AMBITION - Badara Sène, Fc Sochaux : «On a faim et on a envie de montrer que la relève est là»

Considéré comme l’une des grosses satisfactions chez les Sénégalais de la Ligue 1 Française, Badara Sène prend de plus en plus son aise dans l’entrejeu des Lions. Profitant de l’absence des cadres, le Sochalien ne se prive pas pour piocher la moindre parcelle de terre qui lui est concédée dans la «tanière». A l’image de la jeune génération qui a disputé et remporté (2-1) la rencontre amicale de Rouen contre le Bénin. De jeunes pousses qui ont «faim», jure Bada, comme l’appellent ses coéquipiers en club. Le natif de Ouakam qui, traînant une pointe aux adducteurs, a «serré les dents» pour pouvoir jouer toute la rencontre de Rouen, estime qu’une place de titulaire dans la sélection nationale passe d’abord par une bonne prestation avec son club.

Vous avez repris les entraînements. Est-ce à dire que vous ne souffrez plus des adducteurs ?

J’ai en effet repris depuis mercredi les entraînements. Il faut dire que cela faisait quand même trois semaines que je traînais des douleurs aux adducteurs. Déjà, lorsque je suis parti pour le match contre le Bénin (2-1), mes adducteurs continuaient à me faire mal. Cela ne m’a pas empêché de jouer toute la partie. Après ça s’est enflammé. J’ai finalement pris la décision de me reposer une semaine. J’ai repris les entraînements. Maintenant tout va bien.

Donc vous étiez sur le point de déclarer forfait pour le match amical contre le Bénin ?

Non ! Je ne pouvais pas déclarer forfait parce que ce n’était pas une douleur qui pouvait m’empêcher de jouer. J’ai joué avec cette douleur en championnat. J’étais bien en venant à Rouen. C’est juste après le match que j’ai senti que ça me faisait un peu mal.

L’absence des cadres pour ce match n’est-elle pas une des raisons ?

C’est vrai que l’absence des autres y est pour quelque chose. Comme vous l’aviez constaté, il n’y avait pas assez de joueurs. Il n’y avait que deux remplaçants. Il fallait serrer les dents et jouer tout le match. Sinon, si la douleur devenait gênante, le coach m’aurait changé avant ou j’allais jouer une mi-temps.

Si le groupe était au complet alliez-vous déclarer forfait ?

Je ne sais pas. Il fallait d’abord savoir si j’allais jouer déjà (rires). Je serais certes dans le groupe, mais peut-être que je n’allais jouer que dix, vingt minutes. Cela ne peut pas réveiller des blessures ou autre chose. Les circonstances ont fait que j’ai joué tout le match. C’est comme cela.

Comment jugez-vous votre prestation contre le Bénin ?

C’était un bon match. On était motivé pour le jouer, malgré tout, comme vous dites, il n’y avait pas tout le monde. On a joué ce match comme on devait le jouer. Il fallait qu’on gagne ce match. On nous a donné du temps de jeu. Il fallait le prendre, saisir notre chance et montrer aussi qu’on est là.

Pensez-vous qu’il y a des réglages à apporter au sein de cette jeune équipe ?

Je ne sais pas. Il faut demander au sélectionneur. Je crois qu’il y avait une bonne équipe sur le terrain. Des joueurs à chaque poste. Avec Pape Malick (Bâ), on a essayé de gérer au milieu. Je ne sais pas s’il y a des réglages à faire. Mais l’essentiel c’est d’avoir joué ce match et de l’avoir gagné.

Justement comment avez-vous trouvé votre association avec Malick Bâ ?

Malick (Bâ), je l’apprécie super bien. Je ne me suis pas fait de soucis. Je suis un milieu défensif et offensif. Malick (Bâ), il récupère beaucoup de ballons. J’aime bien ce qu’il fait. J’aime bien jouer avec lui. C’était la première fois qu’on joue ensemble. Mais, on a vu tout de suite que cela pouvait se faire. A chaque fois, qu’il me demandait de me replacer, je le faisais. Il m’a donné des conseils, j’ai suivi. Tout s’est finalement bien passé.

Vous avez déjà à l’esprit d’assurer la relève au milieu de terrain ?

On verra bien. Je crois que si on travaille bien, on va arriver à ce niveau. On va tout faire pour y être. Eux (les anciens) sont déjà là. On va piocher. Et comme je dis souvent, on est jeune. On va amener un tout petit peu de fraîcheur, après on verra.

Comment avez-vous apprécié le boycott des cadres de l’équipe ?

(Il hésite) Bon, l’absence des cadres, je ne sais pas. En fait, disons on en a un tout petit peu rigolé. On disait qu’ils sont partis au Sénégal, et nous on est resté en France (rire). Bref ! S’ils étaient là, cela aurait été mieux. Mais comme ils n’étaient pas là, on a joué le match. Donc, qu’ils soient là ou pas, on a fait ce qu’on devait faire.

Est-ce une manière de leur mettre la pression ?

Je ne sais si on leur a mis la pression ou s’ils en ont eu. C’est juste qu’on a faim et qu’on a envie de montrer ce qu’on sait faire. On a envie de jouer. Il faut qu’on montre au peuple sénégalais que la relève est là. A partir de là, il faudra faire confiance à tout le monde. Il y a les jeunes, les anciens. Donc, il faut faire le mélange.

Est-ce une manière de revendiquer une place de titulaire au sein de l’équipe ?

Non ! Je ne revendique pas une place de titulaire. Je serai toujours là pour l’Equipe nationale du Sénégal. A chaque fois que l’on fera appel à moi, je répondrai. Au cas contraire, je continuerai à travailler. Si je mérite de jouer, je jouerai.

Oui mais pensez-vous mériter une place de titulaire ?

Je ne sais pas ! C’est à l’entraîneur de voir. Je suis titulaire à Sochaux (Ligue 1), c’est déjà bien. Pour ce qui est de l’Equipe du Sénégal, j’y vais tout doucement. J’espère obtenir ma place au fil du temps.

Vous songez déjà au prochain match en mars prochain contre la Tanzanie ?

On y pense tous. J’espère que je vais être performant avec mon club pour espérer recevoir une convocation du coach. A partir de là, on verra bien. J’ai des chances. Il faut juste que je continue à travailler à Sochaux (6e, 36 pts). Lorsque tu joues avec ton club et que le coach te voit, tu as plus de chance qu’il te sélectionne. Par contre, si tu ne joues pas, tu as moins de chance.

Comment vont les choses avec votre club Sochaux ?

Je me sens super bien à Sochaux. On me fait confiance ici. Ce qui est une bonne chose pour un joueur professionnel. Cela me permet d’être relax et libéré. Au niveau des performances, ce n’est pas vraiment cela. Mais on va continuer à gérer cela, en essayant de se maintenir en milieu de tableau. C’est vrai que depuis qu’on est revenu de vacances, on n’a pas beaucoup gagné. On a fait trois matches nuls et quelques défaites, on va tout faire pour redresser la barre.

Qu’est-ce qui explique cette contre performance ?

Je ne sais pas ce qui ne va pas. C’est vrai qu’on ne marque pas de buts. On ne dira pas également que c’est la faute des attaquants ou que les milieux de terrain ne donnent pas de bons ballons. A Sochaux, c’est un ensemble. On essaye de se remettre dans le bain collectivement. A partir de là, on essayera de faire quelque chose.

C’est une situation qui vous inquiète un peu ?

C’est clair que cela inquiète un peu. Notre objectif, c’est de rester en haut du tableau. Pour cela, il faut gagner des matches. Ce qui n’est pas suffisant pour l’instant pour rester en haut du tableau. Durant le week-end, on va recevoir Le Mans (9e, 34 pts). On va tout faire pour gagner ce match.

C’est un plus de partager le même club avec votre coéquipier en sélection, Nguirane Ndaw ?

Ah ! c’est sûr, c’est une bonne chose. Il joue sur le flanc gauche. On aurait pu jouer tous les deux au milieu. On peut faire plein de choses. Mais bon, c’est le coach Perrin qui choisit. Dès fois, il le fait jouer au milieu. Dès fois, il le fait jouer arrière. Sinon dans le jeu, tout va bien. Quel est l’objectif du club, cette année ?

Je ne dirais pas terminer premier ou deuxième. C’est plutôt de rester dans les cinq premiers. Après, on verra. Pour l’instant, on va tout faire pour y rester.

Et sur le plan personnel ?

C’est de continuer à jouer des matches. Et puis de revenir à chaque fois en Equipe nationale du Sénégal. Cela fait longtemps que je rêvais de cela. Je vais tout faire pour jouer plus de matches possible. Le reste viendra tout seul.

Vous êtes lié au Fc Sochaux jusqu’en 2011. Avez-vous cependant des contacts avec d’autres clubs ?

Ces derniers temps, je n’ai pas eu de contacts. Pour l’instant, tout le monde me laisse tranquille (rire). Je suis bien à Sochaux. Je suis bien en France. J’espère que je vais continuer à aller de l’avant.