ZAPATERO en a pris l'engagement : 800 Sénégalais seront rapatriés d'ici le 6 juin

800 émigrés clandestins vont regagner le Sénégal d'ici le mardi 6 juin. L'annonce a été faite par le Premier ministre espagnol, José Rodriguez Zapatero qui compte, par ce rapatriement, lancer un ‘signal fort pour tous ceux qui comptent venir aux Iles Canaries avec l'aide d'embarcations de fortune’.

(Correspondant à Madrid) - Le président du gouvernement espagnol José Rodriguez Zapatero a attendu la deuxième journée du débat sur l'état de la nation espagnole pour annoncer le rapatriement de 623 émigres clandestins de nationalité sénégalaise. Répondant à une intervention du porte-parole de la coalition canarie, Paulino Rivero, Zapatero a laissé entendre que les rapatriements vers le Sénégal se poursuivront jusqu'au mardi 6 juin et peuvent concerner quelque 800 personnes. ‘En l'état actuel des identifications, nous sommes à plus de 600, mais dans les jours à venir, le nombre d'illégaux sénégalais identifiés pourra avoisiner 800 ou plus’, croit-il savoir pour ensuite affirmer que ‘ce rapatriement est un signal fort pour tous ceux qui comptent venir aux Iles Canaries avec l'aide d'embarcations de fortune’.

Mais au moment où le premier avion décollait, hier matin, de Fuerteventura avec son premier contingent de clandestins sénégalais en direction de Dakar, une pirogue venue des côtes sénégalaises, selon des sources policières, et ayant à son bord 140 subsahariens, accostait au port de Los Cristianos à Tenerife. Et lundi déjà, 732 émigrants clandestins étaient arrivés à bord de onze barques dans l'archipel des Canaries, chiffre record en une journée.

Parmi eux, 218 sont arrivés à la Gomera, 285 à Tenerife, 85 à Gran Canaria et 118 à Fuerteventura dont six bébés, ont précisé des porte-parole des deux centres de sauvetage en mer couvrant l'archipel des Canaries. Mais de toutes ces îles, c'est celle de Tenerife qui est la plus débordée par l'afflux massif des immigrés clandestins. Car sur les 9 494 clandestins arrivés dans l'archipel depuis le début de l'année, les 5 514 sont entrés par Tenerife. Ce qui a amené le Premier ministre José Rodriguez Zapatero à reconnaître enfin l'existence de difficultés à la prison de Las Raices, un centre de détention saturé.

Avec l'arrivée hier de 235 autres émigrés clandestins dans l'archipel des Canaries, le gouvernement espagnol qui ne cesse de subir ces jours les pressions conjuguées du parti populaire et de la coalition canarie, est plus que jamais déterminé à procéder à des rapatriements. D'autant que le record d'arrivées de clandestins aux Canaries, qui s'était établi à 9 929 pour toute l'année 2002, est assuré d'être pulvérisé dès la première moitié de 2006, avec déjà 9 494 personnes accueillies en cinq mois, dont 4 780 pour le seul mois de mai, selon un décompte arrêté à lundi soir. Pour arrêter ce déferlement record, le gouvernement espagnol met les bouchées doubles pour conclure avec la Guinée-Bissau et la Gambie des accords de rapatriement du même type que ceux qu'il vient de passer avec le Sénégal (voir par ailleurs). ‘La seule réponse à l'émigration clandestine est le retour des sans papiers’, ne cessent d'ailleurs de répéter les services de communication du ministère espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération.