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Youssou Ndour a-t-il engagé la bataille du leadership ?

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Youssou Ndour a-t-il engagé la bataille du leadership ?
Youssou Ndour, le chanteur sénégalais et « roi du mbalax » a engagé la bataille du leadership qui fait cruellement défaut actuellement au Sénégal, du fait d’une grande coalition de partis d’opposition, qui ont montré des limites quand ils étaient au pouvoir, et d’un régime dont l’horizon est zéro, compte tenu de l’âge du président de la République et du projet prêté à tort ou à raison à Me Wade de vouloir installer son fils Karim à la magistrature suprême sénégalaise, a constaté ASI24.

Jamais le chanteur sénégalais, jusqu’ici connu pour ses positions policées sur la politique n’a fait autant parler de lui sur ce même champ. Une situation nouvelle qui traduit un réel malaise auquel ni le pouvoir ni l’opposition n’ont su apporter la réponse en transcendant, pour le premier, les questions socio-économiques, et poser des actes majeurs pour les seconds sur le terrain politique.

Dix ans après l’alternance, à qui l’on ne peut réfuter des réalisations et une amélioration dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures, les Sénégalais ne se sont sentis aussi désemparés, voire orphelins de la raison et des valeurs républicaines. Trop de questions, bassement politiciennes, trop de postures clientélistes et totalement contraires aux intérêts du peuple et de la Nation au profit d’un homme et d’un système, ont meublé ces dernières années le quotidien des Sénégalais.

L’affaire Idrissa Seck qui a pollué l’ambiance et a débouché sur ce qui est certainement le procès le plus cher de l’histoire du Sénégal, celle de moindre importance concernant Macky Sall, les désaccords concernant statue de la Renaissance, les bisbilles de Me Wade avec les imans et l’Eglise qui ont amené le clergé chrétien, pour la première fois, à recadrer le président de la République dans une réplique inouïe et sans appel.

La présidentielle mise sur la table trois ans avant l’échéance, la « présidentiabilité » agitée plus que de raison-et restée sans démenti formel- de Karim Wade souvent cité par la presse dans des histoires d’argent et l’affaire TFM de Youssou Ndour, ont suffisamment semé le désordre dans une République pourtant rompue à la culture d’Etat, pour que la question de leadership ne se pose pas, voire ne s’impose pas en terme de quête ou de lutte pour un changement radical de la façon de faire des politiciens.

Un tel contexte, impensable en 2000, après une alternance saluée par toutes les démocraties du monde, explique des postures, dont celle de Youssou Ndour, insoupçonnées jusqu’à aujourd’hui. Apparemment le chanteur, connu aussi pour ses investissements dans les médias, la micro-finance, a appris à ses dépens, que l’on ne peut être un investisseur d’envergure sans prétendre au leadership.

La raison est d’abord financière et par conséquent forcément économique. L’approche politique reste, cependant, la voie par laquelle il arrive à ses fins.

D’où ses déclarations dans le magazine panafricain Jeune Afrique dans son dernier numéro. Répondant à une question sur son intention ou non de faire de la politique, Youssou Ndour dit : « C’est le peuple qui décidera (…) Je ne dis plus ‘’jamais je ne ferai de la politique’’. Désormais, je ne serais plus neutre. J’ai une vision et une petite expérience qui peuvent me servir et servir aux autres ».

La « vision », mot propre au champ politique que Youssou Ndour dit avoir aussi. Autrement dit, il n’est pas devenu ce qu’il est sans justement cette « vision » souvent utilisé par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, et tous les ministres du président Wade qui affirment « l’ambition de la traduire en acte ». C’est dire que s’il ne s’agit que de « vision » la sienne est non seulement concrète, mais se mesure suffisamment. D’où l’expérience tirée de la réalisation de la « vision » de Youssou Ndour.

Combien de politiciens peuvent affirmer d’avoir réalisé un parcours concret dans le champ socio-économique sans être passé par la politique, qui on le sait est le moyen par excellence de l’enrichissement.

La bataille pour le leadership est assurément lancée. Le drame pour le Sénégal, est de savoir qu’elle met désormais en action, des hommes qui ne se seraient jamais lancés en politique si justement celle-ci était planifiée en vue et pour exclusivement le grand nombre, c’est-à-dire le peuple, soit tout le monde, sans exclusive. Et sur ce terrain, le Sénégal ne peut donner de leçon à personne. La preuve !

Pour ce qui concerne le leadership, est-il déplacé de dire que le Sénégal l’a perdu dans la sous-région, au profit d’un putschiste : Blaise Compaoré, en l’occurrence !



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