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VIOLENCES BASEES SUR LE GENRES : Des hommes entre brimades et coups de pilon

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VIOLENCES BASEES SUR LE GENRES : Des hommes entre brimades et coups de pilon

Au Sénégal, même si les femmes sont plus affectées par les actes graves aux conséquences les plus dévastatrices, les hommes aussi n’échappent pas à ce phénomène. En plus d’être ébouillantés, battus, injuriés, des hommes subissent des coups de pilon assénés par des femmes. Ces informations sont contenues dans le rapport 2008 de l’Unifem sur la « Situation des Violences basées sur le genre (Vbg) » au Sénégal.

A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme le 8 mars dernier l’Unfpa de concert avec l’Unifem a publié un rapport sur la « Situation des Violences basées sur le genre (Vbg) » au Sénégal. Cette étude datée de décembre 2008 montre que les femmes sont proportionnellement les plus nombreuses à être victimes des violences, aussi bien verbales ou psychologiques que physiques et sexuelles, que les hommes.

Toutefois, ces derniers sont plus nombreux à être victimes de certains types de violences surtout physiques comme les coups de pilon. Selon l’enquête, « les coups de pilon interviennent à l’occasion de la survenue d’une escalade de violence ». Cette « arme » appartient à l’univers de la cuisine, donc du ressort des femmes qui « lorsqu’elles sont sur la défensive dans un rapport de force qui leur est très défavorable » l’utilisent « habituellement pour asséner des coups. Les coups de pilon peuvent être assénés à l’homme ou au mari » précise la source.

Le nombre le plus élevé de cas de coups de pilon subis par les hommes est enregistré à Matam ; puis viennent Tambacounda et Ziguinchor. Le milieu rural de Kolda et la ville de Dakar enregistrent les fréquences les plus faibles. Cependant, les hommes ne sont pas les seuls à être brutalisés par le pilon, les femmes sont aussi victimes des coups de pilon. « Ils peuvent aussi avoir lieu à l’occasion de violences entre femmes, notamment entre coépouses ». Et, le plus grand nombre de coups subis par les femmes a été relevé à Tambacounda et à Ziguinchor.

Du pilon à Matam au couteau à Dakar

Dans ces régions et dans la banlieue de Dakar, « ils sont en nombre plus importants que ceux subis par les hommes, alors que, à Matam et à Kolda, ils sont inférieurs à ceux subis par les hommes. A Dakar-ville, on a une répartition égale entre hommes et femmes » poursuit le texte. Ces contrastes pourraient suggérer que les coups de pilon interviennent plus dans la violence entre hommes et femmes à Matam et dans une certaine mesure à Kolda, alors qu’elles interviennent plus dans la violence entre femmes à Ziguinchor, Tambacounda, et dans une certaine mesure, dans la banlieue de Dakar.

Toujours dans ce cycle de violence physique, on note les coups de couteau, les maris battus, etc. Les fréquences les plus élevées d’hommes qui rapportent avoir au moins une fois de leur vie reçu des coups de couteau ont été enregistrées dans la ville de Dakar, suivie de Ziguinchor et de Matam. Mais, pour ce qui est des femmes qui affirment avoir reçu des coups de couteau, Ziguinchor l’emporte, suivi de Tambacounda.

Quant aux « maris battus », même si le phénomène n’est pas qualifié, le rapport souligne que des cas ont été signalés sous forme anecdotique dans les entretiens qualitatifs.

Eau bouillante, une arme pour se venger du mari

Autres armes utilisées par les femmes des traitements cruels qui consistent à ébouillanter le mari. Le questionnaire a considéré la violence par brûlure intentionnelle comme étant un indicateur de forme de priorité. Il considère trois types de brûlure. Il y a celle qui résulte de l’action consistant à déverser un liquide chaud, bouillant (huile, eau, sauce) sur le visage, les parties sensibles ou le corps de l’adversaire. Cette arme féminine est « généralement destinée à se venger du mari qui a été au préalable responsable d’une faute lourde contre l’épouse ». Dans ce cas, elle procèderait d’une préméditation. Elle peut aussi procéder d’actes spontanés dans le cadre de bagarres entre hommes et femmes ou entre femmes. Dans ce dernier cas, les brûlures par liquide peuvent aussi avoir pour objet de défigurer l’adversaire.

Le rapport renseigne, cependant, qu’un nombre limité de d’hommes ont affirmé avoir été victimes de brûlures par liquides. On les retrouve à Matam, Ziguinchor et, dans une moindre mesure, dans la banlieue de Dakar et dans le milieu rural de Kolda. Les cas de brûlures par liquide subies par des femmes ont été mentionnés à Matam, Tambacounda, dans le milieu rural de Kolda et surtout à Ziguinchor qui totalise le plus grand nombre de cas.

58% d’hommes victimes de violences verbales

En dehors de ces atteintes, des coups et blessures, des hommes se plaignent également de violences verbales. A ce niveau, les hommes sont plus nombreux « à rapporter avoir été victimes d’insultes et de violences verbales, quand ils avaient entre 13 et 17 ans. Suivant l’étude 58 % des hommes ont affirmé avoir subi des insultes, injures dans cette tranche d’âge contre 48,4 % des femmes. Et, les pourcentages les plus élevés chez les hommes sont enregistrés à Ziguinchor où « près de 9 personnes sur 10 qui ont affirmé avoir subi ce genre de violence quand ils avaient entre 13 et 17 ans ». On note le plus faible nombre à Kolda. Cette tendance est constatée dans toutes les localités enquêtées, à l’exception de Matam.

Seulement, précise le document, les entretiens qualitatifs montrent que les « insultes aux enfants sont généralement le fait des parents, qui les utilisent comme moyen de répression de comportements condamnés. Ils suggèrent aussi que les parents affichent une sévérité plus grande en direction des enfants de sexe masculin ».

Facteurs contextuels et ressources locales pour y mettre un terme

Ce rapport qui concerne les régions de Dakar, Matam, Kolda, Tambacounda et Ziguinchor, stipule que les violences basées sur le genre paraissent multiformes et de prévalence différenciée selon le sexe, l’âge, la localité et le type de violence. La violence contre les femmes se reproduit dans des rapports inégaux de genre à l’échelle domestique et sociétale. Des informations exhaustives et périodiques sur les cas de violence, les réponses et les contextes socioculturels aideraient certainement à re-conceptualiser la lutte contre la violence basée sur le genre, en y intégrant les facteurs contextuels locaux et les ressources locales, nationales mobilisables pour le développement de réponses. De même, le renforcement des associations de la société civile aiderait certainement à créer des synergies et à conjuguer les efforts pour mobiliser les ressources nécessaires à des dynamiques de réponses holistiques conclut cette source.



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