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Candidat au poste de sélectionneur national : Amara Traoré explique son amour pour les ' Lions '

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Candidat au poste de sélectionneur national : Amara Traoré explique son amour pour les ' Lions '
(Saint-Louis-Correspondance) - Plus l’heure du choix du futur sélectionneur national approche, plus les déclarations d’amour pour le poste sont enflammées. Chaque candidat cherche à rallier le maximum de suffrages en mettant en avant ses avantages comparatifs. Entraîneur de la Linguère de Saint-Louis et ancien sélectionneur national adjoint, Amara Traoré vient de déposer sa candidature. Dans cet entretien qu’il nous a accordé en marge de la réception organisée la semaine dernière à l’honneur des juniors de la Linguère, vainqueurs de la coupe du Sénégal, le technicien, entre autres sujets, exprime ses motivations à succéder à Lamine Ndiaye.

Wal Fadjri : Les candidatures pour le poste de sélectionneur des ‘Lions’ affluent sur la table des responsables du football national. On parle de la vôtre. Pouvez-vous nous la confirmer ?

Amara Traoré : Je suis candidat et j'ai déjà déposé ma candidature. Il y a des décideurs qui ont pour mission de choisir un technicien, j'espère être celui-là. Je serais heureux d'être choisi. Parce qu'entraîner ma sélection, c’est tellement excitant que je prie pour que les responsables du football portent leur choix sur ma modeste personne. Dans la vie, quand on veut quelque chose, il faut demander. C'est très simple : quand on veut faire un examen, on est d'abord candidat et on fait le nécessaire.

Wal Fadjri : Votre intérêt pour l’équipe nationale, au mois de juillet dernier, avait suscité l’ire de Moussa Ndao…

Amara Traoré :Les gens n'avaient pas compris qu'il ne s'agissait pas de remplacer Lamine Ndiaye, qui était encore là. C'était pour autre chose : on nous avait demandé notre avis pour appréhender avec bonheur les deux derniers matches qualificatifs à la Can et au Mondial 2010 (contre l’Algérie, le 5 septembre, et la Gambie, le 11 octobre, Ndlr). Cette consultation tout comme les déclarations qui ont suivi sont derrière nous. A présent, au lieu de remuer le couteau dans la plaie, je préfère me projeter vers l'avenir.

Wal Fadjri : Le coup de sang de Moussa Ndao ne rappelle-t-il pas qu’entre les techniciens locaux, la rivalité est réelle, malgré les déclarations contraires ?

Amara Traoré :Il y a un faux débat au Sénégal : on dit souvent que les entraîneurs locaux se battent entre eux. Que si on donne l'équipe nationale à un entraîneur local, on ne le laissera pas travailler. Mais qui ne le laisse pas travailler ? On n’a jamais vu un entraîneur local se battre ou venir à l'entraînement retirer le ballon à son collègue en vue de troubler son exercice. Jamais. Donc où est le problème ? Il faut ramener le problème à sa juste proportion.

Wal Fadjri : Est-il vrai que nommer un étranger contribue à taire les critiques des techniciens locaux à l’endroit du sélectionneur national ?

Un entraîneur sénégalais ne peut pas avoir des prétentions salariales démesurées

Amara Traoré :Je ne suis pas d'accord. Souvent, les entraîneurs locaux se sont toujours exprimés et ont émis des avis lorsque des entraîneurs étrangers dirigeaient l'équipe nationale. Il y a toujours eu la critique positive ou négative dans la presse. Que ce soit pour Guy Stéphan, Bruno Metsu, Claude Leroy, Peter Schnittger... On ne peut avoir en charge une équipe nationale et refuser que les gens s'expriment sur ce que l'on fait. C'est impossible. C'est à l’entraîneur d'avoir les épaules larges et de supporter la pression. Le dernier entraîneur de l'équipe nationale, c'est Lamine Ndiaye. Qui l'a empêché de travailler ? Il faut qu'on arrête ces idées préconçues-là ou se cacher derrière quelque chose pour avancer des généralités. Même si un entraîneur chinois venait, les gens s'exprimeraient. Si c'est ça l'empêcher de travailler, c'est qu'il y a problème. Les gens diront toujours tout ce qu'ils pensent. Dans tous les grands clubs au monde, les gens font la même chose.

Wal Fadjri : Certains responsables du football national souhaiteraient voir un technicien local à la tête de la sélection tandis que d’autres voteraient pour un étranger. Que vous inspire cette divergence de positions entre autorités en charge de désigner le futur coach des ‘Lions’ ?

Amara Traoré :Je suis contre le débat ‘entraîneur local ou entraîneur étranger’. Il faut privilégier la compétence. Nous sommes des Africains, personne ne connaît mieux que nous le continent. Il ne faut pas faire de la discrimination, ce n'est pas bon. Maintenant, si le Sénégal se fixe des objectifs, il s'agira de chercher le profil, la personne indiquée et lui confier le football national. Technicien local ou entraîneur étranger, ce n'est pas un problème. Seulement, si la compétence est au Sénégal, pourquoi chercher ailleurs ? Les entraîneurs africains sont compétents et le prouvent chaque jour par leurs résultats. Si nous parlons uniquement football, nous pouvons diriger et manager des structures de football. Le football, c'est technique, tactique, physique, mental et gestion humaine. Les entraîneurs locaux peuvent le faire. Penser ou défendre le contraire, c'est nous manquer de respecter. Nous avons les moyens de diriger n'importe quelle équipe dans le monde.

Wal Fadjri : Mais, actuellement, ceux qui militent pour l’expertise locale avancent le fait que celle-ci est bon marché, plus que sa compétence ?

Amara Traoré :Un entraîneur sénégalais ne demandera jamais une certaine somme. En tout cas, je ne peux pas voir les difficultés que nous rencontrons au Sénégal et avoir des prétentions salariales démesurées. Ces moyens, j'estime qu'on doit les mettre dans le développement du football local et non les verser aux techniciens. Ce n'est pas parce que les entraîneurs locaux ne méritent pas un salaire mensuel de vingt millions, mais le football local demande aussi beaucoup de moyens. Il faut être raisonnable. Dans ces conditions, doit-on verser une fortune à un entraîneur étranger alors que la compétence est là ? Et pour beaucoup moins cher, étant entendu que nous, les techniciens locaux, arrivons à faire des concessions. Ce débat-là mérite d’être posé.

Wal Fadjri : Les juniors de la Linguère de Saint-Louis ont remporté la coupe du Sénégal. Que vous inspire ce succès ?

En février 2009, la Linguère va ouvrir un centre de formation qui sera suivi d'un centre pour sport et études

Amara Traoré :La victoire des juniors a une signification très particulière. Je suis satisfait quand la petite catégorie gagne. Parce que cela prouve que l'avenir est assuré et que le travail qu'on est en train de faire commence à porter ses fruits. Et si la relève est assurée, on peut dire que les objectifs que nous nous sommes fixés- en cinq ans, être un grand club africain- sont en voie d'être atteints. Lorsque la nouvelle équipe a été mise en place, il y a deux ans, nous avions pour ambition de reconstruire et de monter un grand club. Or, un grand club passe nécessairement par des titres et des trophées. Nous nous positionnons d'abord au niveau national avant d'attaquer le terrain africain. Donc, nous essayons d'allier la reconstruction avec les résultats sur le terrain en gagnant le maximum de matches. C'est important de gagner avec les seniors, mais il est aussi bon de savoir que le travail de reconstruction donne des résultats avec les satisfactions que nous procurent les jeunes du club.

Wal Fadjri : Il est donc possible de dire que le processus de mise sur pied d’une grande équipe dans la ville de Saint-Louis est bien lancé ?

Amara Traoré :Aujourd'hui, en deux ans, la Linguère de Saint-Louis a gagné trois trophées nationaux. Nous avons remporté avant la coupe nationale des juniors, cette année, le championnat de deuxième division et la coupe du Sénégal des seniors, la saison écoulée. Nous avons fait un bon parcours en coupe d'Afrique en étant éliminé (au deuxième tour de la phase préliminaire, Ndlr) par Sfax, détenteur de la coupe. Nous avions même brûlé les étapes par rapport à nos prévisions. Cela montre que la Linguère est en train de faire un bon travail tant sur le plan technique, administratif qu'organisationnel. Nous pouvons dire que la Linguère est sur une très bonne voie. Le président Babacar Sy a mis en branle un plan-programme qui doit, c'est sûr, nous mener à bon port. En février 2009, nous allons ouvrir un centre de formation qui sera suivi, plus tard, d'un centre pour sport et études. Mais un grand club, c'est aussi des infrastructures sportives fonctionnelles, des moyens financiers, un potentiel performant sur tous les plans. Nous y travaillons. Voilà pourquoi, le fait de participer à une coupe d'Afrique est toujours bénéfique : nous apprenons à tous les niveaux en attendant de nous préparer en vue de gagner des trophées continentaux. Nous invitons les autorités à nous appuyer car, une grande équipe, c'est au moins un stade fonctionnel et beaucoup de moyens financiers. Pour l'instant, on note une réaction très timide. Cela ne nous aide pas à construire un grand club.



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