Binationaux: Ces Sénégalais qui refusent leur sénégalité

Depuis toujours, des professionnels d'origine sénégalaise évoluant au niveau de la Ligue 1, excellaient dans les différents terrains français. Mais la plupart d'entre eux a toujours refusé de porter les couleurs nationales. Prétextant la plupart du temps que les Lions ne jouaient pas les grands rôles en Afrique et dans le monde, ils ont toujours blackboulé les différentes sélections. C'est pourquoi, au lieu de choisir leur pays d'origine beaucoup de ces fils du pays avaient accepté de porter le maillot de leur terre d'accueil : la France. Pourtant , Bruno Metsu, nommé fraîchement entraîneur des Lions en 2001, avait fait appel aux jeunes Sénégalais qui brillaient de mille feux dans la Ligue 1 française. Une talentueuse génération de footballeurs était ainsi née, et avait émerveillé l'Afrique en jouant une finale historique d'une Can au Mali contre les Lions indomptables, et le monde lors de l'épopée asiatique de la même année. Ces résultats avaient fini d'influencer certains Sénégalais qui étaient nés sous d'autres cieux, à venir honorer le maillot national. Les cas de Boukhary Dramé, Sylvain Ndiaye, Diomansy Kamara sont éloquents. D'autres, sélectionnés depuis les petites catégories ou l'équipe Espoirs de France, n'auront plus cette occasion d'arborer le maillot national. Cet état de fait a été bien compris par Etienne Mendy, longtemps courtisé par les entraîneurs sénégalais de l'époque, et dont il avait décliné l'appel au profit des couleurs bleues, blanches et rouges. Malheureusement pour lui il n'a jamais pu accéder à l'équipe A de France. Cette aventure rébarbative vécue par le Franco-sénégalais lui est restée dans la gorge ; et il lutte depuis, pour le retour des Sénégalais d'origine au sein de la Tanière. De même, Samba Ndiaye « Maradona », Ibrahima Bâ fils de « Eusobio », Jean Michèle Badiane, Jacques Faty, Ousmane Dabo, Bernard Mendy entre autres, ont fait fi des conseils de l'aîné Etienne Mendy et porté le maillot tricolore. Le Sénégal pourra-t-il récupérer certains d'eux ? En tout état de cause, ceux qui n'ont pas encore joué en catégorie Seniors peuvent avoir la chance d'arborer le maillot de leur pays d'origine, d'après les nouveaux textes de la Fifa adoptés à la veille de la Coupe d'Afrique des nations jouée en Tunisie en 2004, et qui avaient permis au Sénégal de récupérer Lamine Sakho. Pour cela, des démarches administratives sont plus que nécessaires pour que leur pays puisse les utiliser. Aujourd'hui encore, des joueurs comme Batéfimbi Gomis de Saint Etienne, Ibrahima Sonko de Reading en Angleterre, Issiar Dia de Nancy continuent de snober le Sénégal. Ceux-ci refusent-ils leur sénégalité ? Ou sont-ils mus uniquement par la recherche effrénée du gain ? En effet, appelés à plusieurs reprises pour porter le maillot national, Ibrahima Sonko et Batéfimbi Gomis continuent de « mépriser » leur pays : le Sénégal. Récemment, le défenseur central du Reading aurait donné un ultimatum à la France où il préfère jouer. Mais si par extraordinaire Domenech refuse, il se tournera du côté des Lions. « Je n'ai pas encore décidé pour qui je jouerai. J'attends juste la France. Mais si le Sénégal m'appelle, désormais, je jouerais probablement pour eux. Je ne les ai jamais exclu », a soutenu Sonko. « Le séjour dans l'eau d'un tronc d'arbre ne le transformera jamais en crocodile », philosophait Seydou Badian, dans Sous l'orage. Malgré le fait qu'ils aient une nationalité française, ces derniers ne seront aux yeux des "blancs" que des « nègres ». Continueront-ils malgré cet état de fait à vouloir porter le maillot tricolore ? D'autres jeunes joueurs sénégalais émergent dans les centres de formation ou en Ligue 1 française. Les dirigeants sénégalais devraient faire le nécessaire pour éviter que la France ne les enrôle. Mais puisqu'au pays de « Kocc » on parle plus qu'on ne travaille ; attendons toujours de voir.