Londres : "Cette équipe, c’était comme celle de 2001 et 2002. Elle a fait preuve d’une grosse confiance". C’est El Hadj Diouf qui parlait ainsi des "Lions", avant-hier mardi, après le nul de ses troupes 1 but partout, face aux Mondialistes ghanéens. Dans la salle de conférence d’un stade londonien baptisé "The Den", c’est-à-dire la Tanière, antre traditionnel du club de Millwall (D3 anglaise) dont le surnom est "The Lions", les propos avaient bien quelque chose de symbolique. En fait, des "Lions" du Sénégal aussi conquérants, aussi présents dans le jeu, aussi maîtres de leurs nerfs lorsqu’ils ont pris un but à un bien mauvais moment (43e mn) des oeuvres de Gyan Asamoah, il y a longtemps qu’on n’en avaient pas vus. des "Lions" tels qu’on aimerait les voir, le samedi 8 septembre à partir de 17 heures, au stade L. S. Senghor, lorsqu’il s’agira de recevoir le Burkina Faso, lors de la 6e et dernière journée des éliminatoires de la CAN "Ghana 2008".
Leaders de leur Groupe 7 avec 8 points + 5 devant la Tanzanie (2e avec 8 points - 2) qui accueille le même jour le Mozambique (6 points + 0), El hadji Diouf et ses partenaires savent qu’il leur faut s’imposer sur n’importe quel score pour passer sans se soucier du résultat de l’autre rencontre programmée à Dar es Salam. Le capitaine des "Lions" refuse de penser à autre chose qu’à la victoire. "Cela fait 5 ans au moins que nous n’avons plus perdu à domicile. Pourquoi voulez-vous qu’on pense à autre chose que la victoire lors de la venue du Burkina Faso ?", a-t-il répliqué à un confrère qui évoquait la possibilité d’un nul ou d’une défaite à Dakar face aux "Etalons".
Et c’est vrai qu’à la lumière de la prestation des "Lions", mardi, dans cet autre antre d’autres "Lions", il y a des raisons d’espérer. Que la rage et l’envie de se surpasser sont revenues dans la tanière. Et que, dès lors, face à leur public, dans 16 jours exactement, on verra des "Lions" comme l’on aimerait les voir les grands soirs. Tout ne fut cependant pas parfait dans la prestation des hommes de Kasperczak. Il y avait du gâchis dans le jeu. Notamment avec Pascal Mendy qui a multiplié les pertes de balles. Avec Frédéric Mendy qui a joué par intermittence. Voire avec Waigo Ndiaye très peu efficace devant.
C’est vrai que si le sélectionneur national des "Lions" avait disposé en attaque de Mamadou Niang (blessé, mais qui a fait le déplacement de Londres pour faire constater son incapacité à jouer) et de Diomansy Kamara (papa pour la deuxième fois d’une fille et qui n’a pu se libérer), ç’aurait été un tout autre match ou peut-être un tout autre résultat.
Car, pour ce qui est des deux autres compartiments du jeu, il n’y avait pas grand chose à redire. Certes, le milieu de terrain a connu quelques flottements en première mi-temps du fait du surnombre des Ghanéens (la faute à Waigo et Frédéric Mendy qui ne se repositionnaient pas souvent) ; mais après la pause, ces errements ont été corrigés avec les entrées en jeu de Babacar Gueye et Bayal Sall. Dès lors, les Ghanéens qui s’étaient le plus clair du temps contentés de faire circuler le ballon dans leur zone, se montrèrent bien plus rarement dangereux.
Cependant, Pascal Mendy, repositionné milieu excentré droit en fin de partie, a encore montré que tout ancien ailier qu’il soit, il n’a plus de à ce niveau. Déjà à Maputo, face au Mozambique, lors de la 5e journée des éliminatoires de la CAN 2008, il avait étalé ses lacunes à ce poste. Alors, Kasperczak doit s’employer à trouver une solution à cette question (même si, on l’a dit, avec Diomansy Kamara ç’aurait été différent).
La défense, elle, s’est relativement bien acquittée de sa tâche. Et l’on a noté un grand Ferdinand Coly pour son retour sur le flanc droit de l’arrière garde sénégalaise. En une mi-temps, il s’est parfaitement bien comporte défensivement face au remuant Haminu Draman et s’est même payé quelques intéressantes incursions en territoire adverse. Cette défense constituée au coup d’envoi, de Coly - Diatta - Malickou et Guirane (de droite à gauche), a totalement changé de physionomie en fin de partie avec Diatta - Adama Sarr - Ibou Faye et Guirane Ndaw pour un égal bonheur et une même efficacité. Et c’est rassurant d’avoir un si vaste éventail de choix, et de bons choix au vu du résultat d’avant-hier et de la tenue des uns et des autres.
Le but égalisateur de Diouf (72e mn) n’était finalement que pour récompenser les "Lions" de leur bon match. Car, une défaite eut vraiment été imméritée. Désormais cependant, le plus important, c’est de se concentrer sur le match décisif du 8 septembre en tirant les leçons de la rencontre de Londres. Le capitaine des "Lions" a clamé la main sur le cœur qu’un nouvel état d’esprit est né dans la tanière. On aimerait tellement le croire. Mais il nous faut attendre dans 15 jours. Le compte à rebours a commencé.
Les joueurs apprécient le résultat
Londres : Un nul face au Ghana, c’est toujours bon à prendre. Il y a 2 ans déjà, le 16 août 2005, au Griffin Park de Londres (le stade de Brentford), les "Lions" et les "Black stars" s’étaient quittés sur un nul vierge en amical. Avant-hier au "Den" de Millwall, nouveau nul, mais avec but (1 partout). Entre ces deux rencontres amicales, le chemin des 2 équipes s’était croisé lors de la dernière CAN, en Egypte. Et les "Black stars" s’étaient imposés à Port Said, 1-0. Mardi, à Londres, une nette amélioration a été notée dans la prestation des "Lions" par rapport au deux précédentes explications sénégalo-ghanéennes. Voire même par rapport aux deux dernières sorties officielles de l’équipe du Sénégal, en juillet passé, en Tanzanie ( nul un partout) et au Mozambique (nul vierge). Accrochés après cette rencontre, quelques joueurs apprécient et jettent un regard sur le décisif Sénégal - Burkina Faso du 8 septembre prochain que ce match de Londres était censé préparer.
Ibrahima Faye, défenseur : "Je n’ai pas eu de problème dans l’axe de la défense"
" Je crois que c’est un bon résultat, car nous avions en face de nous, une très bonne équipe du Ghana, avec de très fortes individualités, des joueurs qui savent faire vivre le ballon. En 1e mi-temps, ça n’allait pas trop parce qu’on était un peu loin les uns des autres. A la pause, le coach nous a parlé ; nous aussi on s’est parlé. Du coup, c’était nettement mieux en 2e mi-temps. Je crois qu’on s’est payé une bonne préparation en vue du match contre le Burkina Faso.
A mon entrée en jeu, je me suis positionné dans l’axe de la défense. Et je dois dire que je n’ai eu aucun problème, car en club, c’est à ce poste que j’évolue depuis longtemps. Il m’arrive juste de jouer arrière gauche, mais à l’entraînement. Le plus important à retenir de ce match, c’est la 2e mi-temps où nous avons été beaucoup plus présents et où nous avons mieux joué au ballon. Ce qui, à la fin, a payé"
Papa Waigo Ndiaye, milieu de terrain : « Nous avons bien réagi en 2e mi-temps »
"On a fait un très grand match, il faut en remercier le bon Dieu. Car ce n’était pas facile face à un adversaire de grande qualité comme le Ghana, avec des joueurs évoluant au plus haut niveau. Malgré le but pris presque contre le cours du jeu, nous avons eu une bonne réaction en 2e mi-temps pour décrocher le nul.
Personnellement, c’est vrai que j’ai gaspillé 2 occasions de but. Mais, il faut savoir que je ne suis arrivé au lieu de regroupement que quelques heures avant le début du match. J’étais un peu fatigué par le voyage mais je ne pouvais pas ne pas répondre à l’appel de mon pays. Porter le maillot national, c’est toujours une grande fierté. Dans l’ensemble, je crois tout de même que le coach a été satisfait de ma prestation. Et puis, le plus important, c’était de décrocher un résultat positif"
Modou Sougou, attaquant : "On a été présent dans le jeu"
"Ce nul est un bon résultat puisqu’on avait en face, l’une des meilleures équipes africaines du moment. On a été présent dans le jeu, et même, menés au score, on n’a pas paniqué et l’on a su bien revenir.
Personnellement, c’était la première fois que j’évoluais en équipe nationale A. C’est un honneur d’avoir été appelé. Je crois avoir fait ce que le coach attendait de moi. Et pour le match contre le Burkina, c’est sur que ce serait un immense plaisir et un honneur de pouvoir le jouer".
Badara Séne, milieu de terrain : « Un match très intense »
"C’était un match très intéressant, très intense. Et nous avons eu le mérité d’être revenu au score. Il faut dire qu’en 1e mi-temps, il y avait beaucoup d’écart entre les lignes. Malgré tout, on n’a pas été souvent mis en difficulté. On a pu rectifier le tir pour mieux revenir après la pause. Et je pense qu’on a eu une bonne préparation pour le match du 8 septembre à Dakar contre le Burkina Faso. Si l’on fait preuve de la même détermination, ça va marcher, Inch’Allah"
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