaba Doumbia a engendré la perte de certaines valeurs authentiques du Diola dans les villages Fognis et Bluffs. Beaucoup de villages Fognis et Bluffs se sont convertis à l’Islam et ils ont adoptés de « gré ou de force » certaines valeurs culturelles des Mandingues. Parmi, les conséquences négatives de la perdition des valeurs culturelles des Joola, chez les Diolas-Fognis et les Diolas-Bluffs, nous pouvons citer l’adoption de l’excision qui est originaire des Mandingues. Autrement dit, ce sont les mandingues qui ont introduit l’excision dans les villages des Diolas-Fognis et des Diolas-Bluffs. Malheureusement, la majorité des Diolas de Fognis et Diolas de Boulouffs (ou Bluff) ont beaucoup perdu des valeurs traditionnelles (authentiques) des Diolas au point de légitimer cette catastrophique pratique de l'excision. Frères et sœurs, non, non et non …. les valeurs culturelles Diola ne connaissent pas ou ne reconnaissent pas du tout l’excision. Il est temps d’éradiquer définitivement l’excision. Le Fogni et le Bluff ne constituent pas les références des valeurs culturelles authentiques du Diola. Je profite pour inviter mes confrères et consœurs Fognis et Bluffs de s’intéresser davantage aux valeurs culturelles des autres sous-groupes Diolas, comme par exemple, Diola de Ajamat où l'excision n'existe pas et elle n'a jamais existé. La société Diola ou Ajamat est une société égalitaire (il n'existe pas de castes, ni d'esclaves...) et la femme Diola est la partenaire de l'homme Diola alors que les sociétés Mandingues, peulhs, toucouleurs, (et même wolofs, sérères …) sont des sociétés inégalitaires (existence de castes, d’esclaves ….). Ne pouvions-nous pas comprendre la pratique de l'excision comme un désir ou une volonté de l’homme de dominer la femme? Si la réponse est affirmative, une telle volonté n'existe pas dans les valeurs culturelles Ajamat où règnent le respect mutuel, la complémentarité, etc. de la femme Diola et de l'homme Diola. Conclusion : Nous pouvons adopter les valeurs culturelles positives des autres ethnies tout en valorisant nos propres valeurs culturelles positives. Mais, nous devons rejeter toutes les valeurs négatives des autres ethnies tout en rejetant aussi celles qui sont négatives issues de notre ethnie. Ainsi, nous pourrions avoir une meilleure vie. Par conséquent, l’excision est néfaste et étrangère à la société Diola, nous devons donc rejeter et éradiquer définitivement l’excision. Que le bon Dieu nous protège tous et toutes sans exception. Amen
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  2. Auteur

    Enracinement

    En Mars, 2013 (21:26 PM)
    Ah Alinow di Attihom, tu as raison c'est une période triste que tu évoques... Oui, c'est vrai que ce sont les Mandingues qui ont introduit l'excision dans les villages Diolas de Fognis et de Bluffs. Il est aussi vrai que c'est le Roi Mandingue Fodé Kaba Doumbia qui avait conquis au moins certains villages Fognis et Bluffs. Mais précisons aussi que les Diolas ont fini par tué ce conquérant Roi Mandingue Fodé Kaba Doumbia car il utilisait la violence pour convertir les populations du Fognis et du Bluffs à l'islam et aux traditions Mandingues. Si mes souvenirs sont bons, je crois qu'il a finalement été tué à Thionk-Essyl. Nous devons tous et toutes faire pour arrêter l'excision car elle n'est pas originaire de notre authentique culture Diola comme le Kankuran n'est pas aussi originaire de la culture authentique Diola. En d'autres mots, ces deux rites (excision et danse du Kankuran) pratiqués aussi par les Diolas du Fognis et du Bluffs sont bels et bien d'origines Mandingues. Le Diola est connu aussi pour son honnêteté, sa bravoure, sa vertu, etc. alors je suis d'accord avec toi quand tu évoques le déracinement des certains Diolas du Fogni et Bluff. Mais, nous n'avons pas tout perdu et heureusement. De plus, le déracinement des valeurs culturelles concernent toutes les ethnies du Sénégal et même d’Afrique.
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    Auteur

    Auxjoolas

    En Mars, 2013 (06:20 AM)
    Ce message est adressé à nos frères et sœurs Joolas de Fogni et de Bluff (du département de Bignona). Excusez-nous, nos frères et sœurs mais nous nous permettons de vous dire la vérité. Les Joolas du département d'Oussouye ne pratiquent pas et n'ont jamais pratiqué l'excision. Autrement dit, l'excision n'a jamais existé dans les diverses sociétés Diolas du département d'Oussouye. Pardonnez-nous et permettez-nous de dire encore la vérité en relatant les pensées sincères des Diolas du département d'Oussouye qui considèrent l'excision comme de la pure folie et qu'un être humain ne peut pas être traité de cette façon. Autrement dit, les Diolas du département d'Oussouye considèrent inhumaine la pratique de l'excision et ils pensent que l'excision est une violation des droits Humains. Le respect de la femme et de l'homme a une très grande importance chez le Joola. Malheureusement, vous, les Diolas de Fogni et de Bluff, vous vous laissez trop influencer par les Mandingues en copiant certaines de leurs valeurs culturelles notamment cette mauvaise pratique. Mais, frères et sœurs du Fogni et du Bluff, il faut copier ce qui est bien des autres ethnies et non pas ce qui est vraiment mauvais. L'excision ne fait pas parti de la culture des Diolas. Nous vous demandons de tout faire pour abandonner définitivement cette mauvaise pratique de l'excision. La vraie culture Joola est très bien et vous pouvez arrêter de copier les valeurs culturelles des Mandingues. Il n'est jamais trop tard pour se ressourcer ou pour se réapproprier les véritables valeurs des Joolas. Nos ancêtres nous ont laissé un très grand héritage culturel. Nous sommes très fiers et fières des grandes valeurs des Joolas. Excusez-nous si nous avons offensé une personne en disant la vérité à nos frères et sœurs Joolas de Bignona (du Fogni et du Bluff...). Merci beaucoup Fatou Diatta ou SisterFa. Ta lutte pour l’abandon de l'excision est très courageuse et noble. Tu es digne d'une véritable Joola et longue vie de paix et de santé à toi ma sœur SisterFa. Tu as raison Alinom di Attihom. Que Dieu nous bénisse tous et toutes et nous pardonne tous nos péchés. Katoral.
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