Pour n’avoir jusqu’à présent posé aucun acte majeur, 10 mois après son arrivée à la tête du département des Sports, Daouda Faye aura raté son début de mandat. Pour se rattraper le locataire de la rue Carnot est allé dépoussiérer, 21 ans après, le Conseil national du sport. Des «assises de relance» dont les travaux s’ouvrent ce matin à 9 heures au stade Léopold Senghor.
«Depuis un an, je n’ai vu un seul acte posé par le ministre des Sports», ces propos de Songo Matar Ndiaye, membre du Comité Directeur de la Fédération sénégalaise de football, sont assez représentatifs de l’idée que se fait le mouvement associatif sur le patron du sport sénégalais.
Nommé le 04 juillet 2005 en remplacement de Youssoupha Ndiaye, Daouda Faye, qui est en passe de boucler ses 10 mois à la tête du ministère des Sports, tarde toujours à donner un coup de fouet au sport sénégalais. Là où on s’attendait à ce que le ministre définisse une véritable politique de rupture, en faisant du volet infrastructure un axe majeur et en répertoriant les priorités à même de développer le sport sénégalais afin de le mettre sur la voie de la performance. On a eu droit à beaucoup de paroles et peu d’actes. Mais, surtout des conflits marqués par son bras de fer avec la Fédération sénégalaise de football et le Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss). Un différend lié surtout à l’application des textes. Et justement, c’est le prétexte brandi par le ministre des Sports pour convoquer le Conseil national du sport...21 ans après. Une manière pour Daouda Faye de se rattraper après le «vide» noté durant ses 10 mois de présence à la tête du département des Sports.
Et en suivant les propos du ministre, distillés dans la presse, l’on constate qu’il fonde beaucoup d’espoir sur ces assises qui s’ouvrent ce matin au stade Léopold Senghor. «C’est une exigence de la loi sénégalaise qui dit que le Conseil national des sports et les Conseils régionaux des sports doivent se tenir au moins tous les ans. Depuis 21 ans, cet organisme de régulation ne s’est pas réuni. Et c’est ça qui est à l’origine du manque de communication et qui laisse apparaître des divergences dans la conception du sport en général», déplore «Vava» qui soutient que les assises d’aujourd’hui «sont une exigence de la Nation».
En fait, selon le patron du sport sénégalais, «il s’agira au cours de ce forum de revisiter les grands principes de la charte du sport, les décrets et arrêtés, et de redéfinir les grands axes devant nous permettre d’avoir une feuille de route lisible. Ces assises vont nous permettre de nous remettre en cause, de nous réajuster, de réfléchir sur les problèmes d’orientation, d’organisation, de modernisation et d’adaptation de nos disciplines sportives au contexte de la mondialisation du sport.»
En clair, les participants à ce forum vont, entre autres sujets, discuter des mécanismes de financement et des toilettages des textes de toutes les associations nationales en conformité avec les lois du pays. Il sera surtout question d’un cadre de concertation pour trouver les solutions idoines au développement de notre sport national.
Ayant sûrement en mémoire les conclusions des travaux des derniers Etats généraux du sport qui ont été rangés dans les tiroirs, le ministre s’est voulu prudent : «Je ne peux pas donner des garanties quant au respect des recommandations qui seront prises.» Mais Daouda Faye a tenu à rassurer que «les conclusions seront soumises à l’autorité pour légiférer et prendre en compte les préoccupations du mouvement associatif». Pourvu que ces assises marquent le vrai début de l’ère «Vava».
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