« Papa, bébé, mon cœur, chou... ». Dans un contexte d’influence et d’évolution, les mots pour appeler l’être aimé sont nombreux. Exit, de plus en plus, le « nidiaye ». Bonjour alors aux nouvelles appellations très prisées par la nouvelle génération.
« Allo Pa’, tu sors à quelle heure de ton bureau ? ». « Je ne sais pas encore ; tu sais bébé, j’ai eu quatre réunions successives aujourd’hui. Fatigué ! ». C’est un dialogue entre une épouse et son mari, au téléphone. Ecoutons encore. « Mon cœur, comment c’était, ta journée ? ». « Oh mon chou, juste des contacts tout azimut avec des clients. Et toi ? ». C’est beau. Les mots de l’amour ou les mots du cœur que s’échangent, à longueur de journée, entre mari et épouse, ou copain et copine sont beaux. Ils sont parvenus sans crier gare à remplacer le classique « chéri », et selon certains, le très « old fashion » « nidiaye ».
On assiste à une véritable révolution. Car, « papa », « bébé », « chou » et les autres appellations sont actuellement rois dans le vocabulaire utilisé par les femmes pour s’adresser à leurs conjoints.
Si on remonte dans le temps, les mots comme « Nidiaye » (ndlr : oncle), « sama serigne » parmi tant d’autres étaient les appellations à la mode. Mais, actuellement, sans distinction d’âge, la quasi-totalité des femmes utilisent de nouveaux noms pour faire plaisir à leur mari. Selon Bacar Sène, « l’utilisation de ces mots est une preuve d’amour, mais aussi de modernité ». Pour elle, le mot « nidiaye » appartient à la vieille école. La nouvelle génération utilise de nouveaux noms pour plaire davantage et être plus coquette. Elle affirme que « les gens qui utilisent ces anciens noms, le plus souvent, proviennent des régions ou il existe beaucoup d’autres noms tels « ass », diminutif de El Hadj, ou « goor gnawoul » (ndlr : l’homme n’est pas vilain).
Certaines dames d’un certain âge continuent toujours d’utiliser « nidiaye » pour parler de leur mari. Pour Mme Mbaye, cela s’explique par « le fait que l’on ne veut pas laisser nos maris à la merci des jeunes générations ». Etudiante à l’université de Dakar, Mlle Sène ne voit pas la nécessité d’appeler son mari par « nidiaye ». » Cela peut lui conférer une certaine suprématie, alors qu’actuellement on parle d’émancipation et de parité », justifie-t-elle.
D’une personne à une autre, on se rend compte que le « nidiaye » disparaît progressivement dans le langage de la jeune génération généralement instruite.
Selon une femme qui se définit comme « musulmane pratiquante », « tous les moyens sont bons pour faire plaisir à son mari, même si on doit l’appeler par Pa, bébé ou mon cœur ».
Du côté des hommes, ils tirent, pour l’essentiel, une satisfaction à se faire appeler Pa’. « Cela me va droit au cœur », explique un homme.
DIEYNABA TANDIANG et AMADOU MAGUETTE NDAW (Stagiaires)
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