Il leur a fallu user de la violence pour obtenir leurs bourses. Pendant trois jours en effet, les étudiants se sont imposés dans les rues de Ziguinchor, contraignant les policiers à user de la force pour anéantir leur furie destructrice qui a cependant fait plusieurs dégâts.
(Correspondance) - En usant de la violence pendant trois jours, les étudiants de l’Université de Ziguinchor ont replongé la capitale du Sud dans l’ambiance des confrontations qui caractérisent, depuis 1980, les crises scolaires dans cette ville. Un événement qui aurait pu être évité si la bourse des étudiants avait été payée. C’est d’ailleurs cette situation de lassitude dans l’attente de cet argent qui a plongé les pensionnaires de l’université de Ziguinchor dans cette attitude de rébellion.
Chaque matin, et depuis trois jours, ils élisent domicile dans les rues de Ziguinchor, perturbant le trafic routier dans la ville. Hier par exemple, ce sont des étudiants déchaînés qui ont manifesté, et de façon violente, pour traduire en acte leur engagement à obtenir gain de cause, et dans les plus brefs délais. Leurs principales cibles étaient les véhicules, officiels notamment. D’ailleurs, la veille, quatre véhicules appartenant à l’Agence nationale pour la reconstruction de la Casamance (Anrac) ont été immobilisés par les étudiants en colère. Ce n’est qu’hier seulement que les clefs de ces véhicules ont été restituées après une médiation de bonnes volontés. A côté, d’autres voitures ont été saccagées par les grévistes qui n’ont pas épargné le véhicule du sénateur Mamadou Lamine Sakho, par ailleurs 2e adjoint au maire de Ziguinchor. Le siège de la mairie a, à son tour, échappé de peu à la furie dévastatrice des étudiants qui ont ‘enflammé’ la ville, ces dernières soixante-douze heures.
Heureusement que les forces de l’ordre étaient là pour s’opposer à la volonté exprimée des grévistes de commettre le maximum de dégâts pour amener les autorités à payer rapidement les bourses. Les étudiants étaient d’autant plus impatients que non seulement, ils devaient aller en vacances, mais surtout étaient impatients de quitter une université insécure qui a été, il y a quelques jours, ‘visée’ par un obus dans les confrontations entre l’armée et des combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Pour quitter cette ambiance, ils étaient déterminés à recevoir très vite leur pactole de trois mois. Cette détermination finira par payer puisqu’hier, en début d’après midi, le paiement des bourses a démarré. Une situation qui a fait redescendre la fièvre que connaît, depuis trois jours, la ville de Ziguinchor.
La page vient donc d’être tournée, mais elle aura été une saga de la violence, des dégâts, mais aussi des regrets. Car les responsables des étudiants se sont indignés des dommages causés aux paisibles citoyens, dont le seul tort est de s’être retrouvés un moment sur le chemin des grévistes.
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