Au coup de sifflet final, le ministre des Sports et des Loisirs, Bacar Dia qui avait tiré la sonnette d’alarme en doutant des capacités de Lamine Ndiaye à qualifier l’équipe du Sénégal à la troisième et dernière phase qualificative de la Can du Mondial 2010, a exigé que soient tirées les leçons de cette élimination du Sénégal.
Wal Fadjri : Avec cette élimination du Sénégal de la Can et du Mondial 2010, n’aviez-vous pas raison en tirant la sonnette d’alarme à l’époque lorsqu’on vous avait prêté l’intention de vous débarrasser de Lamine Ndiaye ?
Bacar Dia : Je croyais humblement qu’en ma qualité de ministre des Sports et des Loisirs, bien que n’étant pas sur le terrain, j’étais entouré de techniciens à même de m’aider à être très vigilant. Je pars des éléments d’appréciation des techniciens qui m’entourent avant de prendre une quelconque décision. Mais, il y a l’opinion qui est là. Il y a aussi les patrons du football qui sont là. De même qu’il y a le staff technique qui doit toujours avoir raison sur l’autorité administrative que nous sommes. C’est vrai qu’on avait démarré beaucoup de choses que vous avez personnellement bien suivie. Et des Sénégalais étaient en phase avec nous. D’autres pas du tout. Le patron du football avait notamment fait son choix en montrant à tout le monde qu’ils ont préféré ça à la place de ce qu’on voyait. Nous les avons suivis sur ce qu’ils ont préféré.
Wal Fadjri : N’êtes-vous pas amer de vivre cette élimination prématurée du Sénégal ?
Bacar Dia : C’est vrai que je suis très amer. Mais, ce n’est pas le moment de nourrir des regrets. Mon sentiment était de bien faire à l’époque. Mais, c’est trop tard pour reparler de tout ça. Maintenant, il faut regarder de l’avant. Ce n’est pas le moment de pointer du doigt un coupable. Vous avez raison. C’est amer de vivre tout ça. Surtout lorsqu’on a sonné l’alerte pour faire dans la prévention. C’est vraiment dommage. Mais, cherchons à unir nos forces pour trouver des solutions idoines aux difficultés qui sont en train d’enfoncer le football sénégalais.
Wal Fadjri : Mais, n’y a-t-il pas eu un laisser-aller de la part de l’Etat et des autorités administratives du football sénégalais ?
Bacar Dia : Je me refuserai de juger. Je constate tout simplement ce qu’il y a eu. Je suis un homme calme qui accepte les victoires et les défaites. Par contre, ce que je ne pourrai jamais accepter, c’est qu’on ne tire pas de leçon des manquements constatés. Par conséquent, je tiens à ce qu’on tire les leçons de cette élimination. C’est certes un match de football. Une équipe qui joue, est aussi appelée à perdre ou à faire un match nul. Mais, au-delà d’un simple match de football, il y a tout un enjeu derrière. On a demandé l’appui de l’Etat. L’Etat a fait ce qu’il avait à faire, c’est-à-dire, en mettant à la disposition de l’équipe tout ce qu’elle avait exigé. L’Etat a même fait l’impossible pour satisfaire les gens. Au finish, on récolte l’élimination. Il reste maintenant à tirer les leçons. Surtout à se poser les questions les plus importantes, afin de dégager des perspectives qui aideraient à ne pas vivre dans des illusions.
Wal Fadjri : Pouvez-vous être plus explicite ?
Bacar Dia : C’est tout un débat qui sera ouvert les jours à venir. Il est encore très tôt de dire avec exactitude à cinq minutes après le match ce qu’il faut. Ce n’est pas le moment de poser les questions qu’il faut par rapport à un tel ou à un tel autre problème. Je pense seulement que les Sénégalais connaissent très bien le football. Le débat va bientôt démarrer. L’important, c’est qu’il soit dépassionné. Il faudra alors être à l’écoute de l’opinion publique, des techniciens, de tout le monde en somme.
Wal Fadjri : Sur quoi notamment va porter ce débat en vue ?
Bacar Dia : Lorsqu’on dirige une équipe, on doit savoir faire son autocritique personnelle quand ça ne va pas. L’Etat a été sollicité. Il a répondu favorablement pour bien accompagner l’équipe nationale. Bref ! L’Etat a accompagné. Le résultat est là. Nous analyserons tous la situation avec une très grande lucidité.
Wal Fadjri : Trois ans sans compétitions nationales, n’est-ce pas une mort décrétée du football sénégalais déjà mal-en-point ?
Bacar Dia : Toutes les disciplines sénégalaises ont des patrons. Que ce soit le football, le basket-ball, le hand-ball, elles ont toutes des responsables à même de répondre à tel ou à tel autre manquement. Et les responsables du football sénégalais tireront toutes les leçons de cette situation pour aider l’Etat à mieux accompagner leur discipline. Malgré cette déception, l’Etat accompagnera le football, comme il l’a toujours fait.
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