Kaolack, 21 sept (APS) – Divers acteurs militant contre les violences conjugales ont préconisé d’en cerner les causes pour combattre leurs effets, à l’occasion d’un forum sur la question organisé, samedi à Kaolack (centre), par l’Association pour le développement intégré du Sénégal (ADIS), en partenariat avec l’APROFES et le FADOC.
Selon la présidente de l’APROFES, Bineta Sarr, ces violences constituent ’’une préoccupation majeure’’. D’où, de l’avis de l’adjoint du gouverneur chargé du développement, Mame Less Cabou, l’importance de cette réflexion pour arriver à des mesures susceptibles d’améliorer les conditions de vie dans les ménages.
Les organisateurs se sont réjouis de la présence à cette rencontre des acteurs judicaires, extra-judiciaires, de représentants de la société civile et des chefs religieux.
Il s’agit, a déclaré la présidente de l’ADIS, Emilie Carvalho, de se parler et de créer une synergie d’actions contre le fléau. L’objectif du forum étant, précise-t-elle, de se doter d’un document de référence prenant en compte les préoccupations des couples.
La coordonnatrice du RADI, Ndèye Gnjilane Sarr, a expliqué la mission de sensibilisation et d’assistance judiciaire dévolue à leur comité de lutte contre les violences conjugales.
Elle a souligné les contraintes liées aux pesanteurs sociales, aux difficultés souvent dans la procédure et à l’obtention de certificats médicaux.
Mme Carvalho a invité les services de sécurité à plus de compréhension et d’assistance aux femmes victimes de violences conjugales, estimant que l’Etat doit, quant il le faut, sévir plus. Elle a encouragé les leaders d’opinion à sensibiliser et conscientiser les couples.
Abbé Pierre Dione a analysé le phénomène du point de vue de l’église. Il a rappelé d’abord que le mariage est une institution divine dans le sens de la collégialité, de la complémentarité entre conjoints. Selon lui, l’enjeu de la violence conjugale c’est la dignité humaine tout court, signalant qu’il y a aussi des hommes qui en souffrent.
Le prélat a appelé à l’instauration et à la promotion du dialogue dans les ménages, entre époux. Un point de vue également défendu par la responsable politique Aminata Sarr qui a souligné que cela est largement partagé par l’Islam.
Pour le médecin-chef régional, le docteur Débé Ndiaye, les causes de la violence conjugale auxquelles il faut s’attaquer sont multiples, citant l’état souvent immature des conjoints, l’éducation de base, certaines situations évènementielles et l’environnement social.
Le médecin a insisté sur la médiation à privilégier sur la procédure judiciaire, tout en précisant que l’établissement d’un certificat médical obéit à des critères précis.
Le procureur Alioune Sarr estime également qu’il faut analyser les causes de violences conjugales dans tous leurs aspects juridiques, sociaux, médicaux et religieux pour obtenir des remèdes idoines aux conséquences.
Pas moins de quatre cas ont été enregistrés cette année dans le seul tribunal régional dont un pour violence réciproque où les deux conjoints ont été reconnus pénalement responsables, a-t-il indiqué , précisant que c’est seulement après l’échec de la médiation qu’ils sont saisis pour appliquer la loi. Cet aspect répressif peut être aussi à caractère préventif et dissuasif, a-t-il rappelé.
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