BILAN DE LA CAN 2008 : La chasse aux « sorciers » se poursuit

La Fédération sénégalaise de football qui avait su faire front face à Daouda Faye, jusqu’à entraîner son départ à la tête du département des Sports est entrain de dégringoler comme un château de cartes. Les hommes de Mbaye Ndoye se fragilisent chaque jour davantage par presse interposée. Songo Matar Ndiaye a été le premier à fustiger l’attitude des Fédéraux à qui il reproche de n’avoir pas rendu compte fidèlement au Comité directeur la volonté que l’Etat a exprimée en audience avec Sadikh Traoré.

Le Président de la Commission centrale des Finances demande à cet effet le CD de se démettre sinon lui-même rendra le tablier. Le vice-président de l’Etics déclare que la responsabilité de l’instance fédérale est totale et entière dans la déroute des “Lions“. Réponse du berger à la bergère, la Fsf réplique en sortant le rapport de mission du Président de Ccf dans lequel, ce dernier ne tient comme responsable de la déconvenue des “Lions“ que le staff technique. Sud quotidien a pu s’en procurer une copie et livre à ses lecteurs quelques extraits. Sur la préparation, Songo Matar Ndiaye relève que “tous les matches amicaux ont été joués avant que l’équipe nationale ne s’envole pour le Ghana via le Burkina Faso où il devait livrer sa dernière rencontre de préparation contre les Ecureuils du Bénin“.

“Au lendemain du match de préparation Sénégal-Namibie, poursuit-il, je me suis rendu en mission officielle, le 13 janvier 2008, pour affiner et préparer l’arrivée des deux équipes. C’est ainsi que j’ai tenu plusieurs réunions avec les autorités sportives du Burkina Faso, pour faciliter les conditions de séjour des deux équipes nationales“.

Sur ce, le président de la Ccf signale que l’équipe béninoise a été “totalement prise en charge par nous, pendant trois jours ; pour jouer le match comme stipulé dans les accords liant nos deux Fédérations“. Le match s’est soldé par une victoire (2-1) du Sénégal sur le Bénin. Deux buts qui portent les signatures de Frédéric Mendy et de Babacar Guèye rappelle-t-on.

Songo Matar Ndiaye a aussi révélé que le match a été déficitaire avec de “maigres recettes évaluées à 1.630.500 F Cfa“.

“Le seul responsable est le staff technique et personne d’autre“

Le Président de la Ccf, estime que le Sénégal “a connu la Can la plus folklorique dans l’histoire du football sénégalais et notre participation a laissé un goût d’inachevée à l’ensemble de la délégation officielle, aux supporters qui se sont déplacés en masse et à l’ensemble du peuple sénégalais qui s’est investi corps et âme, pour soutenir leur équipe nationale“.

Pour Songo Matar Ndiaye, les “conditions d’accueil, d’hébergement et de restauration étaient sans reproche. Toutes les primes étaient payées et aucune récrimination n’est signalée par le staff et les joueurs durant tout le séjour“. C’est pourquoi, il demande à la Fédération de prendre “ses responsabilités pour faire un diagnostic sans complaisance de la situation et prendre les mesures appropriées pour que pareille chose ne se reproduise plus : la contre-performance“.

“Heureusement, ajoute-t-il, pour les Fédéraux, comme nous ainsi que le Ministère des Sports et des Loisirs, que le Sélectionneur national, sans aller jusqu’au bout de la compétition, a démissionné en cours et a reconnu avoir échoué dans sa mission (sic)“.

Par conséquent, plaide Songo Matar Ndiaye dans son rapport de mission : “il faudrait situer les responsabilités des uns et des autres chargés de gérer de ce secteur névralgique. Il faut une thérapeutique appropriée, pour que notre football puisse prendre son envol. Cela ne sera facile, mais prenons notre courage à deux mains, pour sauvegarder l’intérêt national et combattre tous les intérêts égoïstes d’une personne ou d’un clan, afin de donner un signal fort au Sénégalais qui nous écoutent. La décision doit venir de nous parce que élus par nos pairs“.

Et d’ajouter : “il faut l’avouer, notre participation a été chaotique et le seul responsable de cette situation est le staff technique, personne d’autre. Ce n’est ni le Ministère, moins la Fsf qui depuis très longtemps a su maîtriser les paramètres d’une bonne préparation et participation dans les compétitions de ce genre“. Le président de la Ccf cite ainsi la sortie de certains joueurs à la veille du match contre l’Afrique du Sud qui selon lui a été mal géré. Parce qu’estime-t-il “en face d’un flagrant délit, la sanction devait tomber immédiatement, pour qu’avant le match, nous puissions savoir sur quel joueur compter“. Il rappelle à cet effet le cas de Diouf qui a été sanctionné par Guy Stephan à la veille de Libéria-Sénégal.

Dans son rapport, Songo Matar Ndiaye estime que “c’est le moment ou jamais de revoir l’environnement immédiat de notre équipe en la confiant à des personnes respectables et respectées, afin que pareilles choses ne se reproduisent jamais“.

Il fustige également l’isolement de l’équipe nationale par rapport à la Fédération et au Ministère. “Le staff technique écrit-il, accepte difficilement la cohabitation et cela ne devrait poser aucun problème, si on sait que les gens ont le même objectif“. Pour Songo Matar Ndiaye, “il faut des mesures draconiennes pour corriger cela“. Car soutient-il, “ce sont des situations qui ne font que polluer l’environnement immédiat de notre équipe. Cette discrimination qui ne dit pas son nom doit être bannie entre les membres de l’encadrement technique et administratif“.

Et face à la baisse vertigineuse de la valeur marchande des “Lions“, il demande une proposition d’une “nouvelle grille“ pour les primes et le remboursement du transport aérien qui selon lui, “semblent être les deux postes importants dans la confection des budgets de notre équipe nationale“.

“Tout enturbanné n’est pas marabout“

Appelant à une introspection générale, le vice-président de l’Etics de Mborro, soutient que “l’environnement psychologique n’était pas bien géré par Ministère parce que cette catégorie de personnes qui s’activent dans ce secteur joue un rôle central dans nos croyances. Mais, tout enturbanné n’est pas marabout ; et je voudrais que le Ministère, en synergie avec la Fédération, revoie ce secteur où tous nos détracteurs nous tirent dessus“.

Songo Matar Ndiaye souhaite également que la situation des représentants des institutions soit revue. Ceci dans la mesure où, argue-t-il, “ils sont invités pour jouir de leur fonction de représentativité. Ils n’ont aucun rôle technique à jouer au niveau de la Can (…)“.

Quant au volet restauration, le Président de la Ccf soutient qu’elle a été “un échec total à la Can 2008“. Il conseille le Ministère “à dissocier les institutionnels, le staff technique et administratif“.

“Les débats à la Télé et dans les radios ne doivent pas nous distraire“

C’est peut-être à niveau que la Fédération sénégalaise de football parle de double langage ou de volte-face. Dans son rapport de mission, Songo Matar Ndiaye est revenu sur les débats dans les radios et sur les télévisions que le déroute des Lions a suscités. Sur ce écrit-il : “les conséquences de notre contre-performances au Ghana font l’objet de débats au niveau des télévisions, comme des radios, mais cela ne doit pas nous distraire, vu que ce sont les mêmes personnes qui, depuis une décennie, font le tour de toutes les rédactions, pour demander le départ des membres de la Fédération“. Et d’ajouter : “la Fsf n’est pas là uniquement pour gérer une préparation et une participation à une Can. Elle a d’autres missions plus nobles qui sont la formation, la mise en place d’infrastructures mais surtout la pratique du football, sur l’étendue du territoire national“.

Par conséquent estime-t-il, “nous ne devons pas accepter qu’on nous distraie. Analysons lucidement la situation pour bien cerner les problèmes et c’est à partir de là seulement que nous pourrons apporter des solutions appropriées, pour l’intérêt exclusif du football sénégalais“.