« Climat conflictuel » Ablaye Sarr s’est félicité dans son introduction de la « quatrième participation d’affilée » du Sénégal à la CAN. « Une qualification, selon lui, qui est un record car le Sénégal n’avait participé que trois fois successivement à cette prestigieuse compétition : Algérie 1990 Sénégal 1992 et Tunisie 1994. Ce maintien parmi l’élite grâce à des joueurs talentueux, loin d’être une fin en soi, doit servir de repère dans le processus de redressement de notre football qui, au plan local, accuse encore un retard important ». S’agissant de la participation du Sénégal à la 25e édition, il reconnaît : « les pouvoirs publics ont dégagé des moyens substantiels pour assurer une bonne participation à l’équipe nationale et lui permettre ainsi de réaliser un bon tournoi. Comprenant l’importance de la mission le ministère voulant satisfaire toutes les exigences a initié en collaboration avec la fédération des réunions pour étudier minutieusement tous les problèmes liés à l’exécution correcte du programme de préparation confectionné à cet effet ». Toutefois, « ces rencontres qui devaient se tenir dans un cadre de collaboration franche et loyale pour faire face à toutes les difficultés qui pouvaient se poser dans la réalisation des différentes actions, n’ont pas toujours atteint les objectifs fixés du fait d’un climat plutôt conflictuel entre la tutelle et la fédération » déplore Ablaye Sarr. Ce dernier estime « que la sérénité n’a pas toujours prévalu au moment de prendre des décisions importantes ». I la préparation : « Un long et inutile débat » sur leur maintien Ce chapitre est divisé en six sous-chapitres notamment le programme, les stages et matches de préparation, le choix des joueurs et l’encadrement technique et la qualification. Pour ce qui est de ce dernier point, Ablaye Sarr estime que les trois derniers matches des éliminatoires ont été « gérés techniquement avec une nouvelle philosophie de jeu pour un bilan assez éloquent d’un match nul contre le Ghana (0-0) et de deux victoires en matches officiels avec quatre buts marqués et aucun but encaissé ». L’entraîneur des « Lions » à la CAN n’a pas passé sous silence le feuilleton sportif de l’année 2005 : « un long et inutile débat sur le maintien ou non des entraîneurs, avec leur contrat qui expire le 31 octobre 2005, débat entretenu par le nouveau ministre des Sports (NDRL El Hadji Daouda Faye), à l’opposé de la fédération qui les confirmait, a défrayé la chronique des semaines durant » regrette-t-il. Pour ce qui est des stages et matches de préparation Ablaye Sarr en guise d’explication des démarches et analyses techniques soutient : « Dans le programme et la planification, l’objectif de jouer six matches, donc d’aller au bout de la compétition a toujours guidé notre démarche, autour d’un projet privilégiant le football de zone qui a sous-tendu toute notre philosophie. Accent mis sur « le collectif et au besoin la polyvalence ». Cependant aucune explication n’a été donnée sur le choix des joueurs. Une participation dans d’excellentes conditions Sur ce chapitre, le successeur de Guy Stephan aborde le Protocole, le Transport, la Logistique, le volet médical, les primes, l’accueil et l’hébergement. Dans ce domaine, rien à signaler. Des insuffisances technique-tactique et climat délétère Au menu de ce chapitre ; pays participants, le jeu et les joueurs, analyse des matches, présentation du groupe D et calendrier des différents tours. Après avoir présenté les matches du premier tour Ablaye Sarr note que « L’expulsion de Bèye (contre le Ghana) a eu des répercussions sur l’organisation » de l’équipe. Il s’également fendu d’un commentaire mettant en exergue les qualités du Nigéria sans laisser aucune trace du Sénégal. En 1/4 de finale, l’entraîneur des « Lions » soutient : « le groupe a montré de grandes qualités mentales en allant chercher la victoire » contre la Guinée. En 1/2 finale, n’ayant pas réussi l’objectif ; « gagner l’adversaire à l’usure », « le Sénégal sort la tête haute avec le sentiment d’être victime d’une injustice sur la décision de l’arbitre avec ce fameux penalty bien justifié et non sifflé » constate Ablaye Sarr. Qui reconnaît les « progrès réalisés sans fermer les yeux sur les résultats obtenus à l’issue des 6 matches disputés où, sans le nier, des insuffisances ont été notées en analysant le comportement technico-tactique de l’équipe et les comportements individuels des joueurs ». Les joueurs n’étaient pas les seuls à montrer des défaillances : « Au niveau de l’environnement les problèmes entre la tutelle et la fédération ont entretenu un climat délétère qui par moments, a entraîné une perte de confiance totale dans les relations entre le staff et ses joueurs et les administratifs (dirigeants), qui ne parlaient pas le même langage. Cette situation a poussé le ministre à prendre une certaine distance vis-à-vis de son équipe ». Qui dans l’ensemble s’est très bien comporté selon son maître : « Jamais l’équipe n’a été dominée dans le jeu. C’est souvent à la suite ds défaillances individuelles parfois criardes que nous avons encaissé des buts » avoue Ablaye Sarr avant d’ajouter : « On aurait pu éviter la défaite ». « Retard dans le placement contre le Ghana », « Contre le Nigeria on a fait 80 minutes d’excellente facture et 10 minutes de relâchement et de manque de concentration nous ont fait perdre face à une équipe qui était largement à notre portée ». Contre l’Egypte, « passivité surprenante » de Henri et la rentrée décevante de Diouf Même s’il a tenu à préciser que le remplacement n’est pas le « coaching », Ablaye Sarr s’est expliqué sur ce point et plus précisément sur la sortie controversée de Henri Camara remplacé par El Hadji Diouf. Selon lui, « Henri dans ce match n’avait jamais pu se mettre en position de tir. Il n’arrivait pas à se défaire du marquage très serré, par sa passivité surprenante. Sur ce match, on ne l’avait pas souvent vu par des appels suivis de changements de rythme, inquiéter la défense adverse. Malheureusement pour l’équipe, la rentrée de Diouf n’a pas donné la bonne réponse à la stratégie mise en place ». Ablaye Sarr a également expliqué le deuxième but par un « Défaut de marquage dans l’axe », un « retour tardif des milieux et enfin l’hésitation du gardien de but ». Bref, « L’équipe n’était pas en place » reconnaît-il tout en précisant que « L’entraîneur est responsable de l’organisation, de la discipline et des résultats. Le joueur est lui responsable du jeu ». Ne pas brûler les étapes En guise de conclusion et de recommandation, Laye Sarr prêche la continuité en ces termes : « Evitons de brûler les étapes ; de nouveaux rendez-vous importants se profilent à l’horizon : déjà Ghana 2008 ». « Si la passion ne tue pas la patience, ce groupe bien géré dans son environnement où la seule référence sera l’organisation, peut nous valoir beaucoup de satisfactions » renchérit Ablaye Sarr. Concernant le choix des accompagnateurs, il suggère « des profils qui justifient l’utilité même de la personne dans le groupe. Une personne qui approche un groupe dans le cadre où l’on évolue, doit au moins avoir un vécu pour pouvoir facilement identifier leurs besoins ». Car « des personnes qui n’apportent aucune contribution en ne favorisant pas un climat de franche collaboration »
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