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CHEIKH TIDIANE NDIAYE, 1ER VICE-PRESIDENT DU CNG : « Nous allons étudier minutieusement la question des quatre appuis»

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CHEIKH TIDIANE NDIAYE, 1ER VICE-PRESIDENT DU CNG : « Nous allons étudier minutieusement la question des quatre appuis»
La saison de lutte  est close depuis le 9 août dernier. Le Comité national de gestion (Cng) s’apprête à déposer sur la table du ministre son bilan. En attendant, Cheikh Tidiane Ndiaye, vice-président chargé de la lutte avec frappe, se prononce sur les questions brûlantes : les quatre appuis, l’arbitrage vidéo, la lenteur des décisions de la commission de recours, entre autres.

C’est un peu prématuré de parler de bilan, mais de manière globale, que peut-on retenir de la saison 2010 ?

Sur le plan sportif, nous avons reconquis le titre de la Cedeao, qu’on avait perdu l’année dernière. D’ici à 2 voire 3 semaines, le Sénégal sera représenté au championnat du monde où nous aurons 3 lutteurs, dont une fille. Le Cng s’est attaché les services d’un agent marketing, en l’occurrence Pamodzi, pour développer uniquement la lutte sans frappe. C’est une avancée significative de voir le vainqueur du Drapeau du chef de l’Etat gagner plus de 6 millions de francs. Avant l’arrivée des sponsors, le vainqueur du Drapeau du chef de l’Etat gagnait 500 000 francs.

Le ministre des Sports avait émis le souhait de passer du Cng à une fédération de lutte. Qu’en pensez-vous ?

Le Cng est un démembrement de l’Etat. Le ministre a émis l’idée de passer vers une fédération, mais le Cng n’a pas encore été saisi dans ce sens pour aller vers une fédération qui est l’émanation des associations sportives. Pour faire une fédération il faut d’abord monter des ligues. Ces ligues constituées par des associations sportives comme les écuries, les écoles de lutte, les managers et les promoteurs. C’est fort de tout cet ensemble qu’une fédération peut être montée. Le préalable c’est que dans toutes les régions, il faudrait monter des ligues. Ces dernières vont constituer un comité directeur pour aller vers une fédération.

Cela dit, la mise en place d’une fédération de lutte ne pourrait pas se faire la prochaine saison ?

Si on doit aller vers une fédération sérieuse, il faut au maximum deux ans. Maintenant, si c’est pour copter des gens pour faire une ligue ou pour faire des associations, ce n’est pas possible. Si on veut aller vers une fédération sérieuse, il y a un travail minutieux à faire au préalable. Il faut des ligues dans les 14 régions du Sénégal, puis un Comité directeur qui va mettre en place une fédération.

La sanction pécuniaire n’est toujours pas bien comprise par les lutteurs et par les amateurs. Pouvez-vous nous dire clairement où va cet argent défalqué des bourses des lutteurs ?

À la fin de chaque saison, nous faisons le bilan de nos activités, de tout ce que nous faisons sur le plan financier, que nous soumettons à la tutelle qui nous a mis ici. Le jour où nous irons vers une fédération, avant de procéder à une assemblée générale, il y aura un rapport du trésorier. On pouvait même ne pas soumettre à la tutelle nos activités financières. Nous sommes là depuis 16 ans, mais nous n’avons jamais reçu une quelconque subvention émanant de l’Etat. Malgré tout nous soumettons nos activités à la tutelle qui apprécie et nous reconduit toujours.

La lenteur des décisions afférentes aux litiges est souvent décriée. Pourquoi le Cng tarde parfois à donner ses décisions à temps ?

Les gens font une confusion. C’est la Commission règlement et discipline qui gère les recours. Il faudrait que cette commission s’entoure de tous les éléments pour rendre une décision. Il faut le rapport des arbitres, le rapport de la commission des superviseurs, des supports de contestation etc. Celui qui vient contester une chute vient avec ses vidéos, mais il faudrait que la commission ait les siennes, parce qu’avec la nouvelle technologie, les vidéos peuvent être truquées. Tout cela ne se fait pas en peu de temps. Le Cng ne siège pas dans cette commission. Il n’a qu’un seul membre qui siège dans cette commission. Si le lutteur n’est pas d’accord avec le délibéré de la commission, il peut toujours interjeter appel  à nouveau. C’est à ce moment que le bureau du Cng se réunit pour statuer sur le cas. S’il s’avère que la commission s’est trompée, le Cng peut toujours casser,  comme il peut confirmer la décision de cette commission.

Qu’en est-il du recours de Baye Mandione qui conteste la victoire de Modou Lô ?

Le cas Modou Lô / Baye Mandione n’est pas encore vidé. Même si c’est vidé, ce n’est pas à la presse d’avoir la primeur. Si le contentieux est vidé, c’est au plaignant d’être averti en premier. La commission n’a pas encore donné son rapport.

Certains pensent qu’il est temps que le Cng intègre l’arbitrage vidéo pour qu’il y ait moins de contestations. Partagez vous cet avis ?

Il ne pourrait pas y avoir un poids deux mesures. La lutte ne se fait pas simplement à Dakar, il y a 14 régions qui sont appelées à organiser des combats de lutte. La lutte avec frappe ne se pratique pas seulement à Dakar. Des promoteurs décentralisent leur Claf (Championnat de lutte avec frappe) dans les régions. Luc a organisé à Tamba, Gaston à Zinguichor, les autres ont organisé à St-Louis etc. Si on devait intégrer l’arbitrage vidéo, il faudrait que toutes ces régions soient outillées d’une vidéo ou d’un écran géant pour pouvoir visionner. Mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour.

Le débat sur la  règle des 4 appuis refait encore surface. Peut-on s’attendre à ce que le Cng change de position pour la prochaine saison ?

Avant l’avènement du Cng, lorsque nous sommes arrivés, c’était la règle des 3 appuis. C’est après qu’on a intégré la notion des quatre appuis. Après, on l’a enlevée pour en faire une chute unilatérale. À ce moment,  nous avions attendu la fin de la saison pour organiser une journée de réflexion où toutes les composantes de la lutte étaient invitées. Les 95% ont demandé qu’on revienne sur la notion des 4 appuis. Maintenant, il y a eu deux ou trois combats pour lesquels les amateurs ont été frustrés et ils voudraient que ces 4 appuis soient annulés. Mais comme les gens sont sensibles et que nous sommes à l’écoute des amateurs, si le ministre nous renouvelle sa confiance, nous envisageons de saisir par écrit toutes les composantes de la lutte pour leur demander leurs avis sur le maintien ou non des 4 appuis. Mais pas par une réponse oui ou non. Il faudra donner des arguments  solides. Sur la base de cela, nous  serons en conclave pour étudier minutieusement la question afin de déboucher sur une décision unilatérale.

La question des dates est revenue encore une fois. À qui la faute, au Cng ou aux promoteurs ?

Il y a négligence de certains promoteurs. Le règlement est clair. Pour avoir une date, il faut ficeler un combat. Un promoteur qui a un combat bien ficelé vient  au Cng avec la présence des deux managers des deux lutteurs, et là on octroie la date que le promoteur choisit et il signe les contrats de concession. Par contre, il y a un autre cas. Si Gaston Mbengue organise un Claf, qui est un tournoi de plusieurs séances de lutte, c’est nécessaire qu’il cale plusieurs dates.

Il se dit souvent que Gaston Mbengue a une mainmise sur le Cng ?

Nous mettons tous les promoteurs au même pied. Il ne peut pas y avoir de mainmise. Le Cng n’est pas une société où l’on prend des actions. Si lui (Gaston, Ndlr) il organise un tournoi de lutte pour promouvoir de jeunes espoirs devant s’affronter sur 10 à 15 combats, c’est normal qu’en début de saison, il campe ses manifestations en fonction des 10 dates retenues. Un autre qui a le même programme que Gaston fera la même chose. Mais si Gaston vient le premier, c’est normal qu’il choisisse les dates qui lui conviennent. Celui qui vient pour un autre tournoi prendra le reste des dates disponibles en fonction du calendrier.

Depuis quelque temps, l’administration fiscale s’intéresse au monde de la lutte. Ce que les lutteurs n’avaient pas compris. Comment le Cng compte sensibiliser les lutteurs par rapport au fisc ?

Le lutteur, comme toute personne, est sensible à sa bourse. Maintenant que les impôts ont tapé, les gens vont être plus regardants. On dit souvent que nul n’est censé ignorer la loi, mais ces lutteurs n’étaient pas censés savoir, qu’après, il fallait faire des déclarations de leurs revenus. Je crois que s’ils le savaient, après chaque combat de lutte, ils allaient, par exemple, prélever quelque chose de leur revenu ou attendre la fin de l’année pour faire une déclaration. Le plus simple dans ces cas serait le Cng.  Si l’administration fiscale nous  demande de prélever systématiquement 1 à 10 % sur le cachet des lutteurs à déverser aux impôts, nous le ferons à chaque saison de lutte. Pour les lutteurs qui font une année blanche, on ne peut pas payer si on n’a pas de revenus. Je pense que le débat est lancé.  Pour le combat de lutte avec frappe nous prélevons 1% du cachet que nous reversons systématiquement à l'assurance.



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