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ABDOULAYE SARR, ANCIEN ENTRAÎNEUR ADJOINT DES LIONS ''La méthode Metsu...''

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ABDOULAYE SARR, ANCIEN ENTRAÎNEUR ADJOINT DES LIONS ''La méthode Metsu...''

La disparition, mardi, de l'ancien sélectionneur des Lions, Bruno Metsu, a ému le monde du foot et tous les Sénégalais en particulier. Son ancien adjoint, Abdoulaye Sarr, est revenu sur sa collaboration avec le Franco-sénégalais et sa méthode qui a permis à la Tanière d'obtenir ses meilleurs résultats.

 

Qu'est-ce que vous retenez de Bruno Metsu qui vient de nous quitter?

D'abord il faut rendre grâce à Dieu et dire que sa disparition est vraiment une grande perte. On éprouve beaucoup de tristesse mais ainsi va la vie. Comme on dit toujours : un jour viendra. On le savait malade, une maladie vraiment dure à soigner. Comme collaborateur, c'est le hasard qui a fait que nos chemins se sont croisés dans les années 2000. Il devait venir à la tête de la sélection où je travaillais déjà avec Peter Schnittger. Et à sa venue, Bruno pouvait bien changer de collaborateur, mais, par surprise il m'a appelé pour me dire qu'il avait besoin de moi. Rendez-vous a été pris et à cette rencontre on a vraiment tout de suite senti une certaine complicité en parlant football. il m'a dit ce qu'il pensait de moi d'après les échos qu'il avait. Et fort de cela avec les conseils de gens avisés, il a jeté son dévolu sur ma modeste personne pour conduire les destinées de l'équipe nationale avec lui. Donc ce rendez-vous a été un rendez-vous de décision au lieu d'un contact et ça je ne l'oublierai jamais, cette forme de confiance, car elle n'était pas évidente. On s'est tout de suite mis au travail. C'est un monsieur qui avait une passion extraordinaire du foot. Dans son discours, on sentait aussi qu'il affectionnait le jeu porté vers l'avant. Ainsi, on a a pu mettre ensemble nos idées en place.

 

Et professionnellement ?

Et je puis vous dire que, à ses côtés, j'ai beaucoup appris. Par ses qualités morales, c'était un grand monsieur, plein aussi d'humilité. Il disait aussi qu'il avait beaucoup appris de moi. Donc ensemble, je pense qu'on a eu beaucoup de baraka, beaucoup de chance ; parce qu'il faut dire que Bruno n'a pas duré à la tête de la sélection et c'est lui aussi qui a eu les meilleurs résultats d'une équipe sénégalaise. En l'espace d'un an, il a pu être finaliste de la compétition continentale au Mali en 2002 et on a joué un quart de finale de la Coupe du monde Japon-Corée. C'est un résultat assez élogieux. Tout ceci est le fait d'un travail bien pensé et bien orchestré, où on sentait une cohérence et une continuité au fil des semaines et des mois et aussi avec beaucoup d'abnégation, surtout sur le terrain, beaucoup de rigueur à l’entraînement et beaucoup de rigueur pendant la compétition. En dehors du terrain certains laissaient entendre que Bruno était un entraîneur fêtard mais je crois qu'il ne faisait pas la part des choses entre l'homme et le professionnel. Parce que l'homme aimait se faire plaisir avec des amis pour montrer ce grand cœur qu'il avait pour partager ses moments de plaisir et de liberté avec ses proches. J'en faisais partie, il n'avait pas de distinguo dans ses proches. Vous voyez autour de lui toutes les couches de la société sénégalaise et les joueurs qu'il était aussi habilité à coacher. Sur ce, vous voyez la dimension de cet entraîneur qui semblait même extraordinaire. Comment peut-il être comme ça en dehors du terrain avec ses joueurs et ses collaborateurs et vouloir faire un grand résultat ? C'était simple.

''Sa philosophie : il faut croire en l'homme et lui permettre de s'exprimer dans toute sa dimension''

Sous son magistère, il y avait une certaine complicité entre lui et les joueurs, le staff aussi. Comment  est-il parvenu à tisser cette harmonie?

C'était simple. C'est partie d'une philosophie qui était : il faut croire en l'homme et lui permettre de s'exprimer dans toute sa dimension. Ce n'était pas une confiance aveugle celle d'un homme envers les joueurs et ses collaborateurs, en leur montrant néanmoins qu'ils devaient être de vrais responsables. Ce sens de la responsabilité était transmis à tous : le staff, les joueurs, l'intendant, le médical, le bagagiste. Tout tournait autour d'un mot : on est en famille, on gagne ensemble, on meurt ensemble. Et chacun se sentait, à son niveau, responsable du rôle qu'il a à jouer, chacun essayait de donner le meilleur de lui-même. Il faisait comprendre que si quelqu'un ne joue pas son rôle, qu'il est en train de travailler à la perte de l'équipe. Partant de là, chacun, se sentant responsable d'une chose ou d'un secteur, pour que quand les efforts seront conjugués, on ait les résultats escomptés. Voilà quelqu'un qui était un rassembleur, rassembleur autour d'un objectif. Quand on le voyait lui-même, il avait tout le temps un souci : c'est-à-dire faire en sorte que l'équipe soit à l'image de sa personnalité. Là, ce qui ma beaucoup impressionné chez lui, il savait passer d'un stade à un autre stade, d'un état à un autre. Il savait faire la part des chose. Quand on revient sur le terrain, il est un entraîneur intransigeant, sur l'organisation, la compréhension des rôles, l'engagement que chacun devait montrer. Voilà quelqu'un qui était extraordinaire, sa méthode était participative. On discutait beaucoup, mais il faisait agir les gens. En tant que chef d'orchestre et manager, il avait des compétences avérées.

 

Comment il faisait pour que les joueurs se surpassent?

Son discours était simple. Face aux joueurs, il les poussaient à se transcender. Mais comment ? Il leur fait prendre conscience de leur potentiel. Il leur disait qu'ils avaient le niveau des autres avec un sentiment national qu'il fallait développer en leur montrant les symboles de la Nation. Chacun de ses discours était campé sur le thème du jour, le match et les circonstances du jour. Parce que le match n'est pas le même suivant les rencontres. Et à chaque match, il savait prendre l'essence ou l'essentiel de la rencontre pour amener les jours vers des comportements qui leur permettraient de surpasser même l'adversaire.

''Metsu était un entraîneur qui avait le goût du risque''

Vous souvenez-vous d'un de ses discours, qui vous a marqué ?

Ce sont les discours contre le Maroc (victoire 1-0 du Sénégal en éliminatoires du Mondial 2002) et contre la France (succès 1-0 des Lions en ouverture du même tournoi). Voilà deux matches où Metsu m'a beaucoup impressionné ; d'abord par sa sérénité mais aussi son engagement et son audace. Metsu était un entraîneur qui avait le goût du risque, parce que pour lui rien ne pouvait l'arrêter. Ce sont ces comportements qu'il transmettait aux joueurs et ces derniers se sentaient ragaillardis et pouvaient prendre la pleine mesure de leurs qualités.

Qu'est-ce qu'il avait dit aux joueurs face au Maroc et à la France ?

Face aux Lions de l'Atlas, il avait parlé de deux lions qui s'affrontent ; et que ce match, au-delà même du résultat devait amener tout un peuple vers un exploit. Il a insisté sur l'organisation à mettre en place et les combinaisons travaillées à l'entraînement. Sur l'une des combinaisons où on devait sortir le ballon par le flanc droit et décaler Ferdinand Coly (ancien latéral du Sénégal), répétée plusieurs fois, je l'entendais même dire aux joueurs : appliquez-vous, précisez vos déplacements, soignez vos passes parce que c'est cette combinaison qui nous fera marquer le but de la victoire. Par coïncidence, c'est comme ça qu'on a marqué. Donc l'entraînement est très fiable. Même si le match présente des incertitudes, il faut une bonne base pour gagner. Lors qu'il faisait son briefing, on entendait même les mouches voler dans la salle, tellement qu'il sublimait les joueurs, les amenait même à des comportements de surhommes. Ce qui fait que si les joueurs rentraient sur le terrain, ils avaient cette rage de vaincre. Ils n'avaient peur de rien. Ça a été la même chose quand on préparait le match de la France. Parce que je me rappelle la veille à l'entraînement sur le terrain de compétition au World Cup stadium de Séoul, les journalistes se sont posé beaucoup de questions sur le comportement des joueurs sénégalais à la fin de la séance. Parce que au lieu de sortir vite du terrain têtes baissées, les joueurs, dans la dernière partie, tout en courant, exécutaient des pas de danse à la sénégalaise. Ils applaudissaient, il y avait une ambiance. Les journalistes ont dit : est-ce qu'ils sont sérieux, ces Sénégalais ? Est-ce qu'ils ont pris conscience de la valeur et de l'intensité de cette compétition ? Mais c'est une façon africaine de gérer le stress. C'est pour dire comment Bruno a lâché du lest pour amener le joueurs à tout donner à l'entraînement et pendant la compétition. Et les joueurs le lui rendaient. Et tant qu'on respectait le code de conduite, il laissait la liberté aux gens pour leur dire qu'ils sont responsables de leur personne : ''à votre âge personne de doit être derrière vous, vous devez savoir ce que vous avez à faire. Montrez que vous êtes des hommes''. Son discours était musclé et intelligent. C'était toujours campé, il sortait les mots qui correspondaient à l'événement et on sentait toujours sa philosophie, celle-ci étant le fil conducteur. Donc, je dis que Bruno était un entraîneur modèle. Mais il nous a quitté précipitamment après la Coupe du monde (2002) parce qu'il a toujours eu comme maxime le fait de savoir partir à temps opportun. Il l'a bien réussi parce qu'il est parti après une belle Coupe d'Afrique et Coupe du monde mais en laissant un goût d'inachevé parce que je pense, s'il était resté, qu'on aurait peut-être gagné une Can. Au Mali, on était très proche de le faire, on avait plus d'occasions que le Cameroun. C'est un homme de cœur qui est parti, un rassembleur (il ne tient plus, touché par l'émotion). C'est très dur mais c'est ça la vie.

ADAMA COLY



6 Commentaires

  1. Auteur

    Who Da Fukc

    En Octobre, 2013 (21:14 PM)
    FUKC THIS NIGGER :haha: 
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  2. Auteur

    Merci Pour Cette Entrevue

    En Octobre, 2013 (21:31 PM)
    CETTE ENTREVUE EST UN COURS MAGISTRALE QUE GIRESSE DOIT LIRE ET RELIRE. CETTE ENTREVUE DOIT SERVIR DE VIATIQUE A GIRESSE S`IL VEUT NOUS AMENER EN COUPE DU MONDE. NOUS AVONS DE BON JOUEUR TOUT CE QUI NOUS MANQUE EST UN BON ENTRENEUR UN BON MANAGER QUI SÈST CONDUIRE UNE EQUIPE POUR LA VICTOIRE FINALE
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    Auteur

    @2

    En Octobre, 2013 (21:43 PM)
    Eh "forumeur" il va falloir redescendre sur terre : des jeunots qui brasses des millions, qui ont choisi la sélection SN par défaut (la Tour Eiffel n'en veut pas) n'ont aucune envie de se surpasser pour un bled de crevards et accessoirement ils vont sortir par la petite porte et passeront des vacances en jet ski et niqueront des bimbos ...Alors STP oublie le Brésil sinon tu vas te mettre un balle...
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    Auteur

    Mld

    En Octobre, 2013 (02:49 AM)
    Abdoulaye sarr tu as rien apris de bruno metsu parceque tu es trop nul et tu as porté la poisse a l'équipe national du senegal tu es vraiment un chat noir
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    Auteur

    Lyar

    En Octobre, 2013 (08:15 AM)
    ndeyssane sama khol fessna...un grand homme est parti!! que dieu l'accueile dans son paradis celeste ! ne l'oublions pas dans nos priéres :sad:  :sad:  :sad: 
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    Auteur

    Bbl

    En Octobre, 2013 (13:05 PM)
    oui ta raison il est trop nul Abdoulaye sarr est trop nul
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