VISITE DE TERRAIN - Assainissement de la ville de Dakar : Thierno Lô appelle à plus de civisme

Le ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature, Thierno Lô, et des agents du nettoiement, ont lavé à grande eau, le marché Sandaga, les artères de Ponty, la Voie de dégagement nord (Vdn). Les tas d’ordures, les gravats qui jonchaient les rues ont été dégagés. Il ambitionne de faire de Dakar une belle ville débarrassée de ses ordures. Le ministre a saisi l’occasion pour annoncer le lancement du programme d’information des populations sur les heures de collecte et de passage des camions pour éviter de déverser les ordures dans les rues. Mais, il a aussi averti que tout manquement à ces dispositions sera puni de pénalités.

«Faire de Dakar une belle ville, une ville clean», débarrassé des tas d’ordures, d’immondices et autres gravats, telle est l’ambition affichée, hier, par le ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature, Thierno Lô. Il s’exprimait lors de la journée d’action organisée par les agents du nettoiement au marché Sandaga et sur la Voie de dégagement nord (Vdn). Il a arpenté les artères du Plateau, scruté les coins et les recoins du marché Sandaga, marché sur le sol sablonneux de la Vdn. M. Lô a plaidé pour une bonne conduite, exhorté sensibilisé les commerçants et les populations riveraines sur la nécessité de cultiver une nouvelle conscience citoyenne, pour une gestion correcte des ordures. Thierno Lô, en ce dimanche ensoleillé d’un Dakar pluvieux, en compagnie des agents de nettoiement, transfuges de la défunte agence du nettoiement du Sénégal Ama, munis de camions d’eau, de pelles et de brouettes, ont procédé au lavage à grande eau du marché Sandaga et des artères du Plateau.

Pour Madany Sy, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs du nettoiement, malgré «l’indiscipline notoire des Sénégalais», ses camarades sont décidés à relever le défi de la gestion des ordures. C’est pourquoi, ajoute-t-il, ils se sont engagés après la visite du ministre Thierno Lô avant-hier, au site de stationnement des camions de Ama, à initier une telle opération, qui consiste à débarrasser Dakar de ses tas d’ordures. Il a assuré que l’opération sera étendue aux autres départements de Dakar. Une telle initiative, à en croire M. Lô, est à saluer. Car, les travailleurs du nettoiement viennent de démontrer que «le travail passe après le syndicalisme». Mais, pour lui, si nettoyer, c’est bien, il est aussi clair «qu’ il faut un suivi quotidien» afin de maintenir toujours intacte la propreté des lieux. Ceci ne saurait se faire, selon lui, si l’on n’a pas inculqué aux Sénégalais, «une conscience citoyenne» qui leur ferait savoir que préserver leur environnement, le rendre propre, c’est se prémunir des maladies, à travers un cadre de vie sain.

A côté des ordures jetées à même le sol, les tas de gravats constituent un véritable casse-tête pour le ministre Thierno Lô. En effet, au niveau de la Vdn où la délégation s’est rendue après Sandaga, les tas de gravats disputent la place aux tas ordures. La Vdn est en train de revêtir un nouveau visage, les arbres et les fleurs sont taillés, le sol est remblayé. Les camions du concessionnaire requis, West Africa Consulting, tout en procédant au remblaiement des artères, évacuent les nombreux tas de gravats qui jonchent les rues. Cette occupation anarchique de l’espace, d’après le ministre, est «un manquement de la part des mairies de ces zones qui autorisent les constructions et ne se soucient pas de la gestion des gravats». Thierno Lô pense que si la gestion des ordures est un véritable casse-tête pour les autorités étatiques du Sénégal, cet épineux problème ne peut être réglé que si les efforts consentis par le gouvernement sont accompagnés par un effort, une volonté manifeste et soutenue des populations. Ces dernières se doivent d’adopter un «comportement républicain, une conscience citoyenne» qui doit consister à ne pas déverser les ordures dans les rues. Et, pour éviter que cela ne se reproduise, le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature a élaboré une stratégie qui consiste à informer les populations sur les horaires de collecte des ordures par voix de presse. Elles seront informées sur les jours et heures de passage des camions. Mais elles devront alors garder, dans les maisons, les ordures. Les défaillants, à en croire le ministre, risque des pénalités. Aussi, le comité constitué de la gendarmerie, la police, le Service d’hygiène, les agents du ministère de l’Environnement, les ambassadrices, vont veiller au bon déroulement des mesures.