L’ancien ministre des Sports, Abdoulaye Makhtar Diop, qui ne supporte pas la manière dont le basket sénégalais est actuellement dirigé, rappelle le président Baba Tandian à l'ordre. Pour lui faire savoir que la Fédération est différente d'une entreprise privée. S'il y a des sportifs qui pensent que Baba Tandian n'est pas l'homme qu'il faut pour mettre le basket national sur les rails, Abdoulaye Makhtar Diop est de ceux-là. L'ancien ministre des Sports ne supporte guère que la Fédération soit confondue à une entreprise privée.
«Concernant ce Mondial, on n’a pas dit aux Sénégalais la vérité avant la compétition. Car la place du Sénégal, c’est entre la 15e et la 16e place. Et les responsables du basket devaient faire comme l’entraîneur en disant que nous allons participer au Championnat du monde pour préparer l’Afrobasket 2011. Quand les Sénégalais sont surpris par une défaite des «Lionnes» devant les Etats-unis, la France ou la Grèce, c’est une catastrophe. Mais c’est parce que le Mali nous a battu qu’il y a eu tous ces problèmes», fait remarquer Abdoulaye Makhtar Diop.
À propos des déballages qui ont suivi la débâcle des «Lionnes», l'ancien ministre des Sports sous Abdou Diouf croit savoir que cela pose un problème d'éthique. «Depuis la fin du Mondial, nous assistons à un déballage. Et cela repose le problème de la place des hommes dans les Fédérations sportives. Et le cas de la Fédération sénégalaise de basket est un exemple. Regardez ce qui s’est passé après le Mondial. Le coach donne un point de presse, ensuite ce sont les fédéraux qui ont été suivi du président. Les Sénégalais ne savent plus qui croire et quelle est la parole de la Fédération.
Je pense qu’il y a de l’anarchie au niveau de la Fédération de basket. Il faut nécessairement remettre de l’ordre dans cette structure», clame-t-il. Ce sont surtout les agissements de Baba Tandian qui dérangent l'ancien ministre des Sports. Et pourtant, il était de ceux qui croyaient aux capacités de management sportif de l'imprimeur : «Je pensais que Baba Tandian était l’homme providentiel, qu’il allait être l’homme de la situation. Mais à la vérité, les invectives, les propos comminatoires et les menaces qu’il profère prouvent que le basket est dans une situation complètement désarticulée et déniée. Maintenant, il faut faire savoir au président Baba Tandian qu’il ne dirige pas une entreprise privée.
Les propos que tient Baba Tandian, tels que je les analyse, c’est comme un monsieur qui pense qu’il est le patron de tout le monde», s'offusque l'ancien maire de Dakar Plateau. La culture des contre-valeurs Pour corroborer ses propos, Abdoulaye Makhtar Diop liste les nombreuses erreurs commises par le successeur d'Ass Gaye. «Baba Tandian ne fait qu’accumuler des erreurs. Je donne l’exemple du basketteur Saër Sène. Quand j’ai entendu Tandian dire : 'je vais briser sa carrière', j’étais vraiment choqué car, comment dans un pays comme le Sénégal, où le sport est un facteur d’éducation, de promotion sociale, un président de fédération peut dire qu'il va briser la carrière d’un sportif. Et le ministre des Sports n’a pas réagi.
Il y a eu aussi le conflit avec le Secrétaire général, Alpha Sylla. Ce qui est anormal ; ce qu’il a fait à l’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket et de la Fiba, Abdoulaye Sèye, est irrespectueux. Un homme comme Abdoulaye Sèye qui a beaucoup fait pour le basket et le sport en général, on ne le traite pas par-dessus la jambe. Et cela, les gens doivent le lui dire. Dans ce pays, tant qu'on n’aura pas fini de remettre les gens à leur place, on va vers une catastrophe. Il ne faut pas cultiver les contre-valeurs», assène l’ancien ministre des Sports. Enfin, Abdoulaye Makhtar Diop a magnifié la générosité du chef de l'Etat envers le basket sénégalais. «Le président Abdoulaye Wade a fait pour le basket ce qu’aucun chef d’Etat n’a jamais fait en débloquant à la vielle du Mondial de basket 165 millions en primes dues ou indues, sans compter les 200 millions alloués pour la préparation de l’équipe.
Ce qui fait que l’Etat a débloqué presque un demi-milliard pour ce résultat. Voilà des exemples à partir desquels le mouvement sportif doit réfléchir», indique-t-il, en conseillant à «Tandian de changer de comportement, de discours et d'avoir une attitude plus conforme au président modéré».
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