Après Souleymane Diawara, qui hésite toujours à disputer la Can, Henryk Kasperczak va devoir gérer un autre cas, celui de Ferdinand Coly. Le sociétaire de Parme hésite, en effet, à honorer sa participation à «Ghana 2008», au cas où il serait retenu. Partagé qu’il est entre l’idée de laisser la place aux jeunes ou de s’offrir une dernière Can, Ferdi révèle qu’il va prendre une décision, après concertation avec le sélectionneur national.
Vous avez repris la compétition le week-end dernier avec votre club Parme. Comment vous sentez-vous physiquement ?
Tout va bien. Je suis en train de faire un bon début de saison, après quelques semaines d’absence pour raison de blessure.
Justement, vous avez déclaré forfait lors des deux derniers matches amicaux des Lions. C’était quoi la nature de votre blessure ?
J’ai eu une distorsion de la cheville gauche. J’ai joué sous infiltration. Après le match, la cheville a gonflé. Comme j’étais suspendu, j’ai pu me reposer deux semaines. J’ai pu gérer ma cheville pendant deux semaines. Et puis, j’ai fait mon retour gagnant, dimanche dernier.
Vous êtes donc resté combien de matches sans jouer ?
Avec la trêve, la semaine où il y avait les matches internationaux, je ne me suis pas entraîné. J’ai recommencé à trottiner la semaine d’après où l’on a joué en championnat. On a perdu contre la Lazio. J’ai repris avec le groupe la fin de la semaine dernière. Et là, tout se passe bien.
Peut-on en déduire que vous êtes au meilleur de votre forme physique à l’heure actuelle ?
Ça va ! Mais, ma cheville est encore douloureuse. Je joue sous trapping. J’essaie de gérer cela au mieux. En ce moment, il n’y a pas mal de blessés dans l’équipe. L’effectif a connu des blessures au niveau des lignes arrières. On ne peut pas s’économiser. On ne peut pas se reposer. Donc, on est obligé de jouer les matches à fond.
Etes-vous prêt pour aller à la Can ?
Pour l’instant, je suis concentré sur mon club. Cela faisait un an que je n’étais pas revenu en Equipe nationale. J’ai fait un retour contre le Ghana (en amical : 1-1) au mois d’août. Après, j’ai connu deux petites blessures qui m’ont empêché d’être présent. Je m’étais mis de côté après la Can en Egypte (2006). Mais, je le dis haut et fort : l’avenir, ce n’est pas moi. Ce sont les jeunes qui sont dans le groupe. Quelque part, je pense que l’équipe qui a fait les éliminatoires, et qui s’est qualifiée à la Can sans moi, mérite amplement d’être conduite au Ghana. J’ai participé seulement à un match. J’ai voulu donner un coup de main. La priorité, c’est de faire confiance à l’équipe qui s’est battue pour arracher la qualification. Après, c’est tellement délicat. Ce n’est pas moi le sélectionneur. Il y aura bien sûr une réflexion commune. On verra le moment venu. Je ne peux rien dire pour l’instant.
Ce n’est pas l’envie d’une nouvelle campagne qui vous manque ?
Ce n’est pas une question d’envie. C’est un peu difficile d’y tirer un trait. Je sais que c’est sûrement ma dernière Can, si je la fais bien sûr. Si je ne la fais pas, c’est clair que je prends ma retraite internationale. Mais pour l’instant, je ne suis pas dans cet état d’esprit. Je joue dans mon club. Je fais un bon début de saison. Je dois aussi évaluer le fait que je suis en fin de contrat en juin. Je risque de ne pas resigner à Parme. Donc, c’est un moment délicat pour moi. Donc, je ne sais pas trop où je navigue. C’est un peu difficile de faire des projets sachant que je suis en fin de contrat en juin. Je dois penser à mon dernier contrat absolument. Il faut aussi que je pense à moi. Avant de penser à l’équipe ou à quoi que ce soit d’autre. Il faut donc juste comprendre que le plus important, c’est l’avenir. Et l’avenir, ce n’est pas moi. Je vois les choses de cette façon. Après, s’il faut faire confiance à des jeunes pour aller à la Can, je serais le premier supporter de l’équipe et j’encouragerais l’équipe dans ce sens. Mais sincèrement, pour la Can, je ne sais pas encore où j’en suis.
Qu’en pensent les dirigeants de Parme ?
Ce ne sont pas les dirigeants de Parme qui vont décider pour moi. Ils savent qu’il y a la possibilité pour que je puisse partir. C’est une situation qui ne va pas les arranger. Ils perdent une pièce importante de la défense. Remplacer au mois de janvier un joueur à ce poste, cela revient très chèr. Certes, ce ne sont pas mes affaires. Je pense à moi et à ma fin de carrière. Si je dois partir de Parme ou si je dois rester.
Serez-vous le seul à décider concernant votre participation à la Can ?
J’aurai sûrement une discussion avec le coach (Henryk Kasperczak). Pour l’instant, en Equipe nationale, il y a de très bons défenseurs. Il y a des joueurs qui ont prouvé et méritent amplement d’être convoqués pour la Can. Je ne vois pas pourquoi je viendrais prendre la place de quelqu’un qui s’est battu toute la campagne et ne pas être convoqué. Je trouve cela dommage. Maintenant, c’est trop tôt de tirer des conclusions. C’est un peu trop tôt pour en parler. On fera le bilan le moment venu.
Que pensez-vous pouvoir apporter à cette équipe aujourd’hui ?
C’est l’expérience. L’expérience des Can vécues, de mon vécu dans le football. A 34 ans, j’ai vécu pas mal de choses. Je dis qu’il faut de la patience à cette équipe. Quand je vois parfois des articles ou les membres du Parlement qui disent qu’on n’a pas le droit de ne pas ramener la Coupe. Je dis que c’est une grave erreur de commencer à mettre autant de pression et de conditionner les gens, les Sénégalais, et leur dire que la coupe est à nous. On sait très bien qu’en football, rien n’est joué d’avance. Il y a cinq, six à sept pays qui ont le potentiel pour gagner la Can. Il faut rester humble. Je crois que des fois, l’humilité nous manque. C’est pour cela qu’on n’arrive pas des fois jusqu’au bout des choses.
Pour parler de la sélection nationale, comment analysez-vous les deux derniers matches amicaux des Lions, contre le Mali et le Maroc ?
Contre le Mali, cela a été un très bon match où l’équipe a trouvé ses repères. Maintenant, enchaîner un deuxième match aussi vite et aussitôt contre une très bonne Equipe marocaine qui a été très bonne contre la France, ça a été difficile. Le coach a aussi fait tourner son groupe pour tester tout le monde. Il faut aussi reconnaître la qualité de l’adversaire. Le Maroc peut être une des surprises de cette Can. Mais bon, le groupe a eu des difficultés. Quelque part, c’est une leçon à retenir pour pouvoir travailler et savoir qu’il faut toujours être concentré à 100%.
Selon vous, pourquoi le football maghrébin ne réussit pas souvent au Sénégal ?
C’est un match amical. Maintenant, lorsque les équipes africaines se rencontrent entre elles, il n’y a pas de matches amicaux. La compétition reste la compétition. Il y a des motivations supplémentaires qui ressortent. J’espère seulement que c’est un accident comme il peut arriver à toutes les équipes. Le plus important, c’est de pouvoir réagir et de démontrer que le groupe a des possibilités de faire quelque chose. Maintenant, on sait très bien que le football maghrébin est très technique et plein de vivacité. Ce n’est pas que contre le Sénégal que le Maroc a bien joué. On a vu que la France a eu d’énormes difficultés contre eux. C’est une très bonne équipe.
Pour reparler de Parme, quelles sont vos ambitions avec ce club pour la présente saison ?
C’est de se rapprocher des places européennes. C’est vrai que depuis le début de la saison, on a perdu énormément de points dans les vingt dernières minutes. On a dominé les plus grandes équipes. La preuve : contre la Juve, on gagnait deux buts à zéro chez nous ; et à vingt minutes de la fin, on s’est fait remonter deux-deux. On aurait pu, en évitant ce genre de choses, se retrouver aujourd’hui six ou septième facilement. Mais bon, le championnat est long. Parme a un bon groupe cette année. En espérant qu’au mercato le club va recruter, parce qu’il commence à y avoir des absences. Si je pars à la Can, ils seront obligés de recruter des latéraux, parce qu’il y a l’autre latéral gauche qui s’est blessé. Donc, il faut renforcer le secteur défensif. C’est plein de choses qu’il faut évaluer. Mais bon, on a un groupe et on a beaucoup plus de points que l’année dernière à la trêve. C’est déjà bien. On a vraiment un groupe qui est costaud et qui peut battre n’importe qui cette année.
Comment voyez-vous votre avenir au sein de ce club ?
Sincèrement, c’est un peu délicat parce qu’ici, les supporters sont contents de moi. Les dirigeants également. Maintenant, j’arrive à 34 ans. Il faut aussi penser à l’avenir. Le club cherche une alternative plus jeune à mon poste. Je suis en fin de contrat, il faut donc que je pense aussi à moi. Il ne faut pas que je pense seulement à Parme. Il faut que je pense à ce que moi, je veux faire en premier. Si je dois partir, je partirai, mais la tête haute, parce que j’ai vraiment tout démontré ici. Malgré toutes les difficultés que j’ai eues, j’ai pu m’imposer et être titulaire à tous les matches.
Quelle pourrait être votre prochaine destination ?
C’est un point d’interrogation. Pour l’instant, il y a quelques pistes. Il y en a même qui sont surprenantes (rires). Des destinations spéciales où on n’a pas l’habitude d’y aller. J’aime bien voyager, découvrir les choses. Et je n’ai pas un problème d’adaptation. Pour l’instant, je ne peux pas en parler. Ce qui est important, c’est que j’ai fait un bon début de saison. Etant libre en fin de saison, je peux déjà me mettre d’accord avec un club dès le 1er janvier, à l’ouverture du mercato. Il faut au moins que je pense à moi pour ces dernières années.
Recueillis par Woury DIALLO
0 Commentaires
Participer à la Discussion