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CAN 2006 - Ghana / Sénégal 1-0 : C’est pas cher payé !

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CAN 2006 - Ghana / Sénégal 1-0 : C’est pas cher payé !

Les Lions ont sérieusement hypothéqué leurs chances de qualification pour les quarts de finales en tombant hier devant le Ghana. Une défaite logique face à une équipe du Black Star mieux organisée et plus motivée et qui, par moments, a donné une vraie «leçon de football» aux coéquipiers de Ferdinand Coly. Il faudra battre le Nigeria mardi pour espérer s’ouvrir la porte des quarts de finale et sauver son rang de «grand d’Afrique».

C’est le pire scénario. La plus mauvaise des affaires que le Sénégal, collectivement brinquebalant voire indigent, a réalisée hier au stade El-Masry de Port-Saïd. Vainqueurs de son premier match du Zimbabwe (2-0) sans être géniaux, les Lions ont été trop quelconques face à des Ghanéens accrocheurs pour récidiver et empocher leur billet pour les quarts de finale d’une Can 2006 dont ils revendiquent, sans trop le démontrer sur le pré, le statut des favoris. Au lieu de cela, ils devront sortir un gros match mardi prochain lors de la 3e journée de poule D face à l’autre «gros morceau» du groupe, le Nigeria, pour poursuivre leur route aux bords du Nil.

Et c’est un but impardonnable au plus amateur des défenseurs qui est venu tordre le cou aux fallacieuses certitudes de la «tanière». Un «manque de concentration» d’un Diatta distrait sur une rentrée de touche, une mauvaise inspiration de Tony Sylva qui «oublie» de fermer son poteau, un fin ballon d’Amoah (14e mn, 1-0)et voilà le Sénégal qui avoue publiquement ses lacunes criardes dans le jeu, ses limites actuelles dans la coordination de son ensemble, son inconsistant «projet de jeu» et surtout, les heures sombres de son «Zorro» de naguère, El hadji Ousseynou Diouf.

«Temps d’avance». Hier, Port-Saïd a vu une équipe sénégalaise prendre littéralement une «leçon de football», si ce n’est un véritable «bouillon». Grâce à une condition physique optimale, un Captain Appiah des grands jours dans l’entrejeu et de la qualité offensive, les Ghanéens ont justifié leur statut de Mondialistes et n’ont nullement volé une victoire que le Sénégal, en dépit de la qualité (relative ?) de ses individualités, ne méritait pas au vu de sa faible prestation collective.

«Ils ont été plus entreprenants et plus mobiles que nous, ils ont toujours eu un temps d’avance sur nous.» Abdoulaye Sarr, le sélectionneur des Lions, ne pouvait si bien résumer la domination ghanéenne. Mieux organisés avec une meilleure occupation du terrain à partir d’un 4-4-2 préféré au 3-5-1-1 aligné face au Nigeria, le Black Star aura donné beaucoup de fil à retordre à une équipe sénégalaise complètement dépassée par les évènements, battue sur tous les registres surtout en première mi-temps. Tout un travail d’approche ghanéen, axé sur les couloirs et à partir d’un travail de déséquilibre, avec comme point de ralliement le seigneurial Stephen Appiah. Ce dernier, sacré meilleur joueur du match, en position de meneur axial derrière les deux attaquants Frimpong Asamoa et Mathew Amoah, aura été sur tous les bons coups. Martyrisant un milieu de terrain sénégalais sans âme qui aura plus couru derrière le ballon.

Sans schéma directeur précis, avec des excentrés loin de jouer leur percussion au niveau de leur couloir respectif, les Lions, à l’image du duo Diouf-Henri, auront du mal à inquiéter la défense du Ghana, intraitable à la récupération et volontaire sur l’anticipation, en dépit de l’absence de leur tour de contrôle, Samuel Kuffour.

Non contents de courir derrière des ghanéens vifs et agressifs, les Sénégalais vont se compliquer très tôt la tâche en encaissant un but bête dès la 12e minute. Sur une rentrée de touche anodine, Lamine Diatta, confirmant sa passivité actuelle, laisse filer Amoah qui ajuste Tony Sylva. Un but matinal que les Lions vont tenter de rattraper en vain.

Ruiné par les faillites individuelles de Diagne Faye incroyablement dépassé par le rythme, de Rahmane Barry brouillon, de Issa Bâ trop juste physiquement et de Diouf, pataud et sans aucune fluidité dans le geste, le collectif s’abîma très vite dans d’impardonnables approximations collectives et individuelles. Aucune course, aucun mouvement, le Sénégal est comme gelé dans la froidure de Port-Saïd. Il n’y a eu que cette rebuffade de Henri Camara qui délivre un quasi parfait à Diouf qui montre que sa tête n’est pas d’or (23e).

Fantôme de Fadiga. Un bref sursaut d’orgueil qui n’est qu’une sorte de feu de paille pour des Sénégalais apathiques et qui passent à plusieurs reprises à côté de la catastrophe. Il ne manque ainsi que quelques centimètres à Frimpong pour reprendre de la tête un bon centre d’Appiah (34e), ce même Appiah sollicitant trois minutes plus tard Sylva, secondé d’extrême justesse par Diawara devant Frimpong et Amoah (37e).

Le Sénégal n’est vraiment pas dans son assiette et la pause ne lui porte visiblement pas conseil, puisqu’il manque de se faire cueillir d’entrée sur un une-deux Appiah-Kingston terminé par une bonne frappe de ce dernier, sur laquelle Sylva se couche (46e). C’est quasiment à l’heure de jeu, quand le roussi flirtait avec les narines des Lions que le Sénégal va enclencher son premier beau mouvement collectif : un débordement à gauche de Beye dont le centre trouve Barry qui ne cadre pas sa reprise (56e).

Abdoulaye Sarr fait alors entrer Niang et Diomansy à la place de Diouf et Issa Bâ transparents. Un coaching presque payant, puisque sur son premier ballon, le Marseillais accélère côté gauche mais voit son centre intercepté par un Adjej vigilant (68e). Arc-boutés sur leur but d’avance, les Black stars ne sortent quasiment plus. Diomansy et Niang donnent un peu plus de vie à l’attaque sénégalaise, mais c’était sans compter sur le réalisme du coach ghanéen, Ratomir Dujkovic, qui, après avoir donné une vraie leçon de foot dans les 45e premières minutes, pouvait se permettre de demander à ses joueurs de laisser venir les Sénégalais, surtout suite à l’expulsion combinée (62e) de son milieu droit, Laryea Kingston et de Habib Bèye après une sombre dispute. Maladroits dans l’exécution des balles arrêtées, Diouf (2 fois) et Pape Bouba manquent des opportunités en or.

Laissant planer au dessus du stade, le fantôme de Fadiga, l’artificier recalé. N’empêche, les Lions se font plus pressants, mais parfois avec un peu trop d’impatience, voire d’intelligence. Le rush final des sénégalais, plus fougueux qu’inspiré, ne viendra finalement pas effacer la leçon ghanéenne qui a été dure à avaler. Les Lions venaient de tomber devant plus fort qu’eux. Mettant à nu leurs insuffisances actuelles qui les condamnent à un authentique exploit mardi face au Nigeria. Sinon, c’est la sortie. Par une porte dérobée, celle de la honte. <17>[email protected]



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