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Violences basées sur le genre : Des statistiques inquiétantes

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Violences basées sur le genre : Des statistiques inquiétantes

Les violences basées sur le genre ne cessent de s’accroitre au Sénégal. Les  études de l’Ansd, celles de la Banque mondiale et d’autres travaux rappelés lors d’un séminaire hier, ont livré des résultats alarmants. Par exemple, 60 % des femmes sénégalaises ont avoué avoir été victimes de violences conjugales. 

Un séminaire de formation de deux jours sur ‘’Le rôle de la police dans la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre (Vbg)’’ s’est clos hier. Il avait pour objectif d’impulser une nouvelle dynamique permettant une meilleure synergie dans les interventions. En marge de cette rencontre, l’actuel commissaire urbain de Rufisque a livré quelques statistiques sur les Vbg au Sénégal. Selon la commissaire Sanou Diouf, en 2009, le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (Clvf) a reçu, à travers ses antennes régionales, 463 cas de violences, soit une fréquence de 1,3 victime par jour en moyenne. Des chiffres enregistrés entre 2006 et 2010 dans les structures judiciaires, sanitaires et sécuritaires dans 8 régions du Sénégal ont montré que les cas de Vbg ont plus que doublé, en l’espace de 5 ans.

Concernant les violences sexuelles, elles sont plus fréquentes chez les femmes avec 58 %. Le viol vient en tête avec plus de 50 % des cas de Vbg. ‘’La Banque mondiale a révélé, en 2006, que 60 % des femmes sénégalaises ont avoué avoir été victimes de violences conjugales. L’espace conjugal est le principal lieu de production des Vbg, avec 65 % des cas de violences. Pour les autres lieux de production, on peut en citer les milieux de formation : universités (42,8 %), lycées (41,8 %), instituts de formation privée (15,4 %) et les milieux professionnels’’, soutient l’ancienne patronne des commissaires de la banlieue.

Sur un autre registre, l’installation de 16 maisons de justice, à travers le Sénégal, (dotées de bureaux d’écoute permettant la prise en charge des questions de genre, notamment pour l’accueil et l’aide aux femmes victimes de violences) a permis, entre 2013 et 2014, de recevoir 2 119 cas de femmes et de filles victimes de violences.

70 % des femmes ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles

Pour sa part, la chargée de programme violences basées sur le genre (Vbg) de l’Onu-Femmes Sénégal a déclaré qu’à travers cette initiative, la police pourra apporter davantage sa contribution dans la protection, la prévention, la prise en charge des femmes et des filles contre les violences. Selon les estimations faites par Marie Sabara, 35 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d'un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d'une autre personne, à un moment donné dans leur vie. Certaines études menées à l’échelle nationale, poursuit-elle, font apparaître que jusqu’à 70 % des femmes sont victimes de leur partenaire intime. ‘’Les données recueillies autour des violences à caractère psychologique, physique, sexuel et économique montrent que les principaux auteurs de violences sont les hommes. Les victimes de Vbg sont généralement des femmes. Cinquante pour cent ont entre 20 et 40 ans, et 32,7 % sont âgées de 40 à 60 ans. Les personnes âgées de moins de 20 ans et celles âgées de 60 à 70 ans et plus sont les moins touchées par les Vbg, selon une étude de l’Ansd (Agence nationale statistique et démographie) en 2016’’, a rappelé Mme Sabara. 

Au Sénégal, une autre étude commanditée par Onu-Femmes en 2012 dans 8 régions (Dakar, Louga, Saint-Louis, Fatick, Diourbel, Kaolack, Thiès, Kaffrine) montre que le nombre de cas de violences faites aux femmes enregistré dans les tribunaux des régions concernées a plus que doublé, en l’espace de 5 ans. ‘’Cette étude souligne que dans la plupart des cas, les victimes ne veulent pas que de tierces personnes soient au courant de leurs souffrances et que dans les cas où les victimes sont jeunes, la famille et la communauté préfèrent souvent les arrangements à l’amiable plutôt que de recourir à la justice’’ a-t-elle précisé.

Ainsi, souligne Marie Sabara, les défis demeurent. Parmi ceux-ci, une bonne coordination des efforts de prévention et de la prise en charge des victimes. Pour elle, les Vbg constituent un obstacle majeur à la pleine participation des femmes et des autres victimes à la vie politique, économique, sociale et culturelle de la société. Elles constituent une entrave à l’accroissement du bien-être familial, au progrès économique et social, à la justice sociale et à la paix. ‘’L’adoption et la mise en œuvre de plans d’action nationaux et multisectoriels pour l’éradication des Vbg constituent l’un des résultats essentiels visés par la campagne du secrétaire général des Nations Unies qui intègre l’Odd 5 relatif à l’égalité des sexes. Le présent Plan d’action national pour l’éradication des violences basées sur le genre et la promotion des droits humains, le premier du genre au Sénégal, s’inscrit, par conséquent, dans cette dynamique mondiale’’, a-t-elle ajouté.

Elle a également promis de travailler, à travers ce programme, à bâtir plus de synergie et à améliorer la collaboration multisectorielle afin de permettre à la police nationale de renforcer sa stratégie de prévention et de prise en charge des Vbg (comment la sécurité et la police travaillent). Il est aussi prévu d’accroitre les capacités des agents de sécurité en matière d’écoute et d’accueil des victimes (par exemple, aménager un espace pour accueillir les victimes de Vbg). 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2018 (18:38 PM)
    Mann sama pape moo ma violente physiquement, ba legui j'ai peur de tout.

    probleme psychologique rek la ma eundil.
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