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Bruno Metsu : "laye Sarr Doit Encore Apprendre" :*j'aurais aimé être à la tête de cette équipe nationale

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Bruno Metsu : "laye Sarr Doit Encore Apprendre" :*j'aurais aimé être à la tête de cette équipe nationale
Bruno Metsu aime le Sénégal. Un amour qu'il continue de porter en bandoulière. L'ancien sélectionneur des "Lions" sait ce qu'il doit à l’équipe nationale du Sénégal et déclare, dans l'entretien qu'ìl nous a accordé hier à l'hôtel Ngor Diarama, au sortir de ses entretiens avec Abdoulaye Sarr, Amara Traoré et Lamine Diatta, être l'un de ses tout premiers supporters. Interpellé sur la succession du coach des "Lions", il déclarera n'être pas candidat et n'avoir pas, non plus, été contacté. Pour autant, il n'exclut pas définitivement son retour à la tête de l'équipe nationale même s'il précise qu'il n'est pas encore d'actualité.

Wal Fadjri : Comment vont les choses pour vous ?

Bruno Metsu : Cela se passe très bien. Franchement, pour l’instant, avec le Qatar cela se passe très bien. J’étais venu faire un bref séjour au Sénégal. Je repars ce soir (hier) d’ailleurs. Et la coïncidence a fait que l’équipe nationale est là. Cela m’a fait plaisir de revoir Ablaye (Sarr) et tous les anciens amis de l’époque où j’étais entraîneur. C’était vraiment un réel plaisir. J’étais passé les saluer. Je ne pensais que les journalistes auraient été là. C’est toujours du bonheur de ne pas les voir (rires). Bref, c’est toujours agréable de voir les joueurs et surtout le staff. On a gardé des liens d’amitié très profonds et très intéressants.

Wal Fadjri :Vous êtes à Dakar depuis quand ?

Bruno Metsu : Je suis arrivé samedi soir et je repars ce soir (hier). J’ai une petite coupure avec le Qatar. On va démarrer la Champions League en Asie avec mon équipe. C’est pour cela que je voulais faire un bref séjour pour voir la famille et repartir.

Wal Fadjri :Comment avez-vous apprécié le parcours de l’équipe du Sénégal, à la dernière Can ?

Bruno Metsu : J’ai trouvé que c’était vraiment encourageant, qu’il y a un bon potentiel dans l’équipe et il faut laisser les gens en place travailler. Je crois qu’il y a des joueurs prometteurs. J’ai découvert de nouveaux joueurs et c’est très intéressant pour le football sénégalais. Il y a un potentiel qui est énorme et je crois que vous avez (rires) de beaux jours devant nous, lorsque je vois tous ces jeunes gamins qui sont en train de mettre le nez à la fenêtre. Il y a un réel potentiel, de très bons joueurs.

Wal Fadjri :Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe à la Can pour aller jusqu’au bout ?

Bruno Metsu : Les coaches ont dû vous l'expliquer. Il y a eu un manque de concentration coupable qui a été préjudiciable à l’équipe, à chaque fois. Le cas typique, c’est le Nigeria où l’équipe menait un à zéro. Elle dominait son sujet largement. Elle était supérieure au Nigeria. Ensuite, il y a eu dix minutes d’égarement, je ne sais pas pourquoi, et l’équipe a pris deux buts. C’était vraiment malheureux parce que le Sénégal a une des belles équipes d’Afrique, encore aujourd’hui.

Wal Fadjri :A vous entendre, on dirait que vous continuez à suivre avec beaucoup d’intérêt l’évolution du football sénégalais.

Bruno Metsu : Bien sûr, parce que, comme je l’ai toujours dit, le Sénégal, c’est toujours une partie de moi-même. Et je sais ce que je dois à l’équipe nationale du Sénégal. Parce que si, aujourd’hui, j’ai pu réussir dans les clubs où je suis passé, c’est au Sénégal que je le dois. Je ne suis donc pas insensible aux prestations du Sénégal. Bien au contraire. Je suis vraiment un des tout premiers supporters. J’étais déçu du match contre l’Egypte où l’équipe n’a pas pu revenir au score… Ce qu’il y a d’intéressant dans cette équipe du Sénégal, c’est ce potentiel qui existe et qui est réel. Mais il faut laisser un peu de temps aux coaches pour façonner leur groupe. Ce qui est bien, c’est qu’on a retrouvé du jeu et l’équipe se remet à jouer au football. Et cela, c’est plutôt encourageant et intéressant.

Wal Fadjri :Votre retour à la tête de l’équipe nationale du Sénégal est-il envisageable ?

Bruno Metsu : (Eclats de rires) On me pose toujours la même question… Je ne pense pas que cela soit d’actualité. Bien au contraire puisqu’il y a des coaches en place. Il y a Ablaye (Sarr), Amara Traoré. Ils sont là et font du bon travail. Seulement, il y a de petites choses encore à travailler. C’est clair ! Mais, je crois qu’ils sont dans la bonne direction. Il faut laisser le temps au temps, comme on dit, même si au football, on n'en a pas toujours beaucoup. Mais, je crois que c’est important. Ils ont un bon match de préparation contre la Norvège… Le seul regret qu’on aura, c’est de ne pas participer à la coupe du monde. Pourtant, ils avaient la chance de se qualifier. Quand on voit le Togo et les équipes qui vont à la coupe du monde et qui ont fait la Can, c’est plutôt décevant. Et quand on voit de belles équipes comme le Cameroun qui ne vont pas à la coupe du monde, c’est plutôt désolant pour le continent africain. Les meilleures équipes ne seront pas à la coupe du monde.

Wal Fadjri :Le staff est en fin de contrat. N’est-ce pas une bonne occasion de reprendre l’équipe ?

Bruno Metsu : Je ne sais pas. Ah, non et non ! (Rires) Ecoutez, moi, je ne suis pas candidat. On n’est pas candidat parce que les gens vous contactent. On ne peut pas dire : moi, je veux prendre l’équipe du Sénégal. Non, cela ne se passe pas comme cela dans le football. Mais, si les gens vous contactent, c’est différent. Si on n’est pas contacté, on ne peut pas dire des choses qui n’existent pas.

Wal Fadjri :Vous a-t-on contacté ?

Bruno Metsu : Non !

Wal Fadjri :Et si cela se faisait dans les jours à venir, quelle serait votre réaction ?

Bruno Metsu : Vous m’appelez ! (Eclats de rires) Si vous voulez, c’est une question embarrassante pour moi. Déjà, le staff, ce sont des amis. Non, je ne vise la place de personne. Je crois qu’il faut laisser le temps à Ablaye (Sarr) et Amara (Traoré). C’est vrai que la situation n’est pas facile pour eux. C’était un cadeau empoissonné. Faire la Can avec peu de préparation, ce n’était pas évident. Et j’ai trouvé Ablaye (Sarr) très courageux. J’ai bien aimé sa tenue sur le banc. Je trouve qu'Ablaye a été vraiment l’homme qu'il fallait. Autant, en Tunisie, j’étais déçu de la tenue du banc autant là, on peut dire qu'Ablaye (Sarr) a pris ses responsabilités. C’est un homme courageux. Après, il a fait face à ses responsabilités. C’est bien ! Seulement, on ne peut pas toujours gagner. Il a fait des coups. Quand il a effectué ses changements avec l’entrée d'Issa Bâ, de Mamadou (Niang), tout le monde était content des changements. Après les derniers changements, tout le monde était déçu. C’est cela le football. Je crois que lui aussi, il faut qu’il apprenne. Il a un poste à responsabilité. Quand cela se passe bien, on va le féliciter et quand cela se passe mal, on va l’engueuler. C’est clair ! Je crois qu’il est courageux. Même si cela n’a pas marché, je trouve que c’est bien. Au moins, il a pris ses responsabilités. C’est de cela qu’a besoin le Sénégal.

Wal Fadjri :Votre retour est-il exclu ?

Bruno Metsu : Je ne veux pas parler de cela. Si vous voulez, je ne veux pas mettre un pavé dans la mare et gêné les gens qui sont là. Justement, j’étais venu en début d’après-midi pour ne pas vous (les journalistes) rencontrer, pour être tranquille. Et comme on a beaucoup parlé avec Ablaye Sarr, on n’a pas vu le temps passer. Ensuite, j’ai vu Lamine Diatta. On a un peu discuté. Après, je me suis fait piéger. Mais, ce n’est pas grave. Cela fait toujours plaisir de vous voir… Mais sur la question, je ne vais pas répondre. Désolé !

Wal Fadjri :Auriez-vous aimé être à la tête de cette équipe, aujourd’hui ?

Bruno Metsu : J’aurais aimé. Mais il y a beaucoup d’entraîneurs qui auraient aimé entraîner le Sénégal parce qu’il y a de vrais potentiels, de vrais bons joueurs, de vrais bons mecs aussi. Ce qu’il faut, c’est qu’il garde son identité : ne pas vouloir copier les autres équipes, rester elle-même dans sa façon de jouer, d’être aussi. C’est important d’être naturel. Des gens qui sont heureux ensemble, on le sent. Ils sont forts. J’ai aimé la réaction du Sénégal lorsque Tony (Sylva) a fait une erreur contre la Guinée (en quart de finale de la Can 2006). On a vu onze bonhommes prêts à tout faire pour effacer l’erreur de Tony. C’est cela une équipe de football. Je me rappelle d’un match aussi en coupe d’Europe. C’était Paris Saint Germain contre Real Madrid. Bernard Lama venait de commettre une erreur. Lorsque que George Weah a marqué, il a couru l’embrasser. On se reconnaît à travers cela.

Wal Fadjri :Vous avez quand même refusé de rejoindre les «Eperviers» du Togo.

Bruno Metsu : C’est vrai ! Le président m’a contacté. Mais cela ne m’intéresse pas.

Wal Fadjri :Pourquoi ?

Bruno Metsu : Par rapport à tout. Je veux bien prendre une équipe, mais en pensant faire des résultats. Pour moi, le Togo ce n’est pas l’équipe du Sénégal, même si c’est le Togo qui a éliminé le Sénégal. Ce que je vais dire là, cela va peut-être froisser les Togolais. Mais, je pense que le Sénégal était supérieur, bien qu’il ne l’ait pas prouvé pendant les matches. C’est vrai que le potentiel, il est réel au Sénégal. Après, la faute à qui ? A quoi ? Cela, c’est autre chose. Mais, cela va être une grande déception de voir la coupe du monde sans le Sénégal. Je pense qu’il y avait de la place pour eux.

Wal Fadjri :A quel niveau, selon vous, le staff a-t-il péché ?

Bruno Metsu : Non, il ne faut surtout pas parler de cela. Au contraire, il faut les féliciter, les encourager. Il ne faut pas rechercher les défauts. Il faut chercher les qualités. Il faut positiver. Vous avez de bons joueurs. Si vous dîtes au joueur qu’il est mauvais, il deviendra mauvais. Par contre, si vous dîtes qu’il est bon, il aura plus de chance de réussir. C’est comme à l’école. Quand on disait Bruno la chance, je me disais que la définition de la chance, c’est le coefficient du travail. Plus on travaille, plus on a une chance de gagner ou de réussir à un examen. C’est comme à l’école. Si vous ne travaillez pas vos leçons, vous avez peu de chance de réussir. Et le football, c’est cela. Il n’y a pas que la chance. Il y a du travail aussi.

Wal Fadjri :Les gens ont tendance à dire que l’équipe n’a plus d’âme, depuis votre départ. Etes-vous de cet avis ?

Bruno Metsu : Je pense qu’il y a une part de vérité. Pour cette Can, mon plaisir ce fut de revoir l’équipe jouer au ballon, produire du jeu. Mais, pour l’état d’esprit, c’est un peu le rôle des coaches de rebâtir une équipe avec un mental de guerriers, de vainqueurs, de joueurs qui veulent prouver encore. Pour cela, il faut qu’ils aient faim. Pas qu'ils arrivent blasés. Cela fait partie du travail du coach. Je pense que, sur ce point, Ablaye (Sarr) et Amara (Traoré) doivent donner de leur personne. Cela fait partie du rôle du coach. Transmettre sa passion, sa motivation, cela fait partie des éléments du coach. Je crois que cette ambiance qu’il y avait autour de l’équipe, ils ont besoin de cela. La mentalité sénégalaise, ils la connaissent mieux que moi. C’est une part de folie. Si on enlève cette part de folie, on a des joueurs qui vont jouer sans génie, sans imagination. Ils ont besoin un peu de ce côté, tout en gardant cette même rigueur qu’ils peuvent avoir. Il faut qu’ils aient ce côté un peu fou qui a fait rêver beaucoup de monde pendant la coupe du monde. Il faut qu’ils le gardent. Il ne faut pas qu’ils le perdent. C’est très important pour les joueurs de garder ce brin d’inconscience par moment. Je crois qu’il faut laisser faire et ne pas brider les joueurs sur le plan offensif surtout.

Wal Fadjri :Est-ce à dire que les joueurs de l’équipe nationale ne sont pas trop libérés ?

Bruno Metsu : Chacun gère les gens à sa façon. Chaque individu est différent. On est tous différents. Et il faut respecter la liberté d’expression de la personne. Après tout, il y a des choses aussi à faire et à ne pas faire, selon le moment. Il y a un moment pour tout. Moi, quand les joueurs gagnaient un match, que ce soit au Sénégal ou à la coupe du monde, jamais je ne les bridais pour leur dire d’aller dans leurs chambres. De toutes les façons, un joueur, après un match, il a du mal à dormir. Il est énervé, sous tension, sous pression. Au contraire, il faut qu’il s’éclate, qu’il se lâche. Moi, cela ne me dérange pas. Mais, cela peut déranger d’autres personnes.

Wal Fadjri :Est-ce cela qui a manqué au groupe ?

Bruno Metsu : Non, ce n’est pas cela qui va changer une équipe de football. Il y a d’autres personnes qui préfèrent rester tranquillement chez elles. Mais, il ne faut pas les brider. Il faut les laisser aussi s’exprimer. Après, ce mode d’expression peut entraîner d’autres choses. Chaque individu est différent. Vous savez un joueur comme Samuel Eto’o, après un match, il aime bien s’éclater. N’empêche que c’est un grand joueur. Ronaldinho, c’est encore une preuve. C’est un génie sur un terrain. En dehors du terrain, il se lâche aussi. C’est comme cela. Vous savez, les joueurs, quand ils sont sous tensions, sous pression, ils pensent à leur match. A un moment donné, il faut le laisser sortir le bout (rires). C’est important ! Il faut respecter les gens et leur mode de fonctionnement. Le football, c’est un tout. C’est une équipe. Ce sont des copains. Il y a eu des moments de coup de gueule. Entre nous, il y avait aussi des moments chauds. Mais cela fait partie d’une vie, comme dans une famille. C’est pareil. Il y a des bons moments, de mauvais moments. Chacun prend ses responsabilités.

Wal Fadjri :Etes-vous d'avis que certains anciens doivent laisser la place aux jeunes ?

Bruno Metsu : Des techniciens sont là. Ce sont eux qui jugent les joueurs à l’entraînement et sur le terrain. Le jour où ils ne font pas leur devoir sur le terrain, il y aura beaucoup de joueurs pour les remplacer. Mais tant qu’ils sont présents, il n’y a pas de raisons de les changer. S’ils font leur boulot, s’ils sont les meilleurs du moment au poste - je dis bien du moment au poste - il n’y a pas de raison de partir. L’âge n’est pas un facteur pour dire que ce joueur-là doit partir… Le coach de l’équipe nationale, il est jugé sur le résultat du match. On ne dit pas que, dans deux ans, s’il perd trois matches, il est viré. Il doit gérer le moment présent. Ce n’est pas le futur. Pour le cas précis, c’est la Norvège. C’est jouer et battre la Norvège. Ce qui donne de la confiance aux joueurs, aux entraîneurs, ce sont les victoires et rien d’autre. L’entraîneur n’est pas jugé sur l’âge des joueurs. Il est jugé sur les résultats. Si le meilleur joueur au poste a 37 ans, c’est lui qui doit jouer. Il y a des exemples dans le monde entier. On voit des joueurs avec de l’âge et qui font des merveilles. Kafu (le Brésilien), il a quel âge ? Il est encore international. Quand on le voit jouer, on dirait qu’il a 20 ans. Ce qu’il y a d’important, c’est l’état d’esprit, l’âme, le cœur, c’est tout.



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